Carbon Robotics : le désherbage laser se développe fortement en Australie

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Carbon Robotics : le désherbage laser se développe fortement en Australie

Le système de désherbage laser nécessite que l’outil de Carbon Robotics soit attelé à un tracteur. Il est considéré comme robot car il fonctionne de façon autonome.

Direction l’Australie sur la ferme Tripod Farmers de Franky pour découvrir le fonctionnement du désherbage laser de la société Carbon Robotics.

Le désherbage laser, une technologie en pleine expansion dans le monde, s’apprête à faire son entrée en France. L’entreprise américaine Carbon Robotics a déjà déployé déjà plus de 50 de ces machines en Amérique du Nord, et plus récemment des machines ont été livrée en Australie et en Europe fin 2023. Mais pourquoi les agriculteurs investissent-ils massivement dans cette technologie très coûteuse ? Comment fonctionne-t-elle, que permet-elle ? Est-ce qu’une telle machine pourrait être rentabiliser sur une exploitation française ? Nous avons enquêté pour en savoir plus.
Désherbage laser robot agricole Carbon robotics

La première année d’utilisation, l’agriculteur australien Francky considère avoir économisé 400.000 euros sur la masse salariale.

Comment fonctionne le désherbage laser Carbon Robotics ?

Le désherbage laser fonctionne en utilisant une combinaison de lasers CO2, de caméras haute résolution pour le ciblage, de LED à haute intensité pour l’éclairage, et de modèles d’apprentissage automatique pour l’analyse des données visuelles. Les paramètres des technologies sont intégrés dans un système piloté par une interface utilisateur via un iPad, permettant à l’opérateur de surveiller et de contrôler les performances du système.

Robotique agricole désherbage

Le point fort du désherbage au laser : une précision supérieure par rapport au désherbage mécanique traditionnel, assurant une élimination sélective des mauvaises herbes sans endommager les cultures, sur et entre les rangs.

Caractéristiques de la machine pour le modèle 3 planches

  • Type d’outils : outils porté, disponible en version trainée
  • Technologie : désherbage laser avec détection grâce aux combo caméra et IA
  • Machine en service : 50+, Amérique du nord / Europe / Océanie
  • Productivité : jusqu’à 0.8ha/h ou 200,000 mauvaises herbes par heure
  • Puissance de tracteur nécessaire : environ 165 chevaux
  • Option du tracteur : relevage et prise de force à l’avant
  • Poids de la machine : 4300 kg
  • Prix brut : 1 365 000€ avec livraison, assistance, et formation
  • Contrôle : un IPad placé en cabine relié à la machine
  • Certification : compatible avec l’agriculture biologique, aucune information sur la norme CE
  • Dimensions : 6,09 m L x 2.98 l x 2,70 m H
  • Espacement entre planche : 1,62m à 2,23 m

Une machine faite pour les agriculteurs français ?

Les défis auxquels sont confrontés les acteurs du maraîchage en France sont similaires, voire pire que ceux rencontrés dans d’autres régions du monde. On peut citer la pression croissante des mauvaises herbes, les restrictions grandissantes sur les désherbants ou encore les coûts de main-d’œuvre qui augmentent. Ces machines de désherbage laser, bien que conçues et chiffrées initialement pour les exploitations de grande envergure, pourraient très bien s’appliquer pour des exploitations françaises de taille moyenne à petite, notamment grâce à des achats groupés en cuma.

Robotique agricole désherbage

Le coût de la main-d’œuvre augmente en Australie, il est de 13 euros de l’heure, de 40 000 euros à l’année.

Les agriculteurs français, en particulier ceux œuvrant dans les cultures maraichères avec une forte pression des adventices, et qui ont recours au désherbage manuel par manque de solutions de désherbage, sont particulièrement ciblés. On peut citer les producteurs de mâche, de carotte ou d’oignon, qui font face à des défis majeurs en matière de gestion des mauvaises herbes et de réduction des matières actives.

En revanche, le prix de la machine très élevé ainsi que sa faible productivité limite les champs d’action et les cultures auxquelles elle peut s’adresser. Les premières machines sont attendues en priorité dans les bassins de productions maraichère à échelle industrielle, comme dans les Landes ou l’ouest de la France, mais aussi dans le reste de l’Europe, comme en Allemagne, en Angleterre ou en Espagne.

Les points forts et d’améliorations

Points forts :

  • Capacité à travailler sur et entre les rangs de culture
  • Précision supérieure par rapport au désherbage mécanique traditionnel, assurant une élimination sélective des mauvaises herbes sans endommager les cultures, sur et entre les rangs.
  • Coûts d’exploitation fortement réduits par rapport à la main-d’œuvre manuelle
  • Respect de l’environnement, en réduisant la dépendance aux herbicides chimiques et en minimisant les impacts écologiques associés
  • Prise en main très facile de la machine par l’agriculteur, tablette et interface très ergonomique

Améliorations :

  • Réduction du prix pour rendre la technologie plus accessible à un plus large éventail d’agriculteurs
  • Simplification de la logistique pour le déplacement de la machine, afin de faciliter son utilisation sur différents sites, pour le moment la machine ne se rabat pas
  • Plus de variabilité des tailles de machines pour répondre aux besoins spécifiques des différentes exploitations agricoles et diminuer les coûts
  • Augmentation de la vitesse d’avancement pour une utilisation sur des parcelles de taille plus importante, élargissant ainsi son champ d’application

Quel est le retour sur investissement ?

Avec un investissement initial très élevé, prenons l’exemple des agriculteurs comme Franky. Il vient de la ferme Tripod Farmers en Australie, une ferme de 400 ha spécialisée dans la production de salades conventionnelles. Il espère voir un retour sur investissement dans les trois ans suivant l’acquisition de la machine. La réduction prévue des coûts de main-d’œuvre dédiée au désherbage, 10 employés en moins les premières années. Cela équivaut à une masse salariale de 400 000€ par an. Puis, 20 lorsque le processus sera mieux rodé. D’autres économies liées à la diminution de l’utilisation d’herbicides contribueront à accélérer ce processus, mais il faudra encore un peu de temps avant de pouvoir les chiffrer.

A présent, les coûts de désherbage d’une culture maraichère organique française. Comme des carottes, oignons ou une culture à forte densité, avec un coût de désherbage manuel avoisinant les 5 000€/ha. Même avec 50 hectares de culture par an, il faudrait un peu plus que 5 ans pour amortir la machine. Et même si la machine est amortie sur les 10 ans prochaines années, son utilisation hors frais annexe, reviendrait à des coûts de désherbage de 2 700 €/ha. C’est deux fois moins que de la main d’œuvre classique.

Une stratégie est claire. Pour maximiser la rentabilité de cette machine dans les plus brefs délais, elle doit être principalement déployée dans des cultures où les coûts de main-d’œuvre pour le désherbage demeurent élevés. Mais également où la technologie peut être appliquée sur de vastes étendues. Ainsi, l’achat en groupement s’avère particulièrement intéressant pour couvrir une surface maximale et réduire les coûts par exploitation.

Similitude entre Tripod Farmers et un maraîcher en France :

  • Cultures : divers variétés de salades (frisées et sucrines), jeunes pousses (épinards, roquette)
  • Culture en planche : 2 mètres de largeur
  • Système de culture : salades 6 rangs, jeunes pousses 14/16 rang
  • Irrigation : arroseur automatique
  • Main d’œuvre : difficile à trouver et coût qui augmente, 13€/h ou 40 000€/an
  • Problèmes avec les adventices : développent une forte résistance à cause de l’intensification

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com

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