La nouvelle génération repart de zéro en commençant par créer du lien à la cuma de la Leysse
« Nous avons repris la totalité des statuts ainsi que la gestion des parts sociales, assure-t-il. Nous avons créé, avec l’aide de fdcuma et grâce à un fonds d’heures subventionnées, un nouveau règlement intérieur. L’idée, c’est de repartir à zéro. » Avant de se lancer dans de nouveaux investissements, le jeune président de la cuma de la Leysse et ses adhérents souhaitent apurer la situation. « Nous ne prévoyons pas d’investir pour l’instant, ni même l’an prochain. Ce serait prématuré. Ce que nous envisageons, par contre, c’est de commencer à identifier nos besoins et de recréer du lien », souligne le jeune président. Car même à effectif réduit, le travail aidant, il est parfois difficile de prendre le temps d’échanger.
« Après la première étape administrative, que nous sommes en passe de terminer, notre prochain chantier sera de redynamiser la cuma de la Leysse », se projette-t-il, en reconnaissant qu’il aurait été bien compliqué de la relancer seul. « Nous avons reçu un soutien important de la fdcuma. Les animateurs ont été un moteur. Ils ont réussi à motiver nos adhérents. Sans leur aide, j’aurais probablement réussi, mais dans des délais bien plus longs », avance-t-il. Thibaud Mongellaz s’est engagé pour un mandat d’au moins cinq ans.
La cuma Pied du Vercors permet aux agriculteurs d’innover
Clément Charbonnel et son bureau viennent de réactiver la cuma créée par son grand-père en 1986. La belle endormie va, sous l’impulsion du jeune aviculteur, permettre la création d’un équipement innovant et sur mesure. « Cette cuma avait été créée initialement pour accompagner l’activité tabacole », se souvient le petit-fils du fondateur de la cuma, devenue il y a quelques mois la cuma Pied du Vercors.
Depuis le mois d’avril 2022, la structure juridique, basée à Auberives-en-Royans, sert à Clément Charbonnel et à trois autres aviculteurs/nuciculteurs pour développer un prototype : un épandeur à fiente à hauteur réduite. L’appareil, conçu sur mesure par Sodimac, doit permettre aux quatre adhérents de la cuma de répandre la fiente produite par leurs volailles sous les noyers. Cet équipement, dont le coût a été estimé à 60 000 €, s’avère essentiel à leur pratique culturale.
« Nous avions proposé le projet dans les différentes cuma dans lesquelles nous sommes adhérents mais aucune ne voulait investir », indique Clément Charbonnel. Une réticence qu’il comprend puisque l’équipement ne devrait servir que 4 à 6 jours par adhérent et par an.
Retrouver une cuma opérationnelle grâce à la nouvelle génération
Germe alors l’idée de créer une cuma pour permettre de rentabiliser le matériel. « Pour gagner du temps, nous sommes repartis sur la cuma existante, celle qu’avait créée mon grand-père. Nous avons renouvelé le bureau et changé le nom. En très peu de temps nous étions donc opérationnels », analyse-t-il. Pour les papiers, le nouveau président de la cuma Pied du Vercors a fait appel à la fdcuma et a eu recours à un dispositif national d’accompagnement des projets et initiatives. Avec les autres adhérents, ils se sont réunis deux à trois fois par semaine au début, mais depuis peu de temps, ils espacent les réunions. « Aujourd’hui, nous nous réunissons une fois par mois pour faire le point », précise-t-il.
Autonomes pour les amendements
D’ici le mois de septembre et après que leur équipement a été présenté à la foire de Beaucroissant, les quatre aviculteurs disposeront d’un outil performant capable de fertiliser leurs parcelles avec précision grâce à la pesée embarquée ainsi que la qualité d’épandage pour diminuer l’utilisation des engrais chimiques. « L’idée, c’est de pouvoir amender nos terres et de valoriser les fientes de nos poules. Concrètement, avec nos 54 500 poules à quatre, nous sommes totalement autonomes. Nous en épandons en moyenne 2 à 3 tonnes maximum par hectare sur nos 30 hectares de noyers, et entre 6 et 8 tonnes sur nos 20 hectares de céréales », explique-t-il.
À terme, les adhérents souhaitent proposer l’équipement à d’autres adhérents mais sous conditions. « La mutualisation des moyens dans le secteur avicole, c’est plutôt rare car le prêt de matériel augmente le risque de contaminations par la salmonelle », prévient Clément Charbonnel. Les futurs adhérents de la cuma Pied du Vercors devront donc montrer patte blanche. « Être propre et consciencieux est un impératif », tranche-t-il.
Une obligation matérialisée par un règlement intérieur particulièrement strict en matière sanitaire. Les adhérents de la cuma Pied du Vercors recherchent plutôt des adhérents intéressés par une utilisation avec du compost.
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