Le désherbage mécanique est bien plus intéressant en cuma. « Ça ne vaut pas le coup d’acheter du matériel tout seul, constate en effet Paul Gatti, agriculteur et responsable matériels à la cuma de l’Ail, dans le Gers. La cuma permet de l’amortir beaucoup plus rapidement et d’utiliser des outils plus récents et plus performants. » Le modèle cuma permet en effet de disposer de matériel à des prix attractifs : le scalpeur revient à 2 €/ha. Marc Gatti possède une exploitation de 190 ha avec des productions diversifiées en agriculture conventionnelle : blé, orge, tournesol, soja, pois chiche, fève et ail. Pour lui comme pour plusieurs de ses voisins, beaucoup de matériels sont partagés à la cuma : récolte céréales et ail, travail du sol, désherbage mécanique, semis, transport, traction (2 tracteurs de 160 ch avec autoguidage RTX). La cuma travaille près 1 000 hectares par an.
Trouver des solutions au chimique avec le collectif
Les évolutions réglementaires, avec notamment la suppression de certains désherbants ou produits moins efficaces, poussent le groupe d’agriculteurs à trouver d’autres solutions. L’activité désherbage mécanique s’étoffe ainsi progressivement au fil des années. Ils achètent donc une bineuse monosem en 2007 (7 rangs à 60 cm), qu’ils utilisent selon les besoins. Puis vient l’achat d’une herse étrille Hatzenbichler en 2017 (12 m). Et enfin, l’année dernière, voit l’acquisition de 2 scalpeurs.
Nous recherchions un matériel polyvalent, efficace et adapté aux dévers et à des sols argilocalcaires et caillouteux », indique-t-il. « Il a également l’avantage de ne pas bourrer. » Les premiers résultats sont satisfaisants même si le matériel n’a pas pu être pleinement utilisé au vu des conditions très sèches de l’année dernière. « Nous l’avons surtout utilisé durant l’été pour lutter contre l’ambroisie, nous avons observé de meilleurs résultats qu’avec un déchaumeur qui laisse des adventices car l’espacement entre les dents est plus important. »
Conventionnels et bios cohabitent et s’entraident
Plusieurs adhérents qui étaient en agriculture conventionnelle sont passés en bio. « Nous nous entendons tous très bien et nous échangeons beaucoup ensemble. C’est d’ailleurs intéressant de confronter nos pratiques. Nous avons à apprendre des uns et des autres », souligne l’agriculteur.
Le fonctionnement est assez simple. Dès que quelqu’un a besoin d’un matériel, il suffit de laisser un message sur le groupe WhatsApp en précisant le nombre d’hectares. Pour les agriculteurs, l’application permet de communiquer facilement. Un message est renvoyé quand le travail est terminé. « C’est généralement le premier qui appelle qui a la machine, note Marc Gatti. Cela ne pose pas de problème, du fait que les dates de semis s’échelonnent, le travail s’étale. Le tout c’est d’anticiper et de ne pas attendre le dernier moment pour dire qu’on a besoin de l’outil ».
Temps gagné et de l’argent grâce à la cuma
Les agriculteurs sont tous voisins. Ils s’entendent très bien et s’entraident beaucoup. Pour Marc, c’est un point essentiel. Ils se partagent les matériels de la cuma, se prêtent les tracteurs pour éviter d’atteler et de dételer, et se relayent pendant les pics de travaux, aux pauses du midi et le soir pour éviter les temps morts. « Les matériels doivent tourner quasiment non-stop, cela permet d’optimiser les chantiers et la disponibilité. »
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