La Région Occitanie soutient ses cuma, avec notamment des subventions à l’achat de matériels agricoles. Tel était le message, relayé par les représentants du service Agriculture de la Région, lors de l’Assemblée générale 2025 de la frcuma Occitanie. Elle a eu lieu le 3 avril 2025 dans les locaux de l’AgroToulouse à Auzeville-Tolosane.
Assemblée générale 2025 frcuma Occitanie : un réseau qui agit
Avant tout, l’équipe des salariés de la Fédération des cuma Occitanie a déroulé les actions entreprises au quotidien. Ce au bénéfice des agricultrices et agriculteurs en cuma, articulées avec les fédérations de proximité.
Les actions se concentrent sur :
- l’installation, avec le développement du rôle pivot des responsables de cuma dans le repérage des cédants et repreneurs
- le développement de projets ambitieux sur l’agroécologie avec l’accompagnement des Groupements d’intérêts économiques et environnementaux (GIEE) portés par des cuma,
- le déploiement de conseil stratégique autour du dispositif Dina pour accompagner les transitions (autour des matériels, de l’agroécologie, du numérique, des besoins en compétences métiers et managériales)
- l’outillage du réseau des cuma pour une culture commune de la qualité de vie au travail pour toutes et tous
- l’implication du réseau cuma Occitanie dans le projet Val’Or, pour développer l’usage des équipements d’épandage moins émissifs et mieux valoriser les apports organiques
- le développement dans les cuma, dans le cadre d’Occitanum, d’un réseau gratuit Centipede RTK pour un accès à la précision centimétrique avec le projet Centip’Oc
Décollage de l’autoguidage
Une table-ronde sur l’autoguidage, et plus globalement l’autonomie des matériels, a permis d’explorer ce sujet plus en profondeur. Elle était animée par Clothilde Rommens, chargée de mission agroéquipement à la Frcuma Occitanie.
Parmi les interventions les plus marquantes, Sébastien Jalby, animateur agroéquipement au sein de la fdcuma du Tarn, a indiqué que « les cuma investissent dans l’autoguidage pour certains travaux. Et finissent par l’utiliser plus largement. On commence d’ailleurs à avoir du rééquipement sur de la précision. »
Le confort de travail (diminution du stress, de la fatigue…), les gains de productivité, mais aussi d’intrants et de carburants : voici dans cet ordre les principales raisons qui conduisent les cuma qui ont sauté le pas à réinvestir dans l’autoguidage, a analysé Martin Pount, de l’Institut Agro de Montpellier, chargé de mission sur l’agriculture numérique.
Eric Encausse, président de la Fédération régionale des cuma d’Occitanie, a parfaitement illustré ces arguments. Ce en évoquant la situation de la cuma de Rozès située dans le Gers : « Nous avons en cuma quatre tracteurs dont trois avec autoguidage : deux en SF3 et un en RTK pour le semis et le binage. J’ai cartographié tous mes champs Je ne conduis plus, au sens strict, le tracteur, je contrôle seulement l’écran désormais. C’est d’un grand confort. En termes de gain, je passais 15 h sur 17 ha avec un chisel. J’ai gagné 3,5 h sur cette surface, et sans croisements.
Plusieurs grands changements interviennent actuellement sur le marché de solutions low cost de seconde monte, en provenance de Chine. « Ce qui a obligé les acteurs historiques à revoir leur offre, » a noté Martin Pount.
Sur le terrain, confirme Sébastien Jalby, « dans le Tarn par exemple, les concessionnaires commercialisent leur marque, mais aussi les low cost ».
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Subventions : « se dire les choses »
Yannick Jauzion, conseiller régional et agriculteur, ainsi que Thomas Guyot, directeur régional à l’agriculture, représentaient la Région Occitanie.
De leur côté, les élus du réseau cuma, échaudés par l’expérience du Dispositif unique, effectif sur la période 2023-2024, dans lequel les dossiers des cuma se sont retrouvés « noyés », n’ont pas manqué d’interpeller les représentants de la Région. En particulier sur l’efficacité du soutien aux cuma, et sur la pression économique croissante pesant sur les exploitations agricoles.
Un feu nourri, inauguré par Eric Encausse, président de la fp cuma Hautes-Pyrénées – Gers et de la frcuma Occitanie. « 35% des demandes de subventions des cuma ont été rejetées lors de l’Appel à projet, cela laisse des traces, de même que les retards de versement des aides, » a-t-il observé.
Balle saisie au bond par Philippe Rauly, président de la fédération des cuma du Lot : « Les trésoreries sont à sec, on a besoin de visibilité et de clarté. »
Subventions : chacun a des arguments à l’assemblée générale 2025 de la frcuma Occitanie
Echange animé également par Jean-Jacques Baravalle, président de la Fdcuma du Tarn-et-Garonne. « Les outils, quand ils sont acquis en collectifs, sont davantage utilisés. Ils ne restent pas à « dormir » sous un hangar. Nous ne sommes pas là pour faire « tourner » les concessionnaires, mais pour que les outils soient davantage utilisés, et à long terme. Ce qui a un impact en termes de bilan carbone également. »
Didier Larnaudie, président de la fdcuma de l’Aveyron, a osé la métaphore sportive, clin d’œil à la première carrière de l’élu régional Yannick Jauzion, international de rugby jusqu’en 2013. « Nous ne souhaitons pas que les cuma figurent uniquement sur le banc des remplaçants. »
Action enfin couronnée par Raymond Llorens, président de la fpcuma Gard-Hérault. « En France, les charges de mécanisation pèsent jusqu’à 40% du total des charges d’une exploitation, contre 15 à 20% dans les autres pays. On peut gagner en capacité financière, pourquoi ne pas prendre en charge une partie du diagnostic de mécanisation désormais préalable à toute installation ? »
Une enveloppe de subventions « cuma » sanctuarisée
Des interpellations qui ont fait réagir M. Guyot, qui a rappelé que les divers dispositifs de récupération de reliquats avaient permis aux cuma d’Occitanie de bénéficier de 8 millions d’euros en 2023, soit 40% de plus que lors d’une année moyenne. « Les dotations aux Régions sont en forte baisse. Il y a peu de lignes qui font l’objet d’augmentations de cette ampleur, » a-t-il souligné.
Thomas Guyot a indiqué que son service a « sanctuarisé » une enveloppe de 5 millions d’euros à destination des cuma uniquement, en soulignant la volonté de la Région de faire davantage, parfois sur ses propres fonds (c’est-à-dire sans appui européen).
« Nous sommes très conscients qu’un euro de soutien au cuma est plus efficace pour soutenir l’agriculture », a-t-il souligné. « Nous partageons vos constats. Ni les élus ni les services ne sont déconnectés des réalités du secteur. En 2025, vous bénéficiez de plus de visibilité. Ce sont des choix forts, et il s’agit bien de preuves d’amour », a-t-il conclu, provoquant les sourires dans l’assemblée.
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