Choisir un épandeur à fumier revient à s’interroger sur différents éléments techniques : la technologie d’épandage, le volume de la caisse, le freinage et les roues. En complément, se posent les questions liées aux technologies concernant la précision de l’épandage, ainsi que celles liées à la réglementation.
1 – Hérissons verticaux ou table d’épandage ?
Les doubles hérissons verticaux équipement aujourd’hui une grande majorité d’épandeurs à fumier en raison de leur polyvalence, de leur simplicité mécanique et d’une largeur de projection correcte. Les tables d’épandage conviennent quant à elles aux produits fins et concentrés, pour lesquels il est souhaitable d’appliquer une dose faible, sur une largeur assez grande, avec à l’arrivée une répartition très homogène. Il s’agit notamment des fientes de volaille, des composts et des substrats issus de séparation de phases.
2 – Choisir un épandeur à fumier ayant une caisse bien pleine
Bien vérifier la capacité réelle en volume, en prenant en compte la hauteur des côtés mais aussi du passage sous les hérissons, ainsi que l’effet de l’éventuelle porte à lisier. La hauteur de chargement doit également rester compatible avec les outils de manutention disponibles. Enfin, avec un fumier très dense, et un remplissage au plus haut possible, il arrive que la charge maxi sur route soit dépassée. Dans ce cas, un poids à vide réduit constitue un avantage.
3 – Des roues de grand volume
Les épandeurs à caisse étroite acceptent des roues de grand diamètre, autant en profiter pour obtenir une meilleure capacité de franchissement et une grande empreinte au sol. Pour les autres cas, où le diamètre est limité, la réduction de la pression au sol s’obtient par une plus grande largeur des pneus (en restant dans le gabarit de 3 m). Dans tous les cas, le choix d’une carcasse radiale pouvant accepter une pression de gonflage modérée reste souhaitable.
4 – Comment maximiser la précision ?
Plusieurs équipements contribuent aujourd’hui accroître la précision d’épandage. Le premier est le DPA, qui ajuste la vitesse du tapis à l’avancement. Toutefois, il n’est pleinement efficace que si la hauteur du chargement est constante ou qu’on écrête avec la porte à lisier. C’est pourquoi les constructeurs ajoutent un dispositif de pesée en continu, comme sur les distributeurs d’engrais. En absence de pesée et d’écrêtage, on peut aussi bénéficier d’un tablier accompagnateur, qui évite de sous doser en fin de vidange. Il reste ensuite à l’utilisateur de s’assurer d’une répartition homogène dans le sens transversal, en choisissant judicieusement l’intervalle entre deux passages.
5 – Trois accessoires à envisager avant de choisir un épandeur à fumier
La porte à lisier aide à transporter les fumiers mous (fermée), et à doser les produits légers (partiellement ouverte). En épandage large, le volet de bordure réduit quant à lui les projections malvenues sur la route ou la parcelle voisine. Enfin, le groupe hydraulique indépendant limite les inconvénients liés à l’emploi de plusieurs tracteurs différents : mélange d’huile, écarts de vitesse du tapis.
6 – Freinage double ligne en vue
En 2025, les épandeurs à fumier vendus en neuf devront disposer d’un système de freinage double ligne, soit hydraulique, soit pneumatique. Les tracteurs vendus depuis 2018 disposent de leur côté d’un freinage également double ligne, soit hydraulique, soit pneumatique, soit des deux types en simultané. Mais en 2025, ils ne pourront plus recevoir en complément un freinage simple ligne. Pour qu’un épandeur à fumier reste utilisable avec un tracteur neuf en 2025, il lui faudra donc disposer d’un freinage double ligne. Pour ce type de véhicule dont la masse varie (à vide ou en charge), la technologie pneumatique semble à privilégier.
Rappels de la réglementation routière
- Véhicule réceptionné,
- Poids total maxi de l’épandeur plein : 16 t en un essieu et 29 t en double.
- Poids total roulant maxi : 38 t avec un épandeur à 1 ou 2 essieux (à condition que le tracteur l’accepte, voir le PTRA sur le certificat d’immatriculation).
- Vitesse maxi : 40 km/h si le tracteur et l’épandeur sont réceptionnés pour 40 km/h, 25 km/h dans les autres cas.
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En résumé
Quelles sont les principales marques d’épandeurs à fumier?
Le marché se partage entre de nombreux constructeurs français, et quelques autres européens. Pour les premiers, quelques exemples : Buchet, Brochard, Chevance, Corne Henri, Coutant, Dangreville, Deguillaume, Devès, Groupe Chalvignac, Jeantil, La Littorale, Leboulch, Panien, Pérard, Pichon, Roche, Rolland, S2B Duchesne, Siam Gyrax, Sodimac, Thiévin, etc. Pour les seconds : Bergmann, Fliegl, Hawe, Herculano, Joskin, Samson, Strautmann, Tebbe, etc.
Combien coûte un épandeur à fumier ?
Un modèle à simple essieu et 2 hérissons verticaux, de 8 t/10m3, vaut 32400€. Un double essieu de 17 t/20 m3 de capacité, avec pesée et DPAE, vaut pour sa part 78000€ (source : barème d’entraide).
Comment régler un épandeur à fumier ?
Le raisonnement part de la valeur fertilisante du fumier et de sa densité. On en déduit le nombre d’unités contenues dans la caisse. Compte-tenu du niveau de fertilisation souhaité, on calcule alors le nombre de voyages à réaliser à l’hectare. Ensuite, l’observation de la répartition du fumier au sol permet de décider quelle distance prévoir entre deux passages pour un résultat homogène compte-tenu du recroisement. Il en découle la distance sur laquelle l’épandeur doit se vider. Dernier calcul : déterminer la vitesse d’avancement et la vitesse de tapis qui offrent la vidange complète sur cette distance. Avec la pesée et un DPAE, la procédure se trouve grandement simplifiée.
