Miser sur deux semoirs monograine « low cost » pour 18 €/ha

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Miser sur deux semoirs monograine « low cost » pour 18 €/ha

En 2020, le groupe d’une dizaine d’adhérents de la cuma des haies de Celles a misé sur le « low cost ».

En 2020, la cuma des haies de Celles (52) a investi dans deux semoirs monograine Matermacc pour le prix d’un. Une stratégie économique qui répond à la dynamique du groupe. Décryptage.

Deux pour le prix d’un. C’est ainsi que se résume l’investissement de la cuma des haies de Celles, située en Haute-Marne. En 2020, le groupe d’une dizaine d’adhérents a misé sur le « semoir monograine low cost ». « À cette époque, lorsque nous avons voulu revendre notre semoir monograine Amazone 4 rangs, qui devenait trop onéreux en entretien, nous avons intégré un nouvel adhérent, se souvient Jean-Luc Charles, président de la cuma. Nous avions dorénavant 300 ha de maïs à emblaver. Et avec un seul semoir, il serait devenu difficile de contenter tout le monde. »

Le même modèle pour le même prix

Quelques devis établis et retours d’expérience entendus, le groupe se dirige vers l’achat d’un semoir monograine Matermacc de six rangs âgé d’un an que le nouvel adhérent décide de vendre 16 000 euros à la cuma. « Pour plus de souplesse dans les travaux, nous avons décidé d’acheter le même en neuf, chiffré à 20 000 euros », ajoute le président. Deux outils destinés à semer du maïs uniquement. Même s’ils possèdent des écartements variables et peuvent accueillir d’autres disques. Toutefois, ils conservent le réglage à 75 cm pour le maïs toute la campagne.

Chaque semoir est également équipé d’un fertilisateur et d’un microgranulateur. « On aurait pu avoir le même modèle avec les équipements identiques pour 32 000 euros dans une marque classique concurrente, annonce Jean-Luc Charles. Ici, pour 36 000 euros, on en a deux. »

Avenir incertain

Certes, les deux semoirs Matermacc présentent quelques caractéristiques du low cost. « On sent que le semoir est moins robuste, il faut le manipuler avec précaution, fait remarquer l’agriculteur. Les traceurs sont plus légers, mais de ce point de vue là, on est tous équipés de GPS pour les semis. La limite est également dans l’autonomie réduite à cause de la trémie de 400 kg d’engrais. De quoi faire 3 à 4 ha seulement. Enfin, on ne connaît pas la valeur de revente dans trois ans. »

semoir low cost

Si on ne connait pas la valeur de revente du semoir Matermacc, les adhérents cherchent avant tout une bonne occasion pour pérenniser l’activité à court terme.

Sur ce point, le Haut-Marnais reste prudent. Les départs à la retraite et arrêts de production de lait dus à la fermeture de l’usine Lactalis à proximité plonge petit à petit l’avenir du groupe dans le flou. Les surfaces en maïs tendent à se réduire.

Semoir monograine low cost : 18 €/ha de coût d’utilisation

« Notre activité sera sûrement remodelée, d’où l’intérêt d’être prudents et d’avoir une capacité à s’adapter. » Avec ces deux semoirs ayant des débits allants jusqu’à 2 ha/h, l’organisation des chantiers est souple. Aucun agriculteur ne travaille la nuit, ni lorsque les conditions sont médiocres. « Cette année, malgré la météo très pluvieuse, chacun a pu semer en temps et en heure, se souvient-il. Il y a toujours un semoir de libre dans les 48 heures. »

Cette organisation permet aussi de faire attention au matériel. Pour l’entretien de ces semoirs Matermacc de quatre ans, en 2023, les frais s’élevaient à 40 euros et en 2022 à 300 euros. « Cette année, nous allons devoir changer quelques chaînes, le semoir s’use mais on estime qu’il n’y aura pas plus de 400 euros à mettre de notre poche », concède le président.

Enfin, le groupe parvient à maintenir un coût d’utilisation du semoir monograine Matermacc de 18 €/ha. Auquel il faut ajouter le coût d’utilisation du tracteur de l’adhérent et la main-d’œuvre. La bonne affaire !

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