« Aborder la question du foncier et de la transmission est compliqué dans toutes les cuma, précise Bertrand Delanoe, président de la cuma des Éleveurs du Tremblay (Maine-et-Loire, 49). Le sujet de la transmission est un peu tabou, on n’en parle pas vraiment directement. Sauf, si le cédant souhaite passer par la cuma pour l’évoquer. Mais c’est rare ». « Il n’y a pas vraiment de rôle défini de la cuma dans la transmission », ajoute Jérôme Guyot, président de la cuma de Longuénée (49). En général, quelqu’un lié à la cuma va en parler ou évoquer le sujet.
Être attractif grâce à la renommée sur le territoire
La cuma de Longuénée est bien connue dans le territoire, grâce notamment à ses salariés ainsi qu’à plusieurs groupes d’ensilage. « Tout le monde doit savoir qu’il y a une cuma sur le territoire », estime Jérôme Guyot. La cuma accorde de l’importance à conserver un esprit de famille et de soutien envers les adhérents et les salariés. « On mange avec les adhérents et on crée un lien avec les personnes », observe Wesley Rousseau Salenne, salarié de la cuma.
« Les autres jeunes et nouveaux installés viennent plus facilement dans les cuma par relation. Ils en entendent parler grâce aux voisins. Dans le coin, sur les deux trois communes aux alentours, on se connaît tous, le territoire n’est pas si grand. Avec les différents groupes ensilage et les salariés qui passent dans les exploitations, cela fait connaître la cuma. Et cela crée un lien avec les nouveaux arrivants », complète Bertrand Delanoe.
Adapter ses services aux nouvelles demandes
Pour François Boissinot, l’un des bonus de la cuma a été la découverte du service complet. Cela lui a été d’une grande aide dans les premières années de son installation, en lui libérant du temps pour ses travaux. « Celui qui a goûté à la prestation complète, y reste, constate Wesley Rousseau Salenne. Cela libère du temps et soulage l’exploitation. »
« De plus en plus d’indépendants reviennent vers la cuma, grâce aux chauffeurs en prestation complète, estime Bertrand Delanoe. Les installations en individuel sont ainsi possibles. La force de la cuma repose sur ses trois salariés et son apprenti. Nous proposons des services à la carte pour ses adhérents ».
Intégrer les nouveaux arrivants
Les administrateurs de la cuma des Éleveurs du Tremblay contactent les nouveaux installés pour la faire connaître et proposer ses services. Des invitations sont envoyées dans les communes voisines pour organiser des rencontres et la présenter. Tous les deux à trois ans, la cuma réalise également un tour des nouveaux installés. Lors des AG, les nouveaux membres sont intégrés et se présentent à l’ensemble des adhérents.
Les bonnes questions en conseil d’administration
Le conseil d’administration de la cuma de Longuénée aborde le sujet du renouvellement des générations en amont à travers trois questionnements. D’abord, qui va arrêter, dans combien de temps ? Ensuite, y a-t-il un repreneur et si oui, quel est son projet ? Et enfin, que se passe-t-il si les associés de Gaec ne sont pas remplacés ?
Un très beau défi à relever
« Renouvellement des générations, voilà un très beau défi à relever. Pour cela nous devons lever des tabous. Je ne nie pas les difficultés que certains expriment, cependant il faut que les agriculteurs qui maîtrisent leur temps de travail, gagnent bien leur vie, prennent des congés, s’entraident, partagent leurs projets… transmettent ces valeurs. C’est toujours possible grâce aux cuma qui sont nos coopératives locales, partenaires incontournables des exploitations et des démarches à l’installation. »
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