Dans son rapport économique 2024, Axema (1) dresse l’état des lieux du marché français des agroéquipements. Après une année 2023 qui a battu tous les records, le syndicat prévoit une année 2024 plus difficile et une année 2025 de stabilisation.
Prix des matériels : +26 % en 3 ans !
Tout d’abord, selon les chiffres d’Axema, le marché français des agroéquipements a progressé en 2023 de 11,5 % en valeur et de 3,5 % en volume. Il s’établit ainsi à 9,115 milliards d’euros.
Toutefois, le marché a connu un retournement à partir du troisième trimestre 2023. Un recul des commandes qui a progressivement raccourci les délais de livraison des matériels. Dans le détail, Axema constate un recul des commandes de 14 % en 2023, par rapport à 2022.
Toutes les familles de produits n’ont pas évolué de la même façon. Ainsi, si les marchés des tracteurs et pulvérisateurs affichent une forte croissance, le marché de l’ensileuse a connu, quant à lui, une année particulièrement difficile (cf tableau).
Par ailleurs, le syndicat constate une hausse des prix des matériels agricoles de 26 % en 3 ans (+7,5 % uniquement entre 2022 et 2023).
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Marché français des agroéquipements : à quoi s’attendre en 2024 et 2025 ?
Actuellement, Axema relève un climat européen des affaires en baisse, sans doute le plus bas depuis 2008. Faut-il parler de crise en France ? Pas tout à fait. Certes, le marché des agroéquipements neufs devrait reculer nettement en 2024, sans doute de l’ordre de 15 %. Mais le syndicat se veut rassurant en tablant sur une année 2025 de stabilisation (recul de 5 % avec redressement attendu en fin d’année).
En revanche, le marché français du neuf a changé de nature selon le syndicat. « Avant le Covid-19, il y avait toujours des phénomènes de compensation entre les différents marchés » explique Jean-Christophe Régnier (président de la commission économique d’Axema et directeur général de Lemken France). « Quand l’un baissait, un autre progressait, ce qui permettait au final de conserver le rythme de production de nos usines. Mais désormais, les marchés ont plutôt tendance à évoluer de manière similaire. Cela complique le pilotage des lignes de production, car les évolutions sont plus intenses, dans un sens comme dans l’autre. »
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(1) Syndicat français des acteurs de la filière des agroéquipements.