La mécanisation pèse lourd sur les exploitations en Lozère

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La mécanisation pèse lourd sur les exploitations en Lozère

D'après l'étude de la fdcuma de Lozère, un tiers du lait produit sert à payer les charges de mécanisation de l'exploitation. (©Adobestock)

Après l’étude réalisée sur les charges de mécanisation des exploitations en bovins lait, la fdcuma de Lozère a poursuivi le travail sur la production bovins viande. Résultat ? Pour cette production, le coût global de la mécanisation s'élève à 36 878 € par an en moyenne. Soit 19 % des charges de l’exploitation, et 18,5 % du chiffre d’affaires.

« Aujourd’hui, la réduction des charges de mécanisation représente le principal levier pour améliorer le revenu des éleveurs. Paradoxalement, l’analyse de la mécanisation reste marginale. En revanche, elle a un impact direct sur la viabilité économique et sociale de l’exploitation », explique en préambule Johan Portalier, animateur de la fdcuma de Lozère. Il était donc important de sensibiliser et de communiquer sur l’importance de ces charges sur les exploitations agricoles. La Fdcuma a donc mené une étude sur les charges de mécanisation des exploitations lozériennes selon leurs productions. L’objectif était de constituer un référentiel de données locales. Retour sur les charges de mécanisation en élevage bovins lait.

La traction et le carburant représentent plus de 50 % des charges de mécanisation en bovins lait

En bovins lait, après une étude individualisée et détaillée auprès de 24 exploitations, le coût global de la mécanisation s’affiche à 32 780 € par an en moyenne. Pour ces exploitations, ces charges représentent tout de même 17 % des charges totales, et 16 % du chiffre d’affaires.

« Si l’on ventile ces chiffres, on s’aperçoit que la traction et le carburant représentent plus de 50 % du coût (comptabilités 2018 et 2019, NDLR). Les frais de carburant sont désormais beaucoup plus élevés », ajoute Johan Portalier. Le parc tracteur est globalement cohérent avec la moyenne nationale avec 2,5 ch/ha, ou ramené à la main-d’œuvre 150 ch/UTH. Les matériels de récolte (21 % des charges de mécanisation) sont quant à eux très peu partagés. Les exploitants font plutôt le choix de déléguer les travaux, même si cela reste encore timide par souci de disponibilité des outils pour assurer la récolte au bon moment.

Un tiers du lait produit sert à payer les charges de mécanisation

Avec 17 % des charges de mécanisation, le poste transport et manutention n’est pas négligeable. Il faut le corréler avec la multiplication des télescopiques sur les fermes pour une recherche de confort dans les travaux d’astreinte. Si l’on ramène ces coûts à la production animale, on comptabilise 98,50 € de charges de mécanisation par 1 000 litres de lait produit, ou ramené à l’animal, 445 € par UGB. De façon un peu plus concrète, un tiers du lait produit sert à payer les charges de mécanisation (hors remisage et main-d’œuvre).

De plus, cette étude met surtout en évidence des écarts importants d’une exploitation à l’autre. Ils peuvent aller du simple au triple ! En effet, sur cet échantillon de 24 exploitations, les écarts type sont très grands avec plus de 60 € les 1 000 l d’écart entre le quart inférieur et le quart supérieur. De même, si l’on regarde les chiffres ramenés au nombre de têtes à nourrir et donc à l’UGB, on note 635 € d’écart entre la valeur minimale et la valeur maximale.

En bovins viande, la traction et le carburant représentent 56 % des charges de mécanisation

Concernant l’étude portant sur les exploitations en bovins viande, les charges globales de la mécanisation en bovins lait s’élèvent à 36 878 € par an en moyenne. La traction et le carburant représentent 56 % des charges de mécanisation (33 % pour la traction et 23 % pour le carburant). Une majorité d’exploitations a investi ou renouvelé au moins un de ses tracteurs sur les 2-3 ans avant l’étude. La moyenne du nombre de chevaux par hectare est de 1,8. C’est relativement peu élevé, mais dilué sur une surface moyenne assez importante. Les matériels de récolte représentent quant à eux 20 %.

Le poste transport et manutention, lui, est à hauteur de 16 %. Enfin, les postes de semis/fertilisation et de travail du sol représentent moins de 8 %. « Si l’on ramène ces coûts à la production animale, on comptabilise en moyenne 288 € de charges de mécanisation par UGB. Sur l’échantillon étudié, le ratio charges de mécanisation/produits vendus est en moyenne de 37 %. Autrement dit, en moyenne, plus d’un tiers de l’animal vendu sert à payer les charges de mécanisation (hors remisage et main-d’œuvre) », ajoute Johan Portalier. À l’image des exploitations en bovins lait, là aussi, les écarts type sont très grands avec plus de 260 € par UGB d’écart entre le quart inférieur et le quart supérieur. Si l’on regarde les chiffres ramenés au nombre de vaches allaitantes, il y a 518 € d’écart entre la valeur minimale et la valeur maximale.

Échantillons de l’étude

Cette étude a porté sur 24 exploitations en système spécialisé bovins lait et 24 exploitations en bovins viande. En moyenne, les exploitations laitières comptent 2 UTH pour une production de 328 000 litres de lait (49 vaches laitières). Du point de vue du foncier, les 109 ha mécanisables sont valorisés pour plus de la moitié en prairies temporaires, un tiers en prairies permanentes ou landes, et 10 % en céréales. En viande, en moyenne, ces exploitations comptent 2,3 UTH pour un effectif moyen de 135 UGB (84 vaches allaitantes). Concernant le foncier, les 185 ha mécanisables sont valorisés pour plus de 70 % en prairies permanentes et parcours mécanisables, près de 20 % en prairies temporaires, et 5 % en céréales.

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