Formaliser le partage de matériels
À quelques dizaines de kilomètres de là, à Mens, Cédric Farcat a lui aussi fait le choix de la cuma. « Nous avons simplement formalisé ce que nous faisions déjà, avec quatre autres éleveurs laitiers, en créant la cuma de l’Amourette. Nous avions déjà du matériel en partage », résume-t-il. Rien qu’en 2022, ils ont déjà acheté deux épandeurs à engrais, une bétaillère, une balayeuse, un roto-étrille et une épareuse.
« Nous allons probablement investir dans un épandeur à fumier car les nôtres sont en bout de course. Il y aura aussi la tonne à lisier à changer à l’avenir et, potentiellement, le besoin d’acquérir un épandeur, peut-être du matériel de fenaison », énumère-t-il.
Créations de cuma : la proximité avant tout
Si la création de la cuma a donné des idées d’achat de matériels aux quatre agriculteurs, ils n’imaginent pas pour autant accueillir de nouveaux adhérents dans l’immédiat : « Nous nous connaissons bien, la gestion est simple et fluide. Les sièges de nos exploitations sont regroupés sur un périmètre de 4 km et les parcelles les plus éloignées sont dans un rayon d’une trentaine de kilomètres. C’est pratique, nous ne voulons pas que cela change, d’autant plus que nous avons tout juste le matériel nécessaire pour fonctionner sur nos parcelles », ajoute-t-il.
Pour assurer le coup, les quatre agriculteurs ont écrit un règlement intérieur très strict : « Pour accepter l’entrée d’un nouvel adhérent il faut que 100 % des adhérents soient d’accord », tranche Cédric Farcat, qui temporise : « Nous ne sommes pas fermés mais vigilants. Ce règlement intérieur drastique doit nous permettre aussi de maîtriser les coûts. »
Créations de cuma, le seul moyen pour investir
Si la cuma de l’Amourette a permis à quatre amis de formaliser leur modèle d’entraide, à Saint-Laurent-en-Beaumont, le modèle cuma a formalisé le travail collaboratif en famille. Dans la cuma des Deux Rives, créée à l’automne 2022, quasiment tous les adhérents sont membres d’une seule et même famille ou amis d’enfance. Pour eux, le modèle cuma c’est le meilleur moyen pour assurer les investissements.
« Qu’est-ce qui tue les agriculteurs aujourd’hui ? C’est le prix du matériel. Ce qui nous a décidés pour créer la cuma, c’est de partager les investissements et aussi la possibilité d’avoir des subventions », confie Alexandre Girard, le président. Il poursuit : « Aujourd’hui nous avons moins de monde sur les exploitations, donc nous achetons plus de machines. Encore faut-il arriver à rentabiliser le matériel… toujours plus gros, toujours plus cher. Le principe de la cuma permet de réduire les charges à l’hectare. » Sur le tracteur qu’ils ont acheté, ils ont pu bénéficier d’une subvention de 30 %.
Peu ouverte aux nouveaux venus
Comme la cuma de l’Amourette, la cuma des Deux rives craint les difficultés de gestion en intégrant de nouveaux venus. Elle se dit néanmoins ouverte mais prévient que certains matériels coûteux ne seront pas forcément mis à disposition des nouveaux venus. Depuis la création, les adhérents ont investi 300 000 € dans l’achat de deux tracteurs, une charrue et un combiné de charrue Kuhn.
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