La pluie… toujours elle, la responsable. Si on ne parle pas des retards ou impossibilités de semer, c’est pour les interventions de désherbage que la situation est difficile. Dans la plaine française, les cas sont très hétérogènes et le désherbage des céréales au printemps 2024 risque d’être complexe. D’où l’importance de bien évaluer l’état de sa parcelle en y mettant les pieds régulièrement.
Désherbage des céréales au printemps 2024, deux situations possibles
Si la parcelle de céréales est plutôt bien développée, il ne faut pas tarder. C’est encore plus le cas si les semis ont été réalisés courant octobre et novembre. D’autant plus si la parcelle n’a pas encore été désherbée (ou que ça n’a pas fonctionné). Alors il faudra envisager un passage très rapidement après la sortie de l’hiver. Enfin, dès que le sol sera ressuyé dans certains cas…
Pour le désherbage chimique, les solutions sont plutôt nombreuses pour les dicotylédones. Mais c’est moins le cas pour les graminées, avec deux modes d’action foliaires. « Le stade de développement des adventices est très important dans la lutte, rappelle Arvalis dans une note pour maximiser les chances de réussite. Il est donc primordial d’intervenir le plus tôt possible. Pour plus d’efficacité, il faut favoriser les fenêtres météorologiques avec une forte hygrométrie. Les adjuvants tels quels que le sulfate d’ammonium ou des sels peuvent avoir un effet hygroscopique. »
Pour les parcelles emblavées récemment, le décalage de la date de semis a empêché de réaliser les labours, influençant sur les risques de salissement de la parcelle. Pour les semis avant le 1er février et dont le stade trois feuilles n’est pas dépassé, il est toujours possible de désherber les céréales avec un produit racinaire. Mais changement de programme si le stade est dépassé. Il faudra utiliser des produits foliaires, plus efficaces.
Fertiliser avant de désherber : un manque à gagner de 13 q/ha
Malgré tout, trouver le bon créneau d’action semble un peu délicat. S’il est conseillé, d’agir très tôt, il ne faut pas que ce soit au détriment de la culture. Il faut agir ni trop tôt, ni trop tard. Et avant de fertiliser les céréales. « Si l’azote est apporté sur une culture non désherbée, celui-ci bénéficie autant aux adventices qu’à la culture », tient à rappeler Arvalis.
Selon les essais menés par l’institut technique, les désherbages avant la fertilisation, ou dans les jours qui suivent sont les plus efficaces. C’est la période optimale après une application automnale. En effet, celle-ci reste celle la plus fiable et préserve le rendement en empêchant une levée précoce des adventices.
Pour être plus précis, Arvalis annonce que « fertiliser avant de désherber représente un manque à gagner de 13 q/ha par rapport à une situation de désherbage avant ou au moment du premier apport. » Mais rien n’est gagné, il faudra malgré tout garder un œil sur le salissement de la parcelle.
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