Du semis au désherbage pour 30 €/ha

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Du semis au désherbage pour 30 €/ha

La cuma a décidé de s'équiper d'une bineuse de 12 mètres pour permettre aux adhérents de désherber les cultures emblavées avec le semoir monograine.

La cuma de Margerie-Hancourt a investi il y a cinq ans dans une gamme de matériel de travail du sol et semis. Pour la culture de maïs, il faut compter 30 €/ha pour un semis, une fertilisation sur le rang et un binage. Reportage dans la Marne.

L’un ne va pas sans l’autre. Un peu comme des inséparables, le semoir monograine de la cuma de Margerie Hancourt est réglé pour que la bineuse, dédiée aux cultures implantées, puisse désherber la même parcelle. Ce qui facilite son utilisation.

Adapter les techniques

En effet, pour limiter les passages et les applications de désherbants chimiques, la cuma de Margerie Hancourt a investi, il y a de cela cinq ans. À l’époque, la vingtaine d’adhérents de la cuma a voulu se doter de matériels adaptés à l’évolution de leurs pratiques culturales. « Nous avons acheté un ensemble d’outils, de semis et désherbage mécaniques pour un investissement de 100 000 €, subventionné à 60 %, se souvient Yves Durant, président de la cuma. En outre, l’objectif était de proposer des solutions à l’après chimie. »

semoir monograine cuma de Margerie-Hancourt

Analyse du coût d’un chantier de semis à la cuma de Margerie-Hancourt (51).

Parmi la panoplie de matériel, il y a le semoir de précision Gaspardo de 12 rangs. Il permet d’implanter des betteraves, du maïs, du tournesol et du colza. « Chaque année, c’est environ 450 ha qui sont emblavées avec ce semoir, comptabilise le président. Nous l’avons, depuis, équipé d’un système de fertilisation localisée. »

Montant de l’investissement de fertilisation localisée, environ 6 000 €. Le but d’accessoiriser ce semoir était de s’affranchir d’un passage de pulvé, sans augmenter le coût d’utilisation de 16,30 €/ha. « Qu’on l’utilise ou non, le prix est identique, rappelle Yves Durand. Nous l’avons choisi simple d’utilisation, et on économise 70 % de produit. Nous n’avons plus à retourner sur la parcelle avec notre pulvé ou notre épandeur à engrais pour fertiliser en post-semis, on gagne en sérénité. »

La bineuse le semoir monograine de la cuma de Margerie Hancourt

Avec cet équipement, même si ce sont deux activités bien séparées, les adhérents de la cuma ont la possibilité d’utiliser une bineuse. Celle-ci est réglée avec un écartement de 50 cm afin de pouvoir désherber les cultures de printemps comme les betteraves ou le maïs. « Bien souvent, on bine les betteraves et le maïs une fois dans la saison, estime Yves Durand. Pour le colza, semé avec le semoir monograine, ce n’est pas toujours le cas. »

semoir Gaspardo cuma de Margerie-Hancourt

Le semoir monograine Gaspardo emblave près de 450 ha pour la vingtaine d’adhérents de la cuma de Margerie-Hancourt.

Quoi qu’il en soit, cette bineuse Carré Econet SGI de 12 rangs reste dimensionnée pour les 450 ha engagés. La cuma facture son utilisation 16,40 €/ha.

Le tracteur pour un bon débit

Pour faciliter la prise en main et accélérer les débits de chantiers, la cuma s’est dotée d’un tracteur. Un New Holland T7 225 en 2019. Celui-ci dispose de roues fines pour biner et de roues jumelées pour semer au printemps. « Dès le printemps, on équipe le tracteur de roues jumelées pour les semis de betteraves, de maïs et de tournesol, raconte le président. Le semoir monograine, lui, reste toujours attelé. Une fois les semis achevés, on équipe le tracteur de roues étroites et on lui attèle la bineuse. »

fertilisation localisée sur le rang

La fertilisation localisée sur le rang permet une économie d’environ 70 % d’engrais et évite un passage supplémentaire.

Ensuite, avec 700 heures de conduite chaque année, le coût d’utilisation du tracteur s’établit à 27 €/h. En utilisant le même tracteur avec son système de guidage RTK au semis et au binage, la bineuse est très précise. Par ailleurs, ne disposant pas de salariés, la conduite du tracteur reste à la charge de l’adhérent. En utilisant ce seul tracteur pour le semis et le binage, les adhérents évitent de perdre du temps à l’attelage et au dételage. On ne sépare pas les inséparables.

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