Du partage de matériels au partage d’expériences

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Du partage de matériels au partage d’expériences

La cuma de l'Est mosellan a été créée en 2019 et ne cesse d'évoluer depuis. Elle partage dorénavant ses expériences, en plus du matériel, grâce au GIEE qui y est adossé.

La cuma de l’Est mosellan n’a que cinq ans mais a déjà connu de belles évolutions. D’une cuma créée pour le partage du matériel, elle est désormais adhérente d’un GIEE pour l’autonomie des élevages. La cuma de l’Est mosellan, ou comment passer du partage de matériels au partage d’expériences.

L’ambiance conviviale et l’implication de chaque adhérent dans sa cuma montre le dynamisme de ce groupe. Créée en 2019 sous l’impulsion de quelques agriculteurs bio,  la cuma de l’Est-mosellan a vite rassemblé une vingtaine d’agriculteurs de l’est de la Moselle au fil des réunions d’information. « Nous avions besoin d’investir dans du matériel de désherbage mécanique, explique Patrick Tousch, président de la cuma et également agriculteur bio. C’était impossible d’investir seul dans une large gamme de matériels. Alors nous l’avons fait ensemble. »

Savoir se remettre en question

« On s’est vite rendu compte qu’il y avait un gros besoin qui n’était pas exprimé. On a donc investi dans beaucoup de matériel, la cuma a grandi ainsi. » ajoute la président. Très vite, chaque adhérent a trouvé sa place au sein du groupe en endossant une responsabilité. C’est ainsi qu’elle fonctionne et qu’elle a pu se développer. « On laisse la parole aux autres, on décide mais surtout, on se remet en question, avoue le président. Et s’il y a quelque chose qui ne convient pas, on cherche la solution ensemble tout en restant factuels. » Depuis, le groupe s’est lancé dans la création d’un GIEE afin de travailler ensemble sur l’autonomie protéique des élevages. Encore une étape de franchie collectivement pour cette cuma de Moselle.

Le fonctionnement de la cuma

  • Nom : cuma de l’Est mosellan.
  • Emploi : À l’étude.
  • Type d’exploitations : polyculture élevage, exploitations de taille moyenne avec 250 ha et de nombreux jeunes installés.
  • Pas de bâtiment.
  • Gestion : tarification annuelle assez régulière et lissée sur les années de détention. Elle varie selon la section et le type de matériel. Chaque section est autonome.
  • Engagement revu à chaque achat et déterminé selon le matériel et sa durée de détention.
  • Nombre de réunions par an : au moins 3 réunions par an, mais pas plus afin de ne pas démobiliser les participants.
  • Présence à l’assemblée générale : 100 %, les adhérents sont impliqués dans leur cuma.
  • Réunion d’organisation hebdomadaire : non mais avant les périodes de chantiers, il peut y avoir des réunions d’organisation. À la fin également, pour débriefer et trouver des pistes d’amélioration ensemble si besoin.
  • Gestion de planning : un adhérent est responsable du matériel qui gère les réservations. L’adhérent lui fait part de son souhait d’utiliser tel matériel et il affine les demandes selon les disponibilités du matériel et l’endroit où il se trouve.
  • Groupe de discussion sur WhatsApp, pour réserver le matériel.

Le truc qui rend fou

Quand on me dit que « la voix du président compte double, je ne suis pas d’accord ! Je ne sais pas tout ce qui se passe dans les exploitations de chaque adhérent. Chacun fait ses choix et nous ne sommes pas là pour juger mais pour avancer ensemble. Alors, il en pense quoi le président ? Rien de plus que les collègues » répond-il d’un ton railleur.

Implication et communication

Le président donne le rythme, c’est ensuite aux adhérents de faire vivre leur cuma. Chacun a une responsabilité, quel que soit le projet ou la section dans laquelle il se trouve. Il laisse la place aux débats, aux échanges d’idées mais aussi pour exprimer les attentes de chacun. « L’attention doit être portée afin d’éviter de perdre le lien social, estime le président. On se réunit plusieurs fois dans l’année avec à l’issue des réunions, une conférence ou un repas. Ce sont des moments importants dans la vie de la cuma qui font avancer ensemble. »

L’avis du coach

« La cuma de l’Est mosellan est relativement jeune et son fonctionnement est assez simple. Chaque matériel dépend d’un responsable et d’une section qui s’autogère. » Le président a décidé de déléguer ces tâches de cette manière pour responsabiliser les adhérents et rendre le poste plus attrayant. Cela permet de renouveler le bureau assez facilement. Mais au-delà de son fonctionnement, c’est l’évolution du groupe qu’il faut saluer.

Quentin-Van-Camp

Quentin Van Camp, animateur des cuma de Moselle à la frcuma Grand-Est.

Grâce à l’implication et à la motivation de tous, en cinq ans, le groupe a réussi à évoluer vers le partage d’expériences, de se lancer dans des techniques différentes mais aussi de s’ancrer et être acteur de son territoire ! Une véritable ouverture d’esprit qui leur permet d’être de plus en plus dynamiques chaque année. Sans oublier la convivialité si chère au groupe.

Pourquoi Entraid a choisi cette cuma?

Inscrite dans son territoire et proche de ses élus, la cuma de l’Est mosellan a beaucoup évolué depuis sa naissance, en 2019.  D’un partage de matériel, les adhérents renforcent maintenant leurs relations grâce au GIEE qu’ils ont créé. Avec le renouvellement des responsables et des départs en retraite fluides et des adhérents qui sont en charge du bon fonctionnement de leur section, la cuma de l’Est mosellan inspire de par son évolution.

La cuma de l’Est mosellan

  • Nombre d’adhérents : 29
  • Chiffre d’affaires : 26 000 € en 2019, 181 000 € en 2023
  • Nombre de matériels : 45
  • Principales activités : 1. Ensileuse avec 15 800 € de CA ; 2. Déchaumeurs avec 13 000 € de CA ; 3. Tonne à lisier avec 10 000 € de CA
  • Localisation : Bousbach – Moselle – 57

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com