Pour la moisson 2024 à la cuma de la Quintoune dans la Drôme, la moissonneuse batteuse affronte des parcelles avec pentes et dévers. Située au Cœur du Diois, au pied des falaises du parc naturel régional du Vercors, les routes sont aussi plutôt étroites et parsemées d’ouvrages d’art comme des ponts ou des tunnels où même les voitures ont parfois du mal à se croiser.
Moisson 2024: assurer l’activité
L’activité moisson a démarré dans les années 80. « Elle répondait à un besoin. Au fil des années, avec l’augmentation des gabarits des moissonneuses batteuses, les entrepreneurs avaient de plus en plus de mal à venir dans la vallée » résume David Vieux, président de la cuma. « Le but était de pouvoir proposer un service complet dans notre zone de montagne et pouvoir moissonner les différentes récoltes au bon moment. » Plusieurs machines se sont succédées à la cuma au fil des années. Elles possédaient un système de correction de dévers, « sauf la dernière qui avait uniquement un caisson autonivellant. Un système insuffisant, la machine perdait du grain dans les pentes et surtout dans les dévers. »
Moisson dans les pentes : un cahier des charges pointu pour une moissonneuse-batteuse spécifique
Pour le remplacement de la moissonneuse-batteuse, la cuma se fixe un cahier des charges plutôt exigeant. « Nous voulions une machine 4 RM, avec un système de correction pour les montées et les descentes et aussi une correction latérale pour les dévers. » Comme les adhérents sont principalement éleveurs, la volonté était aussi d’avoir une machine sans séparateur rotatif pour une meilleure qualité de la paille. « Et bien sur une machine d’occasion, car impossible d’envisager d’investir dans du neuf. » La perle rare réunissant tous les critères a finalement été trouvée. Une New Holland TC 5.90 Hillside d’une puissance de 258 ch, 5 secoueurs et une coupe de 5,30 m pour un tarif de 149 000 €.
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A l’origine, la voie de la machine était de 3,50 m, mesure prise sur l’extérieur des pneumatiques. « Afin de passer certains ponts notre volonté était de réduire la voie en dessous de 3,20 m. » Pour cela, une monte de pneumatiques moins large et moins haute et permettant de porter la charge a été trouvés pour l’avant. Concernant la monte, des jantes spécifiques ont aussi été fabriquées. Pour respecter une bonne synchronisation entre les 2 ponts moteur, le remplacement des pneus arrières était nécessaire. Un budget total de 8000 € pour arriver à une largeur de 3,23 m.
« Cette largeur ne permet pas de passer sur 3 ponts pour seulement quelques centimètres. » Pour atteindre certaines parcelles, les chauffeurs font un détour de plusieurs kilomètres ou d’emprunter des passages à guet. « Une demande pour récolter 30 ha dans la vallée voisine a ainsi été rejetée. Des ouvrages infranchissables pour notre machine rendaient les parcelles inaccessibles. »
Un débit de chantier moyen de 1 ha/h
Pour les 15 adhérents, la moisson 2024 sera sur une surface totale comprise entre 120 et 130 ha. Avec des cultures variées comme l’orge, le blé tendre, le triticale, des méteils. Aussi des lentilles, des pois chiches, du petit épeautre et parfois de la graine de luzerne. La plus grande parcelle fait 6 ha. « Quelques-unes font 4 ha mais certaines ne demandent qu’un aller-retour. Quand on récolte 6-7 ha dans la journée, on a bien travaillé. En moyenne, pour 1 hectare récolté, il faut compter 1 heure de déplacement. » De multiples déplacements où un adhérent est présent pour déplacer la coupe et son chariot. « Nous avons bien sur pensé à investir dans une coupe repliable pour faciliter certains déplacements mais l’investissement était trop important pour être rentabiliser. »
Moisson dans les pentes : 120 €/ha
Pour la moisson, le tarif est de 120 €/ha pour un service complet incluant la main d’œuvre et le carburant. « Un tarif qui reste attractif en zone de montagne surtout quand on prend en compte la surface totale récoltée, la taille et le relief accidentés des parcelles et les multiples déplacements. » Pour la conduite, la Cuma embauche un salarié pour la saison. Deux adhérents formés à la conduite sont aussi disponibles pour le remplacer. « Avoir une moissonneuse-batteuse nous permet d’intervenir au bon moments en fonction de la maturité des cultures. » Le fait aussi d’avoir choisi une machine avec un système de correction dans les pentes et les dévers « fait que nous avons retrouvé une bonne qualité de battage » conclut le président.
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