Pour compléter la plateforme phytosanitaire, la cuve ou fosse de pré-stockage des effluents phytosanitaires est optionnelle. Toutefois, sa mise en place permet de :
- stocker provisoirement les effluents phytosanitaires,
- faire face aux accidents : collecter l’effluent afin qu’il ne s’écoule pas dans le milieu naturel,
- gérer les périodes intenses de rinçage et donc assurer un fonctionnement optimum du dispositif de traitement sur l’année.
Selon les départements, vous pouvez trouver des prestataires qui peuvent traiter les effluents phytos sur site.
Pompe de relèvement
La fosse tampon et la pompe de relèvement toutes eaux :
- évitent l’alimentation du Phytobac® ou de l’Héliosec® par gravité (solutionne les problèmes de pente, de nappe d’eau, de rocher…),
- améliorent la répartition des effluents sur le substrat du Phytobac®,
- permettent d’alimenter le système de traitement sur des périodes plus longues (limitation de l’assèchement) et limitent la surface du Phytobac®.
Pour cette fonction, il faut acheter une pompe résistante aux produits corrosifs et prévoir une mise hors gel des différents dispositifs (pompe, cuve, tuyaux, vanne…) si nécessaire.
Pour les 50 installations enquêtées pour réaliser ce document (Vienne et Deux-Sèvres), 46% des systèmes de traitement sont équipés d’une cuve ou d’une fosse tampon.
Par contre des règles sont à respecter sur les distances vis-à-vis des tiers :
- 10 m des limites de propriété pour les stockages air libre, 5 m si fermé,
- 50 m des zones de captages d’eau potable sauf si cette cuve dispose de sa propre rétention.
La cuve peut être enfouie directement dans le sol (si normalisée) ou posée dans une fosse de rétention. Elle peut être aussi posée sur le sol, son remplissage se fera par pompage.
Le poste de remplissage
La sécurisation du poste vis à vis des risques de pollutions ponctuelles fait désormais partie des règles de la conditionnalité. Les moyens techniques et/ou méthodologiques qui auront été mis en place seront examinés lors d’un contrôle. Par commodité et sécurité (dans la mesure du possible), la station de remplissage doit être située à proximité du local phytosanitaire et facile d’accès. Dans le cas contraire, il est préférable d’aménager une armoire pour stocker les besoins de la journée.
Sécuriser le remplissage
Pour sécuriser l’opération, préférer le remplissage en aspirant l’eau dans une cuve tampon avec la pompe du pulvérisateur. Cela permet d’éviter d’avoir à ouvrir l’orifice de remplissage de la cuve du pulvérisateur, et permet également d’alimenter le système de rinçage du bac de l’incorporateur de produit et du rince-bidon en eau claire sans aménagement particulier.
Une zone de préparation utile
Dans la zone de préparation, on trouve l’alimentation en eau dédiée au remplissage de la cuve de pré-stockage ou du pulvérisateur et au rinçage éventuel des bidons, et également les instruments qui ont servi au dosage des produits.
La cuve de pré-stockage sécurise le remplissage en évitant les retours d’eau souillée dans le réseau. On peut prévoir également un petit local pour le nettoyeur à haute pression, et l’armoire des EPI (Équipements de Protection Individuelle).
Gestion des emballages
L’incorporation des produits et de l’eau doit se faire aisément et rapidement. Quant à la gestion des EVPP (Emballages Vides de Produits Phytosanitaires), le rinçage s’effectue à l’eau claire. Les bidons sont égouttés sur un support avec récupération des jus, avant d’être stockés dans un sac ADIVALOR placé si possible à l’abri de la lumière.
Un système de vidange en direct du pulvérisateur permet d’éviter de rincer la dalle bétonnée. L’égouttoir à EVPP (eaux de rinçage) ainsi qu’un évier (eaux de lavage et sécurité de l’applicateur) peuvent être reliés à un dispositif de traitement afin de maîtriser tous les effluents.
Extrait du guide « Concevoir sa plateforme de remplissage/lavage du pulvérisateur et du lavage de matériel », édité par les Chambres d’agriculture de la Vienne et des Deux-Sèvres. Auteurs : Christine Archenault (Chambre d’agriculture de la Vienne), Daniel Colin (Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres), Sylvain Jarousseau – BTS GEMO Saintes.
Vous pouvez aussi aller plus loin sur la thématique de la réglementation plateforme phytosanitaire :
Un guide sur les plateformes phytosanitaires et de lavage
Le sommaire du guide « Concevoir sa plateforme de remplissage/lavage du pulvérisateur et du lavage de matériel ».
- Pourquoi installer une plateforme phytosanitaire ?
- Plateformes phytos : autant d’installations que d’exploitations
- Station phytosanitaire : faire le choix d’une aire individuelle ou collective ?
- Conception d’une plateforme : pour gérer quels effluents ?
- Où réaliser une plateforme de lavage et remplissage sur l’exploitation ?
- Réussir l’aire bétonnée d’une plateforme de lavage remplissage
- Bien orienter les différents effluents d’une plateforme de lavage
- Quels équipements pour une plateforme de lavage de matériels ?
- Plateforme phyto : quels volumes d’effluents prévoir ?
- Les équipements complémentaires à une plateforme phyto
- Quelles contraintes administratives pour une plateforme phytosanitaire ?
Notre dossier sur les plateformes phytosanitaires : installation, coût, réglementation