Parce qu’ils sont exigeants sur la qualité de la ration de base, les membres de la cuma de Laroche Près Feyt ont souhaité s’équiper de matériels appropriés à la récolte de fourrages. Notamment les fourrages réputés « fragiles » comme les légumineuses. Ce qui demande une grande attention pour préserver toute leur valeur nutritive. Cela justifie l’acquisition en cuma d’un andaineur à tapis, Kuhn acheté 52 000 € et subventionné à 50 %. Ce matériel comprend deux pickups indépendants qui soulèvent le fourrage pour le regrouper ensuite, via un tapis, sans perdre au passage trop de feuilles. Ce type de matériel atténue également la remontée de pierres dans le fourrage.
Se former sur le matériel pour optimiser la récolte des fourrages
La cuma a équipé également l’appareil de patins de protection supplémentaires. Le débit de chantier atteint environ 5 ha/h à une vitesse de 8 à 13 km/h en moyenne. Un rythme en deçà des performances envisagées au départ. La prise en main demande en effet une certaine expérience. Il faut trouver le bon réglage de la vitesse du tapis. Elle doit être en adéquation avec la vitesse du tracteur et la quantité de fourrage, de manière à éviter les bourrages. C’est donc un savoir-faire à apprivoiser par le groupe des huit adhérents impliqués dans cette activité. D’autant plus que la cuma n’a pu bénéficier d’un appui lors de la mise en route du matériel. Jean-François Chevalier est responsable de cette activité facturée 12, 50 €/ha. Pour entraîner cet appareil de 5 t, un tracteur de 100 ch minimum, est nécessaire.
Presse-enrubanneuse attelée au tracteur de la cuma
Dans le cadre du plan de relance, La cuma s’est équipée en 2022, d’un autre matériel phare : un combiné presse-enrubanneuse Kuhn intelliwrap VPB 3165, à chambre variable. « Il comprend un rotor Opticut, ce qui facilite le démêlage des bottes lors de la distribution », observe Aurélien Massias, l’agriculteur responsable de cette activité à la cuma qui compte 7 adhérents. Les bottes atteignent 160 cm de diamètre.
Entre 30 et 40 botte de fourrages par heure
Pour cet investissement de 95 000 €, la cuma a également bénéficié d’une subvention de 50 %. Les fonctions sont commandées en cabine via un boîtier. La machine parvient à presser et enrubanner, en une même phase, entre 30 et 40 bottes par heure. Cela simplifie et accélère le déroulement des chantiers de pressage-enrubannage qui s’effectuent désormais en une seule fois. Et si l’une des presses à balles rondes des adhérents devait tomber en panne, cette machine en cuma peut dépanner. Ce qui procure un peu plus de sécurité au groupe.
La cuma est partie sur un objectif annuel de 1 800 bottes enrubannées. Autre avantage de cette mutualisation : la cuma réalise en parallèle des achats groupés de filets et de films d’enrubannage à de meilleures conditions tarifaires… Pour tirer pleinement profit de ce matériel, la cuma a acheté l’an passé un tracteur d’occasion qui reste attelé sur ce matériel. Ce qui évite en saison les phases d’attelage et dételage de la presse-enrubanneuse entre les différents utilisateurs.
Récolte de fourrages : rentabiliser le tracteur
En dehors de cette fonction, le tracteur, un Massey-Ferguson 7614 de 140 ch (40 ch de surpuissance disponible), réalise aussi d’autres travaux tels que le transport, l’épandage de lisier, le semis… « La cuma table sur un volume d’heures prévisionnel de 450 h par an », explique Vincent Louradour, le président. Ce tracteur de 6 cylindres apparaît suffisamment lourd pour les usages prévus. Et il est assez simple d’utilisation, de manière à pouvoir être pris en main sans trop de difficultés par les chauffeurs des cinq exploitations adhérentes dans cette activité. Son prix, 68 000 € pour 3 622 heures au compteur, devrait générer un coût facturé de 26,50 €/h, sans le GNR.
Un futur logement pour 44 matériels ?
Vincent Louradour, le président a présenté le 22 février à l’AG de la fdcuma, la réflexion actuelle menée par la cuma Laroche Près Feyt sur la création d’un hangar. Il s’agirait d’un bâtiment de 1 689 m² recouvert de panneaux photovoltaïques. La production d’énergie vendue permettrait de financer une très grande partie de l’ouvrage. Les responsables de la cuma réfléchissent avec l’appui de la fdcuma à ce projet. La configuration envisagée serait un hangar bi-pente de 24 x 70 m.
L’espace entre fermes étant de 6,40 m. Pour Vincent Louradour, cela permettrait de réunir sur un seul site l’ensemble des 44 matériels du parc existant mis à disposition de 14 exploitations adhérentes. Dans ce parc, on compte des machines de gros gabarit telles que la presse-enrubanneuse, l’andaineur à tapis et le tracteur. Mais aussi une ensileuse, une tonne à lisier, un épandeur à fumier, une débroussailleuse… « La construction (ou l’achat) d’un bâtiment génère en règle générale des retombées positives sur l’efficacité du groupe et sa vitalité », explique Maxime Lepeytre de la Fdcuma. À partir d’un hangar, on peut en effet amorcer ensuite des réflexions sur la création d’un atelier, d’une salle de réunion ou encore l’embauche d’un salarié.
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