Le toastage est à fond dans le Grand Est

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Le toastage est à fond dans le Grand Est

Créée en mai 2023, la cuma ALT (Alsace Lorraine toastage) a toasté plus de 800 tonnes de grains cette année.

Dans le Grand Est, la cuma ALT ((Alsace Lorraine toastage) a vu le jour avec l'arrivée de leur toasteur de grains. Mobile, il se rend dans les fermes de la région et permet de valoriser les productions d'oléagineux des exploitations adhérentes.

Depuis mai dernier, le tout nouveau toasteur de la cuma ALT (Alsace Lorraine toastage), toute nouvelle elle aussi, sillonne les chemins de la Région Grand Est pour transformer les grains en aliments d’élevage.

Rendre la graine digestible

Si le toastage des graines était déjà pratiqué dans la région, grâce à la venue ponctuelle de toasteurs d’autres territoires, c’est pour garantir la pérennité de ce service qu’une trentaine d’adhérents ont décidé d’investir dans leur propre grill. Bien que basé en Alsace, le toasteur mobile se déplace dans de nombreux élevages de Lorraine.

Le principe du tostage est de chauffer la graine de protéagineux (féveroles, pois, soja, etc.) pour améliorer leurs propriétés nutritives. Et les rendre ainsi plus digestibles pour les animaux qui les ingèrent. Sans parler de la durée de conservation qui peut être prolongée.

Aliments des canards, mais pas que

En chauffant, les champignons et bactéries potentiellement présents sont ainsi détruits. Les réactions chimiques permettent de conserver le taux de matière grasse. Sans compter que l’appétence des animaux est augmentée. L’indice de consommation et donc le GMQ augmentent fortement avec des graines grillées.

En Alsace, ce sont principalement les canards gras qui profitent de ces aliments toastés. En Lorraine, c’est dans le département de la Meuse que les besoins ont été davantage exprimés. Après une démonstration qui a eu lieu l’année dernière, professionnels et les éleveurs ont pris conscience des intérêts du toastage.

Pour les ruminants, l’intérêt d’incorporer des graines toastées dans la ration est d’augmenter le taux de protéines au moment où elles ne sont pas digestibles dans le rumen.

Diversification

La technique permet également de valoriser certaines culture, favorisant ainsi la diversification des assolements. En effet, les éleveurs peuvent choisir de cultiver leurs propres protéagineux pour ainsi devenir davantage autonome pour la ressource alimentaire. Économiquement, enfin, les intérêts ne sont pas neutres car les aliments autoproduits sont moins dépendants des cours que les tourteaux, par exemple.

Pour mieux comprendre les intérêts du toastage, on peut découper l’action en cinq étapes. La montée des graines dans la trémie (à 14 % d’humidité), puis la cuisson des grains à 280 °C sur un tapis pendant 20 à 60 secondes pour atteindre 110 °C au cœur de la graine. Elles sortent ensuite à une humidité de 9 % et sont ventilées pour qu’elles refroidissent. Pour finir, il suffit de les incorporer dans les rations des animaux.

À la recherche d’éleveurs

Dans le Grand Est, la cuma ALT a toasté plus de 800 tonnes de graines en 2023. Son objectif est d’atteindre les 1 400 tonnes d’ici 2024. Avec un débit de 5 tonnes toastées par heure, il y a déjà du boulot. Concrètement, le toasteur situé en Alsace a prévu de réaliser deux ou trois tournées en Lorraine chaque année. Pour limiter les coûts, les déplacements n’ont lieu que pour 10 tonnes de graines au minimum.

« Il ne faut pas hésiter à se regrouper », lance la frcuma Grand-Est qui aide à l’organisation de ces chantiers. Du matériel est également nécessaire: bennes de chargement, de déchargement et refroidisseurs pour le toasteur. Mais avant tout, il faut prévoir un bâtiment pour accueillir le chantier avec un branchement d’eau possible.

Pour connaître les besoins des éleveurs de la région, la frcuma Grand Est lance un questionnaire accessible via ce lien: questionnaire toastage

Enfin, pour mieux connaître les intérêts du toastage, des démonstrations ont lieu en Meurthe-et-Moselle les 19 octobre et 9 novembre prochains (Drouville et Pannes) et lors du salon Agrimax le 25 octobre.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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