Avis sur l’Agxeed : une première année surprenante !
Beefwood Farms, une exploitation agricole familiale australienne renommée pour son esprit innovant, s’est distinguée il y a sept ans en étant parmi les premières à adopter des tracteurs autonomes. Il y a 10 mois, la famille Kurstjens a pris la décision d’acquérir le robot de la société Agxeed. Au cours des premiers mois, de nombreux essais et modifications ont été réalisés sur la machine pour l’adapter aux contraintes australiennes. L’ajout d’un système starlink pour garantir une connectivité sur toute l’exploitation fut la première étape.
Un robot qui sait s’adapter
L’Agbot a d’abord été utilisé pour rénover les passages de roues à l’aide d’un équipement porté attelé à l’arrière. Cette tâche, très chronophage réalisée après la moisson, a rapidement mis en évidence les capacités d’adaptation du robot. Des essais ont ensuite été menés avec succès sur un pulvérisateur localisé de 24 mètres. Cependant, pour des raisons de productivité et de rentabilité, la famille aimerait que le robot puisse faire fonctionner le pulvérisateur localisé traîné de 48 mètres, habituellement utilisé avec un John Deere 8R. Ces premiers tests avec ce pulvérisateur ont mis en lumière les capacités de traction et hydraulique, tout en montrant les limites du logiciel et de la sécurité de la machine. C’est dans ce contexte, que nous nous sommes rendus chez les Kurstjens pour recueillir leurs impressions sur cette première année avec le robot.
Selon les estimations de Gerrit, si le robot remplace le tracteur pour pulvériser localement en 48 m, les coûts vont passer d’une dizaine d’euros par hectare à moins de 1,5€/ha.
Description de la ferme
- Propriétaires : Gerrit Kurstjens (le père) et Marieke Kurstjens (la fille)
- Localisation : Moree, Nouvelle-Galles du Sud, Australie
- Ferme Beefwood : 12 500 hectares en grande culture
- Principales cultures : blé, orge, sorgho, pois chiches
- Tracteurs : John Deere 8R345
- Conduite des cultures : travail du sol minimum, semis direct, contrôle des adventices par pulvérisation ciblée
Données techniques – AgXeed Agbot 5.115T2
- Type de technologie : robot porteur d’outils
- Outils attelés : rénovateur de passage de roue Flatrac (450h)
- Pulvérisateur localisé trainé de 24-m Weed-It (50h)
- Année d’achat : début 2023
- Temps d’utilisation : 500 heures
- Énergie : moteur diesel Deutz – 156 ch – 350 l de diesel, autonomie de 15 heures
- Prix d’achat : 250 000 €, Transport en Australie compris
- Abonnement/MAJ : aucun abonnement / MAJ à distance
- Connectivité : système Starlink
Rentabilité et coût d’utilisation
Le coût de fonctionnement de l’Agbot 5.115T2 est un aspect crucial à prendre en compte pour les agriculteurs français. Bien que le prix initial puisse sembler élevé par rapport à un tracteur à puissance équivalente, il est important de considérer les économies potentielles à long terme. Grâce à son efficacité énergétique et à sa capacité à réduire la dépendance à la main-d’œuvre humaine, l’Agbot peut contribuer à réduire les coûts d’exploitation tout en améliorant la productivité.
La famille Kurtjens a noté une augmentation de l’efficacité de 15 % par rapport à un chauffeur dans un tracteur. Les deux autres économies sont liées à une réduction de la consommation de carburant, grâce aux moteurs électriques, et des coûts de main-d’œuvre qui diminuent grâce à l’autonomie. Mais ce n’est pas encore suffisant selon Marieke Kurtjens, bien que le rénovateur de passages de roues ait été une première étape très prometteuse, cette tâche ne représente que 500 h de travail sur l’exploitation. Ce n’est pas suffisant pour rentabiliser la machine. Leur objectif pour l’année prochaine est d’avoir un robot capable de gérer toute la pulvérisation ciblée, soit 2 000h de travail supplémentaires, considérant que c’est là où se situent les principales économies sur leur exploitation.
Réduire les coûts de pulvérisation avec le robot Agxeed
Selon les estimations de Gerrit, si le robot remplace le tracteur pour pulvériser localement en 48 mètres, les coûts de pulvérisation vont passer d’une dizaine d’euros par hectare à moins de 1,50 €/ha. En remplaçant le JD8R345 et le conducteur par l’AgBot, une dizaine d’euros seraient économisés par hectare, et ce sur une superficie de 12 500 hectares. Par an, cela représenterait une économie considérable pour l’entreprise familiale, pas moins de 50 000 € uniquement pour la main-d’œuvre.
La famille Kurtjens a noté une augmentation de l’efficacité de 15% par rapport à un chauffeur dans un tracteur.
Comme pour un tracteur, le calcul du seuil de rentabilité d’une telle machine n’est pas simple à trouver. Il dépend beaucoup de la ferme, de son parcellaire et du parc matériel déjà présent. Pour la rentabiliser rapidement, la meilleure stratégie est de trouver des tâches sur lesquelles la machine peut évoluer en toute autonomie et faire un maximum d’heure. Optimiser la logistique en privilégiant son utilisation dans des grandes parcelles permettra aussi de profiter un maximum de son autonomie. Notamment pour se libérer du temps.
La logistique est un point crucial dans la bonne utilisation du robot et cela, quelle que soit la marque.
L’Australie, similitudes avec la France
La ferme Beefwood présente des caractéristiques bien différentes de celles que l’on peut rencontrer en France. Pourtant, l’expérience et le contexte d’utilisation du robot en Australie présentent des similitudes frappantes. Comme en France, les agriculteurs australiens font face à des défis majeurs tels que la réduction des coûts de production, le manque de main-d’œuvre et la nécessité d’adopter des pratiques agricoles innovantes pour rester compétitifs sur le marché mondial.
Les types de cultures rencontrés sont comparables à ceux des vastes plaines céréalières. La ferme Beefwood illustre la quête constante des agriculteurs pour exploiter au mieux les technologies agricoles. Cela pour améliorer l’efficacité et la rentabilité de leur exploitation.
Bien que leur configuration de parcelles soit favorable à l’utilisation de la robotique, notamment avec de vastes blocs et peu de routes entre, Beefwood a rapidement pris conscience que la logistique représentait un défi majeur nécessitant une quantité importante de travail humain.
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