Recentrage à la cuma de Bourlens la Céréalière

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Recentrage à la cuma de Bourlens la Céréalière

La cuma de Bourlens s'est recentrée sur son cœur d'activité. Ici, de gauche à droite : Jérôme Brouat, président, Florent Olli, mécanicien de la SAS Alliance cuma et Steven Charonnat, salarié de la cuma.

En 2019, le président Lionel Philip et son conseil d’administration, envisageaient différents scénarios dont l’embauche d’un directeur. Depuis, ils ont revu leurs plans.

La cuma de Bourlens la Céréalière, dans le Lot-et-Garonne, rassemble trois groupes antérieurs dotés des mêmes adhérents. Elle s’était très rapidement développée : les dirigeants avaient fait le choix de miser sur le service complet avec l’embauche d’une demi-douzaine de salariés par l’intermédiaire d’un groupement d’employeurs. Ceci, pour répondre à la création d’une SAS pour l’entretien mécanique et la vente de pièces, et à la nouvelle activité d’épandage de digestat de l’usine de méthanisation à proximité. Mais aussi pour faire face au manque de main-d’œuvre sur les exploitations, et à la difficulté de certains adhérents à conduire quelques fois par an, des machines difficiles à prendre en main. La réorganisation de la cuma était en bonne voie. Seule ombre au tableau : un désinvestissement progressif des adhérents, qui suscitait alors l’inquiétude de Lionel Philip.

Fin de l’activité épandage

Un détail qui n’en était pas un, selon son successeur, Jérôme Brouat, qui analyse le chemin parcouru : « À l’époque, nous répondions au manque de main-d’œuvre. Mais les exploitations, depuis, se sont agrandies. Il y a désormais des embauches directement dans les exploitations, qui se sont aussi équipées en conséquence. À un moment donné, nous ne répondions plus au besoin. Nous n’avons finalement pas embauché de directeur. Nous avons pris la décision de stopper, à la fin du premier contrat, l’activité d’épandage de digestat : la confrontation entre le monde industriel et nos rythmes agricoles était trop complexe à gérer. »

Division par trois de l’effectif salarié

La cuma s’est aussi davantage recentrée sur son cœur d’activité. Cela s’est traduit par une division par trois de l’effectif salarié, désormais à 2,5 équivalents temps plein : un mécanicien, un chauffeur permanent et une secrétaire à temps partiel. Au niveau des activités, elle se concentre sur la moisson, les traitements avec l’automoteur, la traction et les outils associés, plutôt sur des gabarits routiers à 3 ou 3,50 m. Les adhérents apprécient désormais de pouvoir choisir : service complet ou pas, auquel cas ces outils sont faciles à manier.

Les adhérents ne s’engagent pas

Jérôme Brouat se veut très prudent : « L’avenir de la cuma n’est pas garanti » analyse-t-il, pointant une conjonction de facteurs. « En polyculture-élevage et arbo, les aléas s’enchaînent et fragilisent les exploitations. Nous restons attentifs aux délais de paiement. D’autre part, et c’est sans doute lié aux aléas, les adhérents ne s’engagent pas, communiquent au compte-gouttes, que ce soit sur leurs besoins ou l’avenir de leur exploitation. J’avais pourtant installé une machine à café au hangar, en espérant que cela suscite des va-et-vient, mais ce n’est pas suffisant », regrette-t-il.

Fiche d’identité

  • Nom : cuma de Bourlens la Céréalière
  • Projet 2019 : développement tous azimuts. Activités en service complet, création de la SAS Alliance cuma sous hangar-atelier, embauches via groupement d’employeurs, contractualisation avec un industriel de la méthanisation pour l’épandage de digestat.
  • Nombre d’adhérents : environ 60 en 2019 (nombre élevé lié à l’épandage de digestat, aujourd’hui une vingtaine (dont une douzaine de très actifs).
  • Ce qui a changé : recentrage du projet de la cuma autour du cœur d’activité (travaux agricoles, notamment traitement)
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