Le marché français des agroéquipements représentait 8,3 milliards d’euros en 2022. Plus du double du chiffre de 2010, et en hausse de 45 % sur cette même période si on corrige de l’augmentation des prix. Certes, la hausse n’a pas été constante en douze ans, le marché avait plongé en 2014 avant de reprendre tranquillement. Dans les derniers temps, c’était plutôt la disponibilité en composants qui freinait le mouvement, et non le manque de clients. Si on y ajoute le coût de l’énergie, des salaires et des matières premières, les constructeurs ont dû augmenter considérablement leurs prix. Plus 40 % à la sortie des usines entre 2010 et 2022. Les agriculteurs et les cuma ont bénéficié d’un amortisseur puisque l’indice Ipampa n’a pris que 30 % dans le même temps. Il reflète le prix réel constaté, déduction faire des remises et reprises. Selon Axema, une meilleure valeur de reprise, liée à la bonne santé du marché de l’occasion, expliquerait le phénomène.
Un marché des agroéquipements instable
Le représentant des constructeurs et importateurs considère le marché français des agroéquipements neufs comme mature mais instable. Il le voit ainsi : « Fortement dépendant des revenus agricoles et des cycles d’équipement des exploitations agricoles ; très sensible aux variations de prix des biens agricoles, aux évolutions réglementaires et aux dispositifs d’aide et de soutien à l’investissement des exploitations agricoles ; sensible aux arbitrages d’investissements entre le matériel et le bâti ; météo-dépendant. »
Axema pointe aussi l’effet des « évolutions structurelles telles que la baisse du nombre d’exploitations agricoles et son corollaire, l’augmentation de leur taille moyenne, la mutualisation croissante de certains équipements agricoles, ou encore la diversification ou le renouvellement des approches culturales ».
40 000 tracteurs immatriculés chaque année
Les tracteurs donnent une image typique de ce marché, avec de fortes fluctuations du nombre annuel d’immatriculations. Sur les deux dernières années, il a dépassé les 40 000 unités, dont environ 25 000 tracteurs standard. Il s’agit d’ailleurs là du niveau moyen constaté entre 2010 et 2022. Après une hausse continue de 2010 à 2013, la chute avait été sévère en 2014. Depuis, la courbe remonte doucement. En revanche, la puissance moyenne des tracteurs immatriculés montre une hausse quasi constante. Elle passe de 130 ch en 2010 à 161 ch en 2022.
Quant à la catégorie des tracteurs pour vignes et vergers, elle pèse aujourd’hui de l’ordre de 4 000 unités par an, avec aussi des aléas. La moyenne annuelle serait plutôt de 3 500 unités. Il faut y ajouter 400 à 500 enjambeurs selon les années.
La récolte a ses aléas
Du côté des automoteurs de récolte, tous ne sont pas à la même enseigne.
Ainsi, le marché des ensileuses, tenu d’abord par les entrepreneurs de travaux agricoles et la cuma, s’avère assez stable. Autour de 330 unités par an.
En revanche, les ventes de moissonneuses-batteuses ont nettement décru en dix ans. Elles se situent en dessous de 1 600 unités par an. Moins de clients mais aussi des machines de plus grande capacité.
Enfin, les ventes de machines à vendanger tournent autour de 500 unités par an ces temps derniers. Mais la courbe est loin d’être droite. Difficile d’être devin dans le monde des agroéquipements.
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