Pulvérisation ciblée : des améliorations sont attendues

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Pulvérisation ciblée : des améliorations sont attendues

Que ce soit sur des chardons dans les parcelles de maïs ou du rumex dans des prairies, les taux de détection avoisinent les 80%.

Arvalis a présenté les résultats d’une série d’essais consacrée à la pulvérisation ciblée sur des parcelles. S’il y a un intérêt technico-économique, des avancées d’un point de vue technologique sont nécessaires.

La pulvérisation ciblée fait partie des innovations prometteuses pour limiter la quantité de désherbants dans les parcelles. « Elle a pour objectif de traiter uniquement les adventices détectées, lorsqu’elles sont regroupées, résume Caroline Desbourdes, ingénieure chez Arvalis, spécialisée dans l’agriculture de précision. Malheureusement, la prise en compte ne se fait pas sur celles non détectées. Cette détection peut être réalisée auparavant avec un drone ou des capteurs embarqués sur une rampe. Ou en temps réel avec des capteurs situés, cette fois, sur la rampe de traitement. »

Application moins précise

L’une des études était destinée à déterminer la fiabilité des détections. De manière générale, s’il y a des erreurs, ce sont de faux positifs. « Dans le sens où les capteurs détectent des adventices qui n’existent pas, précise l’ingénieure. Cela implique une utilisation inadéquate mais ne rend pas la parcelle plus sale. » Que ce soit sur des chardons dans les parcelles de maïs ou sur du rumex dans des prairies, les taux de détection avoisinent les 80 %.

pulvérisation ciblée

La pulvérisation ciblée a pour objectif de traiter uniquement les adventices détectées.

Réalisation faite de la cartographie, il est nécéssaire de bien la lire et de la prendre en compte. C’est l’objet de plusieurs essais réalisés en grandeur nature avec des capteurs de pression au niveau des buses. Cependant, les délais d’ouverture et de fermeture des buses sont trop importants, les ingénieurs notent un décalage entre les taches d’adventice à traiter et celles pulvérisées.

Que ce soit en différé ou avec une application en temps réel, la détection reste bonne mais pas assez précise. Toutefois, il reste difficile de savoir quelle méthode sera développée par les concepteurs d’outils car les deux méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Quant à la détermination des volumes de bouillie à appliquer, pour avoir une valeur plus précise, il faudra opter pour la méthode différée afin de l’adapter. Alors qu’en simultané, on choisira une valeur historique.

Pulvérisation ciblée : matériel existant ou neuf ?

« Pour contrer les biais à l’application, tous les constructeurs de pulvérisateurs s’y penchent, reconnaît Caroline Desbourdes. La question reste en suspens quant à la possibilité d’équiper le matériel déjà existant tout en conservant la fiabilité demandée. »

pulvérisation ciblée

La largeur de la rampe ou des tronçons coupés ne fait pas varier l’efficacité de la technique.

Cependant, certaines modalités sont plus économiques que d’autres. À l’image du traitement des chardons dans une parcelle de maïs où en moyenne 97 % de la parcelle n’est pas traitée. Sur les rumex dans une prairie, on peut espérer atteindre les mêmes taux de réussite. « D’un point de vue technologique, cette technique n’a aucun intérêt sur les dicotylédones éparpillées où le pulvérisateur n’est pas capable de cibler les traitements, annonce l’ingénieure. La largeur des rampes du pulvérisateur ne fait pas non plus varier l’efficacité de la technique. »

Achat onéreux

D’un point de vue économique, il faut l’avouer, l’équipement est assez onéreux. Il faut compter 173 000 euros pour un automoteur équipé de 36 mètres auxquels s’ajoutent 84 000 euros pour un système de détection. Pour rendre les essais plus réalistes, Arvalis a évalué un taux de propriété de 13 %. En effet, avoir un tel équipement seul ne serait pas rentable. « Nous avons réalisé quelques simulations afin de tenter de définir le temps de travail, l’IFT (indice de fréquence de traitement), les charges et la marge selon plusieurs modalités », explique Pauline Mangin, également ingénieure chez Arvalis.

Les résultats montrent un intérêt économique de cette technique malgré le coût de l’investissement assez élevé. « Le traitement de cette manière reste assez efficace et les économies engendrées par la baisse des IFT ne sont pas négligeables, annonce l’ingénieure économique. En revanche, les résultats varient selon la SAU totale à pulvériser, le salissement de la parcelle et le nombre de passages. » La technique semble avoir de beaux jours devant elle mais des ajustements et des avancées technologiques sont attendus avant de la répandre dans les exploitations françaises.

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