Jeudi 1er février, le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé aux agriculteurs, regroupés pour manifester leur colère, la mise à l’arrêt du plan Ecophyto. Mais de quoi s’agit-il exactement?
Ecophyto à l’arrêt, des essais en France
En effet, les gouvernements qui se sont succédés, se sont tous engagés vers un objectif de réduction de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires en agriculture. Sous la directive européenne, la France a donc décliné son propre programme de sortie. Avec les dates échelonnées, les produits visés, les utilisations restreintes, voire des interdictions de molécules, etc.
Cet objectif louable, certes, permet de protéger l’environnement et la santé de tous. Mais sur le terrain, cela se concrétise bien souvent par des suppressions de molécules et laissant souvent les agriculteurs dans une impasse technique. À l’image des désherbants où les solutions mécaniques ne sont pas toujours suffisantes. La France est d’ailleurs souvent accusée de surtransposer les règles.
À la recherche d’alternatives, les organisations agricoles ont alors été mobilisées. Pour cela, un réseau de fermes dites « Dephy » s’est instauré dans toute la France. L’objectif étant de trouver et tester d’autres molécules, des biosolutions, des nouvelles variétés ou encore d’autres pratiques culturales à l’échelle d’ exploitations bien réelles dans toute la France. Des expérimentations réalisées par des groupes d’agriculteurs (type GIEE ou groupe 30 000) ont été incités.
Pas d’interdiction sans solution
Ces dispositions se sont renforcées avec la séparation de la vente et du conseil et d’autres mesures telles que la mise en place d’un bulletin de santé du végétal, la poursuite de la délivrance d’un Certiphyto ou encore des aides au renouvellement des matériels agricoles. Chaque année, ce sont 71 millions d’euros qui sont consacrés à ce plan. Ces aides sont financées par le paiement d’une redevance sur les ventes de produits phytopharmaceutiques.
Si le plan se voulait ambitieux, les agriculteurs ont vu les contraintes se multiplier et les charges de production augmenter. Pris en étau, les agriculteurs ont manifesté pendant une dizaine de jours leur ras-le-bol fin janvier. Face à ce constat, le gouvernement a annoncé mettre le plan Ecophyto à l’arrêt début février.
Problèmes d’indicateurs
[Mise à jour du 13/02/2024] Mais depuis, le gouvernement affirme travailler sur une autre version de ce plan. Il a assuré ne pas abandonner l’objectif initial mais il semblerait que l’indicateur de mesure doive évoluer. La France a choisi d’en utiliser un spécifique, alors que celui européen devrait davantage prendre en compte la dangerosité des molécules utilisées. Un nouvel indicateur devrait être choisi d’ici le 24 février, date de l’ouverture du salon de l’agriculture.
Par ailleurs, le gouvernement a également annoncé qu’aucune molécule phytosanitaire ne serait retirée avant d’avoir déterminé une solution techniquement et économiquement viable.
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