La surface de l’aire bétonnée correspond à l’encombrement et à la configuration du matériel le plus imposant : automoteur, pulvérisateur avec rampe dépliée ou partiellement dépliée mais aussi moissonneuse, tracteur avec épandeur à fumier ou benne (cas d’une aire mixte). Si vous souhaitez déplier totalement la rampe, une aire en forme de T peut limiter la surface bétonnée.
Le double du plus gros matériel
Le dégagement doit être suffisant pour pouvoir avoir du recul notamment lors du lavage des matériels les plus hauts (en général, on compte au moins 2 mètres autour afin de pouvoir circuler lors du nettoyage). Aussi, ne pas oublier de prévoir l’évolution du gabarit du matériel. D’une manière générale, la surface bétonnée correspond à deux fois la surface du matériel le plus encombrant. L’accès doit être possible sur au moins 2 côtés pour faciliter les manœuvres.
Pente et nivellement
Il faut adapter les pentes en fonction du terrain pour créer un point bas en périphérie de la dalle.
D’une manière générale, on distingue 2 types d’inclinaison :
– une pente élevée de 2% à 3 % : permet de limiter le risque de flaque. Le cas d’une seule pente dans la longueur peut générer un écart de niveau important entre les 2 extrémités et le pulvérisateur ne sera pas d’aplomb lors du remplissage.
– une pente autour de 1 % : permet de faire stagner les éléments grossiers tout en facilitant l’évacuation des eaux si le dressage du béton est parfait. La terre est ensuite raclée manuellement ou mécaniquement avec un godet ou un rabot à lisier. L’entraînement des souillures sera lié au débit d’eau utilisé lors du lavage.
L’installation d’un caniveau au centre d’une plateforme mixte n’est pas recommandée, car le raclage de ce type de plateforme avec un godet n’est pas aisé. Une plateforme plate avec une double pente pour orienter les écoulements dans un coin est plus facile à racler. Mais elle nécessite 2 bordures bétonnées pour diriger les écoulements.
Béton et terrassement
La conception doit tenir compte des risques liés au sous-sol, de la résistance à la charge soit 13 tonnes/essieu (épaisseur, armature, richesse du béton), et de la résistance au gel. Prévoir :
- Empierrement sur 40 cm compacté selon la nature du sous-sol (décaissement et remblai tassé),
- Béton ferraillé de 15-20 cm d’épaisseur dosé à 350 kg/m3 avec des joints de dilatation,
- Béton résistant aux produits agressifs de référence C35/45 de type XA2 (conseillé si solution azotée, produits phytos, ou lisiers…). Ou couvrir le béton avec un produit hydrofuge (choix à définir avec le fournisseur).
Le béton en surface doit être étanche, dur pour résister aux chocs (Quartz) et lisse pour faciliter le nettoyage mais non glissant. Une finition par un surfaçage type hélicoptère permet d’obtenir un résultat très satisfaisant. Dans tous les cas, le choix du béton est à définir avec le fournisseur.
Vous pouvez aussi aller plus loin sur la thématique de la réglementation plateforme phytosanitaire :
Un guide sur les plateformes phytosanitaires et de lavage
Le sommaire du guide « Concevoir sa plateforme de remplissage/lavage du pulvérisateur et du lavage de matériel ».
- Pourquoi installer une plateforme phytosanitaire ?
- Plateformes phytos : autant d’installations que d’exploitations
- Station phytosanitaire : faire le choix d’une aire individuelle ou collective ?
- Conception d’une plateforme : pour gérer quels effluents ?
- Où réaliser une plateforme de lavage et remplissage sur l’exploitation ?
- Réussir l’aire bétonnée d’une plateforme de lavage remplissage
- Bien orienter les différents effluents d’une plateforme de lavage
- Quels équipements pour une plateforme de lavage de matériels ?
- Plateforme phyto : quels volumes d’effluents prévoir ?
- Les équipements complémentaires à une plateforme phyto
- Quelles contraintes administratives pour une plateforme phytosanitaire ?
Notre dossier sur les plateformes phytosanitaires : installation, coût, réglementation