Les matériels agricoles et l’environnement

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Les matériels agricoles et l’environnement

La pulvérisation touche aussi le domaine de l'environnement mais elle fait l'objet d'un article dédié dans notre guide.

Les matériels agricoles sont susceptibles de porter atteinte à l’environnement en raison des hydrocarbures et des intrants qu’ils utilisent. Rappel de quelques règles sur les engrais, les effluents d’élevage et les déchets.

Les matériels agricoles ont un impact environnemental. Tour d’horizon des pratiques pas toujours compatibles avec la préservation de la nature.

L’épandage d’engrais minéraux

Trois points croisent l’épandage d’engrais minéraux et la protection de l’environnement : les matériels, le stockage des engrais et les conditions d’épandage. Certains épandeurs d’engrais répondent à la norme environnement EN 13739. Elle n’est nullement obligatoire. Mais en pratique elle apporte des fonctionnalités intéressantes pour les utilisateurs, en plus des garanties pour l’environnement. On peut l’exiger pour l’obtention d’une subvention.

Le stockage de l’engrais

Le stockage des engrais est en revanche réglementé. En dessous de 250 t (vrac) ou 500 t (sacs) pour les engrais azotés solides à base de nitrates les plus dangereux, et de 100 m3 pour les engrais liquides, c’est le règlement sanitaire départemental qui s’applique. on peut alors exiger une cuve de rétention pour les citernes d’engrais liquide. Au-delà de ces seuils quantitatifs, cas rare dans les exploitations agricoles, le stockage doit faire l’objet d’une déclaration ou même d’une autorisation.

impact environnemental matériels agricoles

L’engrais est encadré du stockage à l’épandage.

Les conditions d’épandage

Dans le fil de la Directive « nitrates », de nombreuses règles encadrent l’épandage d’engrais minéraux et organiques, en matière de quantités, calendrier, conditions météo, etc. Des différences existent, d’autre part, selon que l’exploitation se trouve ou non en zone vulnérable. Il est difficile de citer des règles générales : mieux vaut se renseigner auprès de la Chambre d’agriculture de son département. Par ailleurs, les épandages d’urée pourraient pour leur part faire l’objet d’une réglementation. Cela afin de préserver la qualité de l’air, dans le cadre du « Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques ».

Impact environnemental des matériels agricoles : gérer les déchets

Pneus, ficelles, bidons… qu’en faire quand ils ne servent plus ? Nos réponses.

Les matériels génèrent des déchets, directement lors de leur entretien (huile, pneus…), ou indirectement suite à leur utilisation (emballages, ficelle…). Il est bien sûr interdit de s’en débarrasser n’importe comment. Certaines déchetteries les acceptent, d’autres non. Des sociétés spécialisées peuvent les prendre en charge, mais facturent leur prestation. Il existe aussi des collectes gratuites, à identifier auprès de la chambre d’agriculture locale, qui a souvent un spécialiste dédié.

Les pneus

Quand les pneus sont usés, la meilleure solution est de les faire reprendre par l’entreprise qui vend les remplaçants. Une taxe sur les pneus neufs finance la filière de recyclage (Aliapur). Depuis le 1er octobre 2015, les agriculteurs n’ont en effet plus le droit de récupérer des pneus usagés pour leurs silos. Par contre, la reprise des stocks de pneus usagés ayant servi de lest sur les silos dans les exploitations peut bénéficier d’aides. Il faut pour cela que les organisations agricoles du département aient monté une opération reconnue officiellement.

balle de ficelles et environnement

Avec Adivalor, la France bénéficie d’une solide filière de collecte et de recyclage.

Les huiles usagées

Depuis janvier 2022, l’éco-organisme Cyclevia, financé par les producteurs de lubrifiants, assure la collecte gratuite et le retraitement des huiles usagées.

Les batteries

Comme pour les pneus, le mieux est de faire reprendre la batterie usagée lors de l’achat d’un équipement neuf.

Les emballages et consommables

L’organisme Adivalor, en lien avec les distributeurs locaux, récupère et valorise les films plastiques, les ficelles et filets de balles de fourrage, les EPI usagés, les emballages d’engrais, d’amendements, de produits phytosanitaires et de semences certifiées, les produits phytosanitaires non utilisés. Sur cette dernière question des chantiers de pulvérisateur, voir plus de détails dans l’article dédié au sujet.

L’épandage d’effluents d’élevage

Des considérations sur les nitrates, la volatilisation d’ammoniac et la biosécurité conditionnent l’épandage d’effluents d’élevage.

L’épandage des effluents d’élevage, est en effet soumis à diverses réglementations liées à la Directive «nitrates» : calendrier, distance aux habitations, etc. Le détail peut varier d’un département à l’autre, de même que pour les conditions de stockage de ces effluents. L’interlocuteur privilégié est alors la chambre d’agriculture ou tout autre organisme de conseil.

Les épizooties

Mais l’arrêté du 29 septembre 2021 relatif aux mesures de biosécurité ajoute un volet prévention des épidémies dans les élevages. Son article 11 indique que « le lisier, les fientes sèches et le fumier sont stockés de manière à prévenir tout risque de contamination ». Il ajoute notamment que « L’épandage en surface du lisier, des fientes sèches et du fumier non assainis est interdit. Par dérogation, ils peuvent être appliqués dans les sols avec enfouissement à une profondeur de 10 à 15 cm ».

impact environnemental matériels agricoles

Impact environnemental des matériels agricoles : restrictions en vue pour réduire les émissions d’ammoniac.

L’ammoniac

Un « Plan matériels d’épandage moins émissifs 2020-2025 » a proposé l’interdiction totale des buses palettes à l’horizon 2025 pour l’épandage des effluents liquides, ainsi que l’incorporation des effluents solides dans un délai post épandage inférieur à 12h, « dans les contextes économiques, agronomiques et organisationnels qui le permettent ».

À la fin 2023, ces projets n’étaient encore dans aucun texte officiel. Ils s’inscrivent dans les suites de la loi Prepa (Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques, voir arrêté du 10 mai 2017). Les préfets peuvent néanmoins s’appuyer dessus pour prendre temporairement des arrêtés plus ou moins restrictifs sur les opérations d’épandage, en cas de pollution atmosphérique.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer