La coopérative ouverte aux nouveaux besoins reste pertinente

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La coopérative ouverte aux nouveaux besoins reste pertinente

La fédération des cuma de la Mayenne organisait son AG le 21 juin à Port-Brillet.

Le changement de génération en agriculture amène une diversité en capacité de nourrir le collectif. Qu’importent ses productions atypiques, ou son volume d’activité restreint au sein de sa cuma… chaque adhérent a ainsi la légitimité de s’y impliquer.

Des gens plus âgés, mieux formés, qui aspirent à plus produire en bio et à valoriser en circuits courts… En juin dernier, à Port-Brillet, la fédération des cuma de la Mayenne tient son assemblée générale. À cette occasion, Véronique Lucas, sociologue rurale de l’Inrae, rappelle des tendances de l’installation agricole. L’évolution des porteurs de projet par exemple. L’experte propose aussi une comparaison : alors que l’agriculture régionale subit annuellement 2 000 sorties, « seulement 250 offres sont déposées au Répertoire départ installation. » La réalité de la transmission des exploitations agricoles est donc empreinte de difficultés. Elle illustre : « ce n’est pas facile de voir défiler des gens qui ne reprendraient pas la ferme exactement dans la trajectoire que nous lui avons donnée. »

La cuma peut être une actrice de la transmission des exploitations agricoles

L’intervenante relève néanmoins qu’en matière d’installation agricole, les belles histoires existent, « parce que des organismes, sur le terrain, s’emparent du sujet et proposent des choses. » Aussi elle invite les cuma à compter parmi ces structures proactives. L’assemblée de cumistes lance diverses pistes : participer au repérage des exploitations qui seraient bientôt à reprendre ? Réunir des agriculteurs sans repreneur identifiés ? Une certitude habite l’oratrice : « sans espace de discussions, on ne pourra pas lutter contre le phénomène d’agrandissement. »

Le président de la cuma élève des lapins en plein air

Pascal Orain fait donc partie des actifs qui trouvent leur place dans l’agriculture et qui s’appuient sur ses collectifs. « Je me suis installé avec l’atelier de lapins. Je savais que je ferai peu de chiffre d’affaires dans la cuma. Mais j’y suis allé car je voulais avoir le maximum de maitrise sur les chantiers. » Le témoin souligne l’impact d’une organisation soignée : les chantiers sont efficaces. « Et ici, avec notre salarié, notre matériel est toujours opérationnel. » L’originaire de Loire-Atlantique explique ensuite que la cuma a été un support important de son installation.

témoins à l'AG

De g. à d. : Fabien Moullière, Pascal Orain et Véronique Lucas témoignent à la table ronde que proposait la fédération des cuma.

En effet, des missions auprès de collectifs agricoles lui ont donné l’envie de s’installer. S’il ne manquait donc pas de réseaux, l’ancien animateur de civam analyse : « Je n’avais pas d’ancrage local en revanche. C’est déjà ça que la cuma m’a apporté. » Il se souvient : « À mon entrée dans la cuma, j’ai conduit le round tout l’été. C’est comme cela que je suis allé chez tout le monde. » Plus d’une douzaine d’associations et d’organismes participent à la bonne marche de son exploitation. Pascal Orain s’y implique. La cuma ne fait pas exception : Il en est même aujourd’hui le président.

La cuma doit donc être accueillante envers les nouvelles idées

L’histoire personnelle conforte l’avis du président de la cuma de Port-Brillet : « Si on n’y vient que pour le financier, ça ne tient pas. » Ainsi l’ambiance dans la cuma compte pour beaucoup dans son attractivité. « Chacun doit se sentir écouté. C’est important que tout le monde prenne une petite fonction dans la cuma. Ça oblige tout le monde à participer et ça donne envie. »

Et c’est encore mieux lorsque cela implique de la diversité. « L’hétérogénéité est atout dans les cuma. » Pascal Orain en est convaincu. Il prend en exemple le questionnement fréquent dans les groupes à propos de l’ensilage et du renouvellement des machines. « Des solutions viendront peut-être aussi des futurs adhérents qui n’auront pas tout à fait les mêmes attentes qu’actuellement. »

Levier d’adaptation

Le représentant de la cuma de Port-Brillet compare avec le dernier investissement pour un groupe de fauche, résultant notamment de discussions enrichies par la diversité des systèmes de production. Les cuma, comme le besoin de leurs adhérents, évoluent, sous l’impulsion, entre bien d’autres choses, du changement climatique. Comme en témoigne l’intervention de Fabien Moullière, adhérent à la cuma de Changé, également invité à témoigner à la table ronde de la fédération mayennaise.

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