Entre l’orge qui pointera bientôt ses feuilles et la moisson du blé l’été dernier, un couvert court a préservé les bonnes conditions culturales de la parcelle. « Le couvert entre deux céréales préserve l’azote restant à la récolte. En même temps, il concurrence les adventices », résume Marine Weishaar de la chambre d’agriculture de Bretagne. Le 31 octobre 2024, la conseillère agronomie et bassin versant présente les résultats d’un essai chez deux agriculteurs de Plélo et le Foeil (22). « Dans le témoin sans déchaumage ni couvert, on voit que les adventices se sont développées. Sous les différents couverts, nous avons moins de cinq plantes par m² et aucune n’a atteint la floraison. »
Essai de couvert court entre deux pailles
Ce premier constat valide une efficace de l’interculture courte. Reste à savoir quels moyens il peut être pertinent de mettre en œuvre pour réussir son couvert. C’était tout l’enjeu de l’expérimentation qui a déployé quatre flores d’interculture différentes.
Les 4 couvertures testées :
- Phacélie pure.
- Sarrasin pur.
- Mélange commercial de chia, moha et niger.
- Mélange « maison » de phacélie, sarrasin et tournesol.
« Nous avons tout d’abord choisi la phacélie. En quelque sorte, c’est un peu le couvert témoin : économe, assez couvrante et relativement facile à faire lever, son emploi est déjà courant », explique Marine Weishaar.
Également en culture pure, le sarrasin, était retenu pour son fort développement en début de cycle. Cette solution présente en revanche l’inconvénient du coût de la semence, évalué à environ 70 €/ha dans les conditions de l’essai. « Nous avions ensuite un mélange commercial qui associait des plantes particulièrement adaptées aux conditions d’un semis estival. »
La dernière modalité, un mélange ‘maison’ de phacélie, sarrasin et tournesol, est finalement celle qui obtient les meilleures notations de développement (65 % de couverture en moyenne). « Cela confirme qu’un mélange multiplie les chances de réussir à développer la biomasse. Les espèces associées peuvent combiner leurs bénéfices et générer un éventuel effet de compensation. »
Le semis direct des couverts courts a fonctionné
Derrière la conseillère, un semoir à dents Duro implante l’orge directement dans le couvert court et sans encombre. « On retrouve quelques petits paquets de végétation en bout, mais ça ne gêne absolument pas le semis. C’est une belle surprise ! », partage Jean-Marc Roussel, conseiller machinisme de la fédération des cuma.
La démonstration d’octobre prévoyait d’actionner un semoir direct à disques inclinés sur une autre partie des parcelles d’essai. En raison d’une panne, ce dernier finalement n’a pas travaillé. « Néanmoins, nous l’avions précédemment eu en démonstration, tempère le conseiller. Nous savons qu’il peut aussi réaliser le travail dans ce couvert développé. »
À l’implantation des modalités d’interculture début août, le même semoir direct à dents avait œuvré. Il a donné un résultat intéressant. Sur les quatre compositions, trois se sont mieux développées qu’avec le second outil : un déchaumeur à disques avec dépose des graines à la volée entre les deux rangées de disques. Seule la phacélie pure semble s’être plus développée avec ce système qui s’apparentait plus à du semis simplifié. « La phacélie semble avoir profité du lit de semences très fin avec le déchaumeur », analyse Marine Weishaar.
En revanche, à l’implantation des couverts, les conditions étaient sèches. Aussi, le semis direct aura eu l’intérêt de mieux préserver l’humidité du sol.
La réglementation comprime les périodes de sol nu
Au-delà des atouts techniques qui restent à valider notamment avec le suivi de la culture d’orge en cours, les couverts courts sont un moyen d’atteindre des objectifs réglementaires de couverture du sol. La conseillère cite par exemple les zones soumises à contrainte environnementales. Dans ces ZSCE, « le maintien d’une quantité minimale de couverture au cours des périodes pluvieuses » se traduit par un maximum de 25 jours de sol nu en moyenne sur l’exploitation entre le 15 juillet et le 28 février.
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