Promouvoir les cuma auprès des jeunes
Créé à l’initiative de la frcuma AuRA, le module cuma permet aux animatrices et animateurs des fédérations de proximité de promouvoir le modèle cuma auprès des élèves des établissements scolaires agricoles. Pour l’année 2023, il y a eu 33 interventions dans la Région.
Pour exemple, la fdcuma du Puy-de-Dôme organise chaque année une journée de promotion rassemblant les différents établissements scolaires agricoles du département. L’année dernière, des classes du lycée agricole de Rochefort-Montagne et de la MFR de Gelles y assistaient. Pour David Moutarde, professeur à la MFR de Gelles, « les cuma sont dans notre programme d’enseignement. Ces journées permettent de sensibiliser les élèves aux réalités économiques et de leur montrer qu’elles sont intéressantes de ce point de vue. »
Intéresser les jeunes pour favoriser le renouvellement des générations dans les cuma
Les jeunes se rendent bien compte aujourd’hui qu’être propriétaire de la totalité de son matériel n’est pas forcément judicieux. Ils intègrent bien l’aspect économique de la cuma mais ils y voient aussi un moyen de ne pas être seul, de pouvoir éventuellement pratiquer l’entraide et réaliser des chantiers en commun. » Cette journée se déroulait en partie à la cuma de Saint-Bonnet-près-Orcival. Après un début en salle sur les bases de fonctionnement d’une cuma, place au moment le plus attendu par les élèves, la rencontre avec les adhérents. Martin Chabory, président de la cuma, déclare : « Nous avons vu des élèves intéressés, surtout ceux qui avaient des projets d’installation. Des questions sur le coût d’utilisation des différents matériels et aussi sur le fonctionnement et l’organisation de la cuma. »
La volonté d’aller plus loin
Dans la Drôme, les interventions dans les établissements scolaires sont réalisées chaque année. Un moment jugé obligatoire par Julien Brès, président de la fdcuma. « Si on ne s’adresse pas aux jeunes, si on ne va pas à leur rencontre, ils ne viendront pas d’eux-mêmes. On se rend compte qu’il n’y a presque plus de gens âgés de moins de 35 ans dans nos cuma. Notre projet est donc d’essayer de mettre en place un premier partenariat avec un des établissements scolaires du département. L’objectif serait de créer un véritable temps de quelques jours durant l’année scolaire, consacré aux cuma. Pouvoir aussi amener les élèves dans les cuma pour discuter du fonctionnement avec les adhérents. Parler des coûts de chantier avec des matériels en commun, mettre en avant les avantages économiques, le partage des connaissances, l’entraide… Montrer que quand on est en cuma, on n’est pas seul. »
Cuma et MFR : 20 ans de partenariat
Depuis 20 ans,la cuma l’Intrépide, dans le Rhône, travaille avec la MFR de Saint-Romain-de-Popey pour des travaux pratiques avec les élèves. Suite à la construction du bâtiment en 2013 et au regroupement du matériel, les classes de seconde, première et terminale Agroéquipement réalisent l’entretien de certains matériels. Les formateurs et les adhérents de la cuma se sont mis d’accord sur un partenariat. Les élèves ont des missions de prévision de casse et d’entretien avant et après travaux. Cependant, chaque adhérent responsable d’un matériel doit vérifier que le travail effectué convient aux besoins. En effet, les élèves sont en formation. Ce partenariat est donc mis en place pour qu’ils apprennent concrètement, pas pour qu’ils remplacent un mécanicien. Les échanges avec les élèves et leurs formateurs sont riches et permettent aussi de susciter des vocations.
Vous vous installez ? On peut s’aider
La frcuma AuRA met à disposition des futurs installés un livret regroupant plusieurs témoignages de jeunes agriculteurs adhérents de cuma. Issus ou non du monde agricole, chacun d’entre eux a connu des itinéraires différents. Tous ont en commun de s’être tournés à un moment ou un autre vers une cuma avec laquelle ils ont résolu l’obstacle des investissements dans des matériels. Et ils y ont aussi trouvé bien plus que le partage des outils.
Localiser les cuma avec Mycuma link
Pas toujours évident pour un futur installé de connaître les différentes cuma de son secteur. Quelles sont leurs activités ? Les matériels dont elles disposent ? Comment contacter les responsables ? C’est donc le rôle de la plateforme Mycuma link, qui permet aux cuma de se faire connaître dans leur environnement et de recruter de nouveaux adhérents.
Un changement de génération : ça se prépare
Renouvellement des générations pour la cuma de Châteauneuf-sur-Isère dans la Drôme. Pour la transition, elle a fait appel à la fdcuma pour la réalisation d’un DiNA. Objectif : un nouveau départ avec une structure bien cadrée.
Après vingt ans aux manettes, ses fondateurs ont pris leur retraite. « Cela s’est passé en quelques années », indique Thierry Héraud, le président. « Nous étions plusieurs jeunes à y être rentrés en tant qu’adhérents. Pour conserver l’outil cuma il a fallu en reprendre les rênes. » L’objectif du DiNA, réalisé en 2018, était de remettre à jour la partie administrative. « Comprendre aussi ce qu’il était possible de faire, maîtriser les règles. » Tout a été mis sur la table : les procédures obligatoires, le capital social, le règlement intérieur, les engagements… « Nous voulions avoir une cuma bien cadrée avec, par exemple, des engagements écrits pour responsabiliser les adhérents », souligne-t-il.
Une nouvelle image pour la cuma
Après avoir mis de l’ordre dans toute la partie administrative et établi des règles de fonctionnement, « on se sent plus à l’aise pour avancer », constate le président. Tout ce travail a d’ailleurs été bénéfique d’une façon inattendue. « Le fait que la cuma ait réalisé un DiNA pour bien cadrer son fonctionnement a permis d’attirer de nouveaux adhérents. Ils souhaitaient adhérer à une structure avec un fonctionnement clair. Le DiNA, c’est aussi une nouvelle image pour notre cuma. »
La cuma comporte aujourd’hui une douzaine d’adhérents avec une majorité de jeunes. « Avoir mis de l’ordre dans le fonctionnement de la structure permet de redonner toute sa place à l’humain, au groupe et à sa dynamique. On est plus tranquille pour avancer », constate Thierry Héraud. Depuis les adhérents ont multiplié les investissements pour répondre aux besoins des exploitations et ils ont aussi des projets.
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