La cuma Art Bio opte pour la diversification

Partager sur
Abonnés

La cuma Art Bio opte pour la diversification

Camille Rolland, président de la cuma Art Bio, qui accompagne le développement de nouvelles activités comme les PPAM et le maraîchage.

En 2019, la cuma Art Bio à Monêtier-Allemond, dans les Hautes-Alpes, venait de se constituer. Elle réunissait 8 arboriculteurs récemment convertis en bio qui venaient d’investir en commun dans du matériel spécifique. Au fil des années, la cuma s’est développée, avec toujours des projets dans les cartons, mais aussi un rêve pour certains qui peine à voir le jour.

Qui dit passage en bio, dit suppression de la chimie. Pour cela, la cuma, sur la voie de la diversification, s’est tout de suite dotée d’un appareil de désherbage mécanique Naturagriff, et d’un tracteur d’occasion. Celui-ci permet de garder l’outil attelé et de maximiser les débits de chantier. En outre, la cuma a acquis un matériel d’éclaircissage mécanique, dont le groupe a rapidement appris le maniement. 

En cinq ans, la cuma a continué son évolution

Un changement de présidence est intervenu avec Camille Rolland, qui a succédé à son père, membre fondateur. « La cuma a continué à étoffer son parc de matériels. Nous avons investi dans un second matériel d’éclaircissage mécanique et une prétailleuse. A également été auto-construit, avec les plans de l’Atelier Paysan, un semoir direct pour l’implantation des couverts dans les vergers. Nous avions aussi fait l’acquisition de deux matériels antigel FogDragon, constitués d’une chaudière mobile produisant de la fumée par la combustion de paille », indique le président. Trop contraignant à l’usage, ces derniers seront prochainement revendus.

Utiliser la cuma pour diversifier les activités

Depuis l’année dernière, la cuma a permis de développer d’autres activités. « Dans le groupe, certains ne sont pas 100 % arboriculteurs. Il y a aussi l’émergence en local des PPAM et du maraîchage. Ces deux filières demandent des matériels spécifiques. D’autres avaient aussi des besoins en grandes cultures. Plutôt que de faire une autre cuma pour ces activités, nous avons tout réuni dans la même structure. »

Aujourd’hui, la cuma compte 16 adhérents. Les investissements en cours concernent une récolteuse autochargeuse pour les PPAM, deux bineuses 5 et 6 rangs, une planteuse de mini-mottes 5 rangs et un enfouisseur de pierres. D’autres projets sont à l’étude comme un semoir monograine, un rouleau Faca ou une pelle mécanique 8 t avec son porte-char.

Le même rêve de salarié qu’il y a 5 ans

Il y a 5 ans, le reportage réalisé avec la cuma se terminait par un rêve du président de l’époque : pouvoir embaucher un salarié à la cuma pour la conduite des matériels. Un rêve toujours d’actualité pour le nouveau président. « Avec des exploitations dont les surfaces ne bougent pas et l’augmentation du prix des matériels, la cuma est le bon outil pour limiter nos charges de mécanisation. Cela permet aussi d’investir dans des matériels performants. Mais quand tout le monde conduit ces matériels, parfois seulement quelques jours ou heures par an, on augmente le risque de casse, on limite aussi les débits de chantier. Nous sommes encore une minorité à vouloir embaucher un salarié via la cuma. Pourtant, je reste persuadé que le développement de la cuma passe par l’embauche d’un salarié. Par exemple pour l’investissement dans la pelle mécanique, je ne participerai pas au groupe s’il n’y a pas un chauffeur dédié pour cette machine. C’est trop de temps perdu à la conduite et des risques de casse qui engendrent de grosses dépenses sur ce genre de matériel. Mais j’ai bon espoir que le fait d’agrandir la cuma, d’investir dans des matériels très techniques, fasse bouger les lignes. »

Rendez-vous dans 5 ans…

Fiche d’identité

  • Nom de la cuma : cuma Art’Bio
  • Projet en 2029 : changement de pratiques, expérimentation et utilisation collective de nouveaux matériels spécifiques pour l’arboriculture bio.
  • Nbre d’adhérents en 2019 : 8, et aujourd’hui : 16.
  • Ce qui a changé : les activités se sont diversifiées avec du maraîchage, des PPAM ou des grandes cultures.
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :