Entraid’ : pourquoi avoir organisé MécaEcoles ?
Etienne Fels : « Avec MécaEcoles, nous voulions avoir une action spécifique auprès des élèves en agriculture dans la région pour leur faire connaître les Cuma. L’idée était de faire quelque chose au plus près des Cuma, sur le terrain, de vivre leur quotidien. La Cuma de la Vallée de la Joigne (50) a accueilli cette première édition. Les élus, adhérents et salariés ont répondu présent pour partager leur expérience. Mais il y avait aussi l’ensemble des salariés de la fédération de Normandie, car nous voulions montrer aussi le dynamisme du réseau, avec notamment des experts sur des thématiques d’actualité comme l’épandage, l’agriculture de précision ou encore les charges de mécanisation. »
Entraid’ : quel est le bilan ?
Etienne Fels : « Cette première édition est un succès. Nous visions 500 élèves, mais ce sont finalement 750 élèves et 55 enseignants qui ont répondu présent. Nous avons organisé 12 groupes selon les niveaux des élèves qui se sont succédés aux différents ateliers. Il y a eu une grande diversité dans les sujets abordés, allant de l’aspect main d’œuvre aux charges de mécanisation, en passant par des thématiques techniques d’actualité comme le désherbage mécanique, la gestion des couverts végétaux et l’épandage de précision. Globalement, MécaEcoles a permis de montrer le savoir-faire des agriculteurs et des Cuma et qu’ils étaient pleinement impliqués dans les défis actuels de l’agriculture. »
Entraid’ : quelle est l’image des Cuma auprès des jeunes ?
Etienne Fels : « Il y a une méconnaissance globale des Cuma de la part des jeunes. D’où l’importance de notre évènement pour donner une image moderne et performante des Cuma. Lorsque l’on discute avec ces jeunes élèves, il y a immédiatement des questions quant à la disponibilité et à l’entretien des matériels en cuma. Mais cette journée a permis de démontrer que les adhérents des Cuma profitent de matériels à la pointe. De plus, grâce à des organisations de chantier comme la prestation en service complet, le travail est toujours fait correctement en temps et en heure chez tous les adhérents. Et à un coût intéressant de surcroit.
Parmi les ateliers thématiques de MécaEcoles : l’épandage de précision. (Crédit : fédération de Cuma de Normandie)
Au final, notre message était autant porté par le fond, avec les témoignages, que par la forme, avec le décor de cet évènement. Les jeunes ont pu découvrir le hangar atelier bien agencé de la Cuma de la Vallée de la Joigne, ainsi que leurs matériels modernes. Comprendre qu’au-delà des machines, il y a tout un ensemble de services associés. »
Entraid’ : que peuvent faire les Cuma pour attirer les jeunes ?
Etienne Fels : « Nous pouvons agir à deux niveaux. D’une part, il y a le faire connaître sur le terrain. Le MécaEcoles est un bon exemple. Il faut faire témoigner les hommes et les femmes du terrain. Faire parler les adhérents, les salariés, les élus. D’une manière générale, il faut que les Cuma se montrent ! En outre, il faut encore plus de journées portes ouvertes dans les Cuma.
D’autre part, les fédérations de proximité sont là pour accompagner les Cuma et les rendre plus attractives auprès des jeunes. Certains groupes ont parfois tendance à fonctionner en cercles fermés. Il faut leur faire comprendre que les jeunes représentent l’avenir et que les Cuma auront besoin d’eux. Nous devons rendre les Cuma encore plus accueillantes, faciliter l’identification des rôles de chacun pour démystifier leur fonctionnement. »
Entraid : après MécaEcoles 2023, quelle est la prochaine étape ?
Etienne Fels : « Si cette première édition est un succès, il reste à définir la fréquence d’organisation. Nous avons lancé une enquête de satisfaction auprès des enseignants présents à MécaEcoles. Nous partirons peut-être sur une tenue de l’évènement tous les deux ans. Mais une chose est sûre, le prochain MécaEcoles aura lieu lui aussi dans une Cuma. Enfin, ce type d’évènement se déclinera peut-être dans d’autres régions. »
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