La récolte de l’herbe demande des matériels bien spécifiques. Même si la technologie évolue, le nombre de couteaux sur les autochargeuses ou les combinés n’égale pas aujourd’hui la régularité de coupe réalisée par une ensileuse. La qualité de coupe peut être au rendez-vous avec des couteaux bien affutés. L’affutage automatique sur les autochargeuses de dernière génération facilite cette action. En revanche, contrairement à l’ensileuse, toute l’herbe n’arrive pas à la perpendiculaire des organes de coupe. Il y a donc une différence entre la longueur de coupe théorique et la réalité.
Des brins longs
Ces deux matériels produisent des brins longs. Même recoupés dans une mélangeuse, l’homogénéité de coupe d’une ensileuse n’est pas atteinte. « Les brins longs peuvent être gênants pour certains animaux qui ont d’ailleurs la possibilité d’effectuer un tri. Cela peut générer des écarts entre l’équilibre de la ration alimentaire distribuée et celle effectivement ingérée par l’animal, remarque Anthony Uijttewaal, responsable du pôle fourrage pour Arvalis. Lors de la récolte de l’herbe, plus on est sur un stade tardif, plus cela peut être pénalisant. »
Viser la qualité pendant la récolte de l’herbe
Pour la récolte avec ensileuse ou autochargeuse, le taux de MS recherché est autour de 30% et 35-40% quand on est sur des légumineuses. Dans les faits, ceux qui pratiquent la récolte à l’autochargeuse ont tendance à faner et andainer. Ces chantiers décomposés ont l’inconvénient de ramener de la terre et potentiellement des butyriques. « Ce risque est compensé par le fait d’aller chercher un taux de MS supérieur car les butyriques se développent moins lors d’un pré-fanage. » Pour ceux qui regroupent les andains à la fauche, il peut y avoir une forte différence entre le taux de MS sur le haut et sous l’andain. Quand la récolte est effectuée à l’ensileuse, le brassage permet de tout mélanger et d’obtenir une teneur homogène en MS. « Avec l’autochargeuse, moins de mélange. On peut retrouver des tas plus humides lors du déchargement au silo. Ces zones sont favorables au développement de micro-organismes indésirables. »
Un taux de MS plus important pour l’enrubannage
Techniquement, il est possible d’enrubanner un fourrage au taux de MS préconisé pour l’ensilage conservé en silo. La limite haute se situe autour de 65 % de MS. « En revanche à ce taux, hormis pour de l’herbe récoltée très jeune, le fourrage devient plus rigide et plus abrasif pour le film plastique. Surtout pour les arêtes des balles. Le bon compromis est entre 50 et 60 % de MS. À ces taux, on évite le développement des butyriques. On obtient des balles plus denses et plus légères avec plus de MS par balle pour le même rendement. »
Des balles plus denses
Plus de densité, donc plus de matière par balle, donc moins de balles produites qu’à un taux de MS autour de 35 %. « Cela veut dire moins de film plastique utilisé, moins d’ouvertures / fermetures de porte et déposes de balles, donc des débits de chantiers plus importants. Donc aussi une diminution de la consommation de GNR. » Un taux de MS entre 50 et 60% cela contribue aussi à la bonne conservation lors du stockage par empilement, le plus fréquemment rencontré. « On peut mettre autant de tours de film qu’on veut sur des balles à 25% de MS empilées, il y aura un phénomène d’affaissement, car le film va s’étirer. Un film étiré augmente sa perméabilité à l’oxygène et favorise le développement des moisissures. »
Liage film ou filet pour la récolte de l’herbe
Le liage par film est une demande qui s’accroit. La technique, par rapport au liage filet, permet d’avoir une balle qui s’expanse moins entre la sortie de la chambre et l’opération d’enrubannage. Visuellement, la balle est aussi plus lisse du fait que les tiges sont rabattues sous le film. Un test mené par Arvalis a montré que le liage film amène une herméticité supplémentaire sur le fût de la balle. Il en ressort un moindre développement des moisissures et une meilleure conservation. « Techniquement, le point faible de l’enrubannage est l’arête de balles. C’est le niveau où le fourrage est le plus agressif et donc où se produisent les trous et le développement des moisissures.
Un coût plus élevé pour le film
Les tests réalisés avec une seule machine n’ont pas permis de montrer un recouvrement des arêtes. » Pour cela, six couches de film restent recommandés pour prendre en compte l’abrasion du fourrage et le vieillissement du plastique. Un liage film qui occasionne aussi un surcoût par rapport au liage filet. Un surcoût encore plus important aujourd’hui où le prix du film a bondit de plus de 30% par rapport à la campagne précédente.
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