La première année, «j’ai essayé sur une seule parcelle». Depuis, c’est-à-dire «dix ou quinze ans», Christian Masserot désherbe tout son maïs avec un passage de bineuse au stade «6 ou 8 feuilles», après un traitement post-levée (1/3 de dose à 2 ou 3 feuilles). Et ça fonctionne: à son maïs, succède du blé implanté sans labour, or pour que cela réussisse, «il faut que le terrain soit propre… et je n’ai pas de soucis», argumente-t-il. L’éleveur laitier a beau disposer d’un matériel de pulvérisation, il a pour objectif d’en limiter au maximum l’usage. Le désherbage mécanique est donc une méthode qu’il aurait cherché à déployer dans son système, mais il avoue que le fait de trouver le matériel aussi facilement dans une cuma a accéléré le processus. Car sa cuma, la cuma des collines, était déjà équipée. «Aujourd’hui, ça fait au moins 25 ans qu’il y a une bineuse.»
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Le matériel et l’expérience
«Je n’étais pas originaire d’ici», répond-il pour expliquer qu’il n’a pas adhéré à la cuma dès son installation. Quand il a intégré le groupe et accédé au matériel de désherbage mécanique, il n’y a pas trouvé seulement l’outil, mais aussi des «adhérents qui étaient déjà des utilisateurs compétents avec de l’expérience» pour l’aider à démarrer du mieux possible: Entre ses premières années et sa conduite actuelle, «le principe n’a pas changé».
En revanche, le service de la cuma, lui, a évolué. Depuis 7ans, la prestation «bineuse» comprend le tracteur roues étroites et son chauffeur. Le matériel lui-même a évolué, au gré des renouvellements. Avec son dernier outil, la cuma des Collines est revenue à un matériel plus simple après avoir essayé le désherbinage pour dynamiser l’activité. Christian Masserot estime finalement qu’«avec un matériel très simple, du guidage mécanique et un chauffeur expérimenté… ça marche très bien». Il se montre donc très satisfait de la bineuse Einböck qui se partage en réalité en intercuma. Question coût, il situe l’intervention aux environs de 30€/ha (bineuse, tracteur, chauffeur et fioul), en n’oubliant pas de rappeler que «lors des printemps un peu froids, ce n’était pas le cas cette année, on observe vraiment un effet dynamisant du binage sur la croissance du maïs».
Pas que du désherbage
Si vous lui demandez un conseil pour vous lancer, il répond qu’il faut essayer, sur une petite surface. «Trouver un outil, ça se fait», rassure-t-il en prenant l’exemple de son intercuma: «5 cuma y sont adhérentes, ça fait déjà environ 150 exploitations qui peuvent facilement y accéder…» Actuellement, l’engin sert une vingtaine d’utilisateurs réguliers et le groupe réfléchit à diversifier sa gamme, de la même manière que l’éleveur songe à mettre en œuvre un itinéraire qui lui permette de ne plus du tout sortir le pulvérisateur pour le maïs. Et à l’extrême, s’il y parvient, peut-être pousser jusqu’à une conversion avec un système herbe + maïs.
Le coût d’un ilot éloigné Intéressé par regrouper son parcellaire, l’éleveur a voulu évaluer ce que lui coûtait un îlot de 29ha situé à 5,5km du siège. Le résultat du calcul dont le détail est à retrouver dans les pages réseaux du mensuel Entraid de février est supérieur à 5.000€ par an. |
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