Adapter son semoir à la situation

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Adapter son semoir à la situation

Ludovic Bernard a dû ressortir son combiné de semis pour l'emblavement des céréales 2024.

Ludovic Bernard, agriculteur dans la Bresse, a délaissé le semoir de la cuma, pour ressortir son semoir passe partout âgé de dix ans. Les conditions humides de cet automne rendent les semis de céréales plus compliquées que prévu.

Il n’avait pas servi depuis trois automnes et il avait même été question de s’en séparer… Mais la météo a eu raison de ce combiné de semis Amazone, dix ans d’âge, mais dont les services sont encore bien profitables. En effet, les conditions de semis de céréales 2024 sont humides et ont obligé Ludovic Bernard, agriculteur et Saône-et-Loire et ses quatre associés à ressortir leur vieux semoir.

Semis de céréales 2024 dans l’humidité

Il est plutôt habitué à travailler avec le semoir de la cuma d’Hercule, dont il est président. « Il y a bien le semoir Pronto de la cuma, nous l’utilisons pour emblaver une grosse partie de nos surfaces de céréales, mais en conditions humides, il n’est vraiment pas adapté, lance l’agriculteur. Nos sols ici sont très limoneux et argileux. Si bien que dès qu’il y a un peu de pluie, la terre devient collante et donc difficile d’y mettre les pieds. » Et avec le brouillard ambiant de cette journée de fin octobre, le sol ne va pas sécher.

Le Pronto a pourtant fait des adeptes au sein de la trentaine d’adhérents de la cuma. « Depuis 2020, l’année de son acquisition, il sème chaque année plus de 600 ha, comptabilise le président. 150 de couverts, 150 de céréales, 120 de soja et 120 de colza en moyenne. Avec ses quatre mètres de large, il est assez rapide puisque le débit de chantier, lorsque les conditions sont optimales, avoisine les 4 ha/h. »

Entente autour du semoir

Outre la rapidité du semis, les quatre adhérents qui se le partagent trouvent cette technologie économique. « On consomme deux fois moins de carburant avec cet outil, poursuit l’agriculteur. Sans compter que pour ceux qui ne travaillent pas ou très peu leur sol, les semis avec le Pronto sont encore plus rentables. » Il le faut, car l’outil a tout de même coûté environ 75 000 euros, subventionné à hauteur de 50%.

Mais ce n’est pas le cas de Ludovic Bernard, qui préfère assurer ses semis en passant un outil à dents auparavant. « Cela permet de structurer le sol et de favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol. » Pour faciliter les chantiers, un planning est pré-établi selon les dates de récoltes prévues entre les quatre adhérents pour décider de quand l’agriculteur peut en disposer.

Renouvellement en vue pour les semis de céréales en 2024

Le président, qui est aussi responsable du semoir l’indique, ce semoir assure tout de même de la souplesse et permet à chacun d’utiliser son tracteur, même si cela fait perdre un peu de temps à l’attelage et dételage. « Un 150 chevaux suffit, estime Ludovic Bernard, nous disposons aussi du tracteur de la cuma, un New Holland de 215 chevaux, si besoin. Ainsi, le coût du chantier s’établit à 15 €/ha pour le semoir et 16 €/h pour le tracteur. »

Cette année, ce sera la cinquième campagne du Pronto. « Il sera temps de le renouveler l’année prochaine, lance le président. Même s’il n’est pas trop frayeux en matière d’entretien totalement externalisé, nous dépensons à peine 2 000 euros par an, l’amortissement du semoir va arriver à échéance en 2025. »

La stratégie de la cuma en la matière est de proposer des outils fiables et le moins coûteux possible. Le renouvellement des matériels est donc, parfois, assez rapide. « On n’attend pas que le matériel soit en panne, tous les six ans en moyenne, on investit dans de nouveaux outils. Cela permet de proposer du matériel sophistiqué qui permet de la souplesse face au changement climatique. » Une nécessité pour tenter d’attirer les jeunes dans la cuma.

1500 mm en un an

Le président, qui se veut à l’écoute, reste tout de même focalisé sur ses travaux des champs. S’il n’a pas plu depuis quelques jours, le soleil ne veut pas se montrer. Il faudra donc prendre le combiné de semis du Gaec. Cela fait trois ans, que ce semoir, amorti, n’avait pas sorti ses disques. Mais 2024 étant une année peu ordinaire de part son humidité, il avait déjà de nouveau foulé les 60 ha au printemps pour les semis de soja. Il sèmera les 60 ha restants de céréales, soit la moitié de la sole prévue. « On a trois semaines de retard, estime Ludovic Bernard. Depuis le 18 octobre 2023, nous avons reçu plus de 1500 mm d’eau, le double d’une année ordinaire. »

Non pas sans conséquences. Les maïs ne sont pas récoltés, les sols ne se ressuient pas ce qui décale les dates de semis puisque les parcelles ne sont pas toutes libérées. Il reste pour les cinq associés 40 ha de maïs à moissonner, 20 de soja. « Si tout va bien, mi-novembre, nous devrions avoir fini », assure le Bourguignon. Pour ce jour, il faut encore moissonner le maïs, battre le soja si le soleil pointe son nez et peut-être récolter une nouvelle coupe d’herbe. Les semis de céréales 2024 s’étalent sur le planning.

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