Quelles sont les stratégies d’achat de semoir monograine observées sur le terrain ? Tout d’abord, les cumistes comme les agriculteurs cherchent à optimiser le temps de mobilisation du monograine pour diminuer le coût de chantier. « Tout le monde veut augmenter sa vitesse de chantier, témoigne Richard Wylleman, conseiller agroéquipement du réseau dans l’Yonne.
Rationalisation de l’achat d’un semoir monograine
En conséquence, on observe que depuis 5 ans, le semoir rapide se développe. Notamment les Tempo de Väderstad et les Maestro de Horsch. On a d’ailleurs testé les premiers pour des semis de tournesol. Et nous n’avons pas trouvé les limites de la machine ! Jusqu’à 15 km/h et dans un sol caillouteux, la régularité d’implantation et de levée sont impressionnantes. L’outil est cher, mais il fait la différence en débit de chantier. Il faut aussi beaucoup plus de surface à semer pour s’en sortir avec un coût raisonnable. »
Autre tendance, que remarque aussi Éric Aubry, animateur agroéquipement à la frcuma du Grand Est, une sorte de rationalisation de l’achat. « L’objectif est de disposer d’un seul semoir pour emblaver plusieurs types de graines. Et ainsi augmenter les surfaces pour la machine. » Mécaniquement, cela fait baisser son coût de détention.
Deux stratégies se développent. L’achat d’un semoir polyvalent avec réglage d’inter-rangs en butées, sur châssis indexable. « D’autres stratégies vont vers l’inter-rang fixe, moins cher, à 50 ou 60 cm, par exemple », partage Richard Wylleman. Ce sera ensuite à la récolte d’être adaptée à ces écarts, notamment le bec cueilleur.
La distribution électrique gagne du terrain
Forts de l’analyse qu’a pu faire le service Agrodev de la fncuma des achats de semoirs monograine neufs en cuma ces dernières années, il ressort aussi que la distribution électrique grignote petit à petit du terrain. La preuve avec Väderstad, qui ne fait que ça, et qui grimpe sur la troisième marche des parts de marché en cuma, tous semoirs monograine confondus.
Les adhérents tirent potentiellement plusieurs avantages de la distribution électrique : facilité de réglage, moins de maintenance et d’entretien, accès à la coupure de rang et à la modulation de dose. Autrement dit du gain de temps et de productivité.
« Mais attention, tempère Eric Aubry, c’est aussi avec l’effort de regroupement de surface. Et des groupes n’ont pas toujours anticipé la manutention pour changer la configuration de certains semoirs lorsqu’il faut retirer ou ajouter un élément semeur parce qu’on doit resemer ou changer l’organisation. »
Les investissements se calment
Enfin, le marché du semoir monograine en cuma se décale légèrement vers les 6 à 8 rangs. Une autre façon de tenter de tirer le débit de chantier à la hausse. « Mais les investissements se calment, observe Richard Wylleman. Dans mon secteur, nous sommes moins sollicités. Nous faisons moins de dossiers d’investissements. » Idem pour le secteur d’Eric Aubry dans l’Est. « Il y a eu des effets d’opportunités sur les programmes d’aide avec des investissements dans des semoirs assez chers, à distribution électrique, rapides. »
Et de constater qu’il y a aujourd’hui dans les parcs une grande diversité de semoirs monograine. « Par les prix, par les offres des constructeurs, par l’agronomie avec la fertilisation et la diversification de l’assolement et par les fenêtres météo comme on l’observe cette année. Ce monde a considérablement évolué. »
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