En amont de la visite du Ministre de l’Agriculture à la cuma d’Elincourt (Nord), deux députés ont visité un peu plus tôt dans la matinée le bâtiment de la cuma Galaxie à Maretz (Nord) : Anne-Laure Cattelot (Députée de la 12ème circonscription du Nord) et Hervé Pellois (Député de la 1ère circonscription du Morbihan), tous deux rapporteurs spéciaux de la mission «Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales». En outre, cette visite avait pour objectif de découvrir une cuma qui va bien au-delà du simple partage de matériels. Ici, un bâtiment avec atelier en cuma.
Précisons que la cuma Galaxie résulte d’une réflexion de 5 cuma qui ont décidé de mutualiser les moyens pour l’entretien des matériels des cuma et des adhérents. Il a fallu du temps pour identifier les besoins. En effet, les 5 cuma voisines avaient des façons différentes de travailler. Ainsi, si l’idée germe en 2012, les travaux débutent en 2018 pour un investissement des lieux en septembre 2019. Fruit d’un investissement de 500 000 euros, ce bâtiment accueille 6 salariés : une secrétaire, trois mécaniciens et deux chauffeurs-mécaniciens.
Bâtiment avec atelier en cuma : moins cher qu’en concession
En résumé, «nous réalisons les travaux que les concessions font de moins en moins», explique Thierry Clement, président de la cuma Galaxie. «En particulier les réparations en chaudronnerie, comme les opérations de soudure et de redressage de ferraille.» Egalement dans le domaine de compétences de l’atelier en cuma : la peinture, l’entretien et les modifications de matériels agricoles. En revanche, les salariés ne font ni hydraulique, ni électronique, ni pneumatique.
Ensuite, la cuma applique un ordre de priorité pour l’atelier. Par exemple, «les matériels de récoltes sont prioritaires durant la saison», précise Blaise Paccou, trésorier de la cuma. Au global, la cuma annonce des prises en charge plus rapides qu’en concession. Il faut satisfaire tout le monde. Même si tous les adhérents n’ont pas la même stratégie d’entretien des matériels agricoles. En effet, certains anticipent quand d’autres préfèrent gérer des pannes.»
En fin de compte, la cuma Galaxie a facturé 6 500 heures d’atelier en 2020. Dans le détail, 65% des heures concernent des matériels des cuma et 35% des matériels d’adhérent. Et les prix restent plus attractifs qu’en concession. Par ailleurs, avec ce type d’atelier se pose rapidement la question des stocks de pièces détachées. La cuma Galaxie travaille sur cet axe et aimerait un logiciel de gestion de stock directement lié à la comptabilité.
Pas de cuma Kiloutou !
«La cuma Galaxie, c’est un projet de territoire» complète Daniel Desruelles, directeur de la frcuma Hauts-de-France. «Etre en cuma, c’est d’abord gérer de l’humain. Il faut au départ une certaine ouverture d’esprit. En outre, le bâtiment a un rôle fédérateur, un lieu de vie et d’échanges. De plus, adhérer à une cuma n’est pas une question de moyens» insiste-t-il auprès des députés. «Certains adhérents ont 20 hectares, d’autres plusieurs centaines. Pas de « cuma Kiloutou« , il faut un engagement de chacun pour que cela fonctionne.»
A cet égard, à la cuma Galaxie, les interventions sur un matériels par les salariés sont supervisées par le responsable de ce matériel au sein de la cuma locale. Pour Thierry Clément, plus un responsable matériel va être présent, et plus la réparation sera performante à l’atelier. A noter, un adhérent peut venir réparer lui-même son matériel sous la surveillance d’un salarié.
Enfin, précisons que la cuma Galaxie dispose également sur le site d’une plateforme phyto. Elle regroupe une aire de lavage et rinçage des pulvérisateurs et un traitement des effluents par phytobac.
Prochaine étape : un nouveau bâtiment sur le site de Maretz de 1300 m². Il servira à stocker les pièces et préparer les machines pour l’atelier.
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