Une herse étrille Hatzenbichler de quinze mètres gagne le parc de la cuma de Tréauville. La coopérative de la Manche franchit là une étape importante puisque c’est un premier investissement depuis qu’un groupe s’est lancé dans une démarche Giee. Concrètement, les agriculteurs impliqués ont testé des houes rotatives, des herses étrilles et des bineuses. Ils ont réalisé ces essais sur deux saisons, dans différentes parcelles réparties chez quatre adhérents.
La combinaison ‘herse étrille + bineuse’ : meilleur choix dans leurs petites parcelles
Après ces deux années de plateformes d’essais de désherbage mécanique, les membres du Giee et leur cuma de Tréauville ont donc choisi de se lancer avec la herse étrille. Une première évidence ressort des essais : la houe rotative est peu adaptée à leur territoire de parcellaire “bocager”. En effet, ici la dimension moyenne des champs n’est que de 2,2 ha. Or la houe rotative produit un effet optimal lorsqu’elle travaille à une vitesse élevée. En résumé, le tracteur parcourt trop de distance avant d’atteindre le minimum visé de 12 km/h pour cet outil.
Ainsi, le groupe s’oriente vers une combinaison principale : herse étrille et bineuse. La cuma a donc acheté un premier outil de désherbage mécanique (pour 25 000 €). En revanche, côté post levée, les adhérents envisagent plutôt de procéder avec une location d’une bineuse (avec son tracteur) pour cette année.
La sortie d’hiver rendue délicate par la pluviométrie élevée a contrarié l’emploi de la herse étrille sur les céréales. Reste le maïs pour lequel les membres du groupe ont l’objectif de se passer dès maintenant des herbicides racinaires de pré-levée. La cuma de Tréauville vise une activité de 200 ha de maïs pour sa herse Hatzenbichler. Chaque adhérent en gèrera son utilisation en passage prélevé à l’aveugle.
L’apprentissage continue
L’investissement de cette saison les fait sortir du programme “vitrine” pour passer à l’étape “appropriation”. Ainsi, les agriculteurs du Giee se sont appropriés les réglages et la conduite des matériels à la faveur de ces deux années de plateformes d’essai. Néanmoins, cette campagne 2024 doit leur permettre de continuer d’apprendre, y compris des erreurs. Pour cette raison, le groupe installera des bandes d’apprentissage. Dans ces zones, les adhérents décideront des interventions et réaliseront les réglages en autonomie, mais de manière suivie, répertoriée.
Ils partagent les expériences
Afin que les essais profitent à tous, le groupe organisera des restitutions communes des expériences ainsi vécues, via des tours de plaine durant la saison. Grâce au travail de défrichage mené par le noyau restreint d’adhérents, membres de ce Giee, c’est l’ensemble des adhérents de la cuma qui aura accès à une technique éprouvée. Ainsi, les agriculteurs du territoire pourront plus facilement mettre en place des alternatives face au retrait des principaux usages des produits à base de S-métolachlore pour la préservation de la qualité des eaux souterraines.
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