Le Sedima (syndicat des distributeurs de matériels agricoles) fait le point sur la conjoncture économique des ventes de matériels agricoles 2024. Tout d’abord, les prises de commandes de matériels neufs affichent une relative stabilité au premier semestre 2024 par rapport à 2023 (-1 à +1 %). Même constat pour les prises de commandes de matériels d’occasion, avec une évolution située entre 0 et +2 %.
Ventes de matériels agricoles par secteur au premier semestre 2024
En revanche, le Sedima constate des différences importantes d’un secteur à l’autre. Ainsi, les ventes de matériels d’élevage sont au beau fixe avec 59 % des distributeurs qui annoncent des prises de commandes en hausse pour les matériels neufs, et même 68 % pour les matériels d’occasion. En revanche, la situation est (très) compliquée dans le domaine viticole avec 66 % des concessionnaires déclarant un recul des ventes d’équipements neufs.
Par ailleurs, en grandes cultures, 26 % des concessionnaires déclarent des ventes de matériels agricoles neufs en hausse au premier semestre 2024. Une proportion qui grimpe à 45 % pour les ventes de matériels agricoles d’occasion.
Enfin, concernant la polyculture élevage, 30 % des distributeurs constatent une hausse des ventes de matériels neufs et 49 % une hausse pour les occasions.
Dans le même temps, le Sedima constate une progression au premier semestre 2024 des autres activités des concessionnaires. Ainsi, le chiffre d’affaires de l’atelier progresse en moyenne de 8 à 10 %, tandis que celui du magasin augmente de 7 à 8 %.
Une situation qui se tend au second semestre 2024
Le Sedima confirme la tendance baissière déjà annoncée par Axema pour la fin d’année 2024. Ainsi, les distributeurs anticipent un recul de 9 à 10 % des prises de commandes de matériels neufs, sur le second semestre 2024 (par rapport au second semestre 2023). Prévisions similaires pour les ventes de matériels d’occasion avec -5 à -6 %.
Un recul des ventes qui ne sera sans doute pas compensé par les autres activités des concessionnaires. En effet, sur le second semestre 2024, le Sedima prévoit une relative stabilité des activités des magasins (+1 à +2 %) et ateliers (+3 à +4 %).
Parmi les différentes causes de ce recul des ventes figurent bien entendu la hausse des prix des tracteurs et des matériels agricoles. Le syndicat confirme une inflation moyenne de 20 % en 3 ans sur les prix du neuf, tous matériels confondus ! Toutefois, le Sedima tempère avec la hausse des prix de l’occasion, qui fait que « la soulte payée par les clients lors d’un renouvellement n’a pas forcément augmenté dans la même proportion. »
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Autre élément à avoir en tête : les coûts d’entretien devraient également évoluer à la hausse. Une évolution logique au regard de la hausse du coût de la main d’œuvre, et des prix des pièces détachées.
Les stocks au cœur des préoccupations
Enfin, le Sedima interroge chaque année les distributeurs sur leur moral. Cette année, il ressort de cette enquête une inquiétude grandissante quant à l’impact des stocks sur la santé financière des structures. En effet, avec 28 % des concessionnaires interrogés (contre 23 % en octobre 2023), la trésorerie constitue la première préoccupations des distributeurs en 2024. La gestion des stocks arrive en deuxième position pour 21 % des interrogés (20 % en 2023). Sur la troisième marche du podium figure l’évolution des prises de commandes avec 16 % (18 % en 2023). Pour la première fois de l’histoire de cette enquête, les conditions climatiques intègrent les préoccupations principales des distributeurs avec 8 % des interrogés (4ème position).
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