Une batteuse pour récolter 390 hectares dans deux régions

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Une batteuse pour récolter 390 hectares dans deux régions

La CX 7.90 bat 350 hectares de céréales chaque année sur les deux régions : Pas-de-Calais et Loire-Atlantique.

Deux régions, une seule batteuse, c’est le défi que relèvent chaque saison les cuma Amandine (Pas-de-Calais) et de la Croix verte (Loire-Atlantique). Une organisation qui demande un peu de prévisions.

On peut dire que la moissonneuse de la cuma Amandine, une New Holland CX7.90, a vu du pays. Depuis 2018, elle parcourt une partie de la France pour récolter les céréales de Loire-Atlantique puis du Pas-de-Calais. Avec 565 ha pour la cuma Amandine et 220 ha pour celle de la Croix Vert, en effet, elle ne chôme pas. Pour cette moissonneuse-batteuse, c’est le système d’intercuma qui a été mis en place.

390 ha battus avec la moissonneuse-batteuse en intercuma

« Nous avons pour habitude de commencer la moisson début juillet dans le sud du département, explique Jérémy Grard, responsable de l’activité moisson à la cuma Amandine qui possède deux moissonneuses. Nous utilisons donc celle dont nous disposons sur place. Puis, lorsque la moisson s’intensifie, on fait remonter la machine de Loire-Atlantique. » Au total, la New Holland CX 7.90 bat 350 hectares de céréales chaque année sur les deux régions.

Là-bas, la cuma de la Croix verte peut finaliser sa récolte grâce à une autre machine qui vient faire l’appoint. Pour satisfaire tous les agriculteurs, les deux groupes ont décidé de rapatrier la machine dans le nord de la France au plus tard pour le 14 juillet de chaque année. Une date qui semble satisfaire tout le monde et qui équilibre bien les chantiers de récolte.

1 750 euros minimum de transport

La date est déterminée à l’avance car pour transporter la machine, il faut le prévoir une dizaine de jours en amont. Et entre 1 750 et 1 800 euros selon les années pour un seul trajet. « En choisissant la date auparavant, on peut négocier les tarifs et profiter de certaines offres commerciales, estime le responsable. Il y a quelques années, on ne s’en préoccupait pas mais nous nous sommes rendu compte que nous étions gagnants si on prévoyait un peu plus en avance. »

Si l’intercuma date de la création de la cuma Amandine, dans les années 90, elle a été renouvelée en 2023, lors d’une visite des cinq agriculteurs adhérents à l’activité de la cuma Amandine en Loire-Atlantique. « Finalement, on ne se connaissait pas vraiment, admet Jérémy Grard. Cette visite nous a permis de remettre quelques éléments au clair et d’ainsi mieux communiquer. On a pu aussi constater que le partenariat fonctionnait bien et que nous avions à cœur de le prolonger. »

intercuma 62-44

Cet hiver, les deux groupes qui composent la cuma Amandine (62) et celle de la Croix verte (44) se sont réunis pour parler de l’avenir de leur moissonneuse-batteuse en intercuma.

Pertes de surfaces

Toutefois, un grain de sable vient s’immiscer dans les rouages de cette organisation. « Nous risquons d’ici quelques années de perdre des surfaces à moissonner, explique le responsable. Avec le renouvellement des générations, on s’expose à n’avoir plus que 350 hectares récolter d’ici 2024. Largement suffisant pour une seule machine… mais qui n’est pas dans la région. »

Seulement, les dates de récolte ne sont jamais prévisibles et les délais entre chacune d’elles dans les deux régions tendent à diminuer. « On a constaté moins de différences sur la maturité des grains qu’avant. Nos dates de début de moisson avancent beaucoup plus rapidement qu’en Loire-Atlantique. Cette année, nous avons débuté les orges le 3 juillet », illustre Jérémy Grard.

Mais les deux cuma n’ont pas dit leur dernier mot. La cuma Amandine, dans la même veine, a lancé un partenariat avec une cuma voisine pour venir combler les besoins de moisson dans les prochaines années. Même solution trouvée pour la cuma de la Croix verte. « Elle ne battra plus que 200 ha ici et 200 ha là-bas », regrette un peu le responsable.

Moissonneuse-batteuse en intercuma : renouvellement en suspend

Une situation qui n’aide pas le groupe d’agriculteurs à renouveler leur machine de 5 secoueurs qui date de 2018. « Nous aimerions en acheter une nouvelle mais faute de visibilité, on conserve celle-ci, annonce-t-il. Avec la cuma de la Croix verte nous avons décidé de bannir les machines à rotor qui ne leur permettent pas de faire de la paille de qualité. »

S’ils ne sont pas mécontents de leur machine, ils voudraient néanmoins augmenter la puissance. Seulement, s’ils gardent la marque New Holland, un changement de catégorie est nécessaire et gêne les déplacements. En effet, il faudrait prévoir un convoi exceptionnel et cela ferait gonfler le coût du transport. Un changement de marque est donc à prévoir.

Le fait d’avoir autant de surface à battre a permis aux deux cuma d’obtenir des prix de revient plutôt intéressants. Pour la cuma Amandine cette année, il faut compter entre 115 et 130 €/ha, carburant et chauffeur compris. « Nous avons plutôt l’habitude de réaliser une tarification à l’heure au batteur, précise le responsable. Cela garantit un bon débit de chantier. On compte 250 €/h avec un débit minimum de 2 ha/h. » Chaque adhérent a la charge de mettre à disposition des bennes, tracteurs et chauffeurs pour que le chantier avance le plus vite possible. Une fois la moisson terminée, la batteuse est hivernée en Loire-Atlantique. Un dernier trajet l’attend pour cette année.

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