Arbres et arbustes : valoriser la ressource naturelle

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Arbres et arbustes : valoriser la ressource naturelle

Jean-Marc Auduc réalise 700 à 1 000 m3 de plaquettes de bois chaque année grâce à une partie du matériel qui est en cuma.

La cuma compost 71 s’est lancée dans la valorisation des arbres et arbustes. Si les adhérents ont un grappin, ils n’ont toujours pas de déchiqueteuse… mais le projet est en cours. Reportage.

Comme son nom l’indique la cuma départementale Compost 71 dispose du matériel nécessaire pour la gestion et la valorisation des effluents d’élevage. Mais depuis sa création en 2002, une nouvelle activité qui rassemble une bonne partie des agriculteurs de Saône-et-Loire est venue se greffer. Il s’agit de la gestion du bois des arbres et arbustes.

Des ressources ligneuses

En effet, en 2016, les adhérents font le constat que chacun utilise les services d’entreprises pour réaliser des plaquettes forestières. « Nous sommes dans une région bocagère avec beaucoup d’arbres et arbustes, fait remarquer Jean-Marc Auduc, secrétaire de la cuma. Depuis très longtemps nous essayons de valoriser ce bois pour en faire des plaquettes grâce aux entrepreneurs de la région. »

En 2016, le prix de la paille prend de la valeur pour passer à plus de 100 € la tonne. L’intérêt d’utiliser les plaquettes de bois devient plus rentable. C’est donc en même temps que les adhérents décident d’investir dans leur propre matériel avec l’achat d’un grappin Woodcracker. « Il nous permet de couper des branches d’un diamètre allant jusqu’à 45 cm, précise-t-il. Pour le transport et la traction de ce grappin, nous avons décidé de faire appel à une ETA. »

135 € ht l’heure de coupe à la cuma Compost 71

En effet, celle-ci met à disposition une remorque mais aussi une pelleteuse pour la traction et un chauffeur qui maîtrise la conduite de cet engin. Au total la cuma réalise près de 400 heures de coupe chaque année. « Pour la facturation, nous avons décidé d’appliquer un forfait de déplacement de 150 €/chantier. Cela correspond au coût moyen de chargement du matériel, comptabilise le secrétaire. Ensuite on facture 135 € HT/heure de coupe. »

Grâce à cet équipement les membres de l’activité peuvent valoriser des arbres et arbustes situés au bord des rivières ou à des endroits difficiles d’accès. « Notre équipement permet de réduire le risque et la pénibilité de la tâche, on en est très satisfaits, avoue Jean-Marc Auduc. Nous avons d’ailleurs renouvelé notre grappin en changeant de marque cette fois-ci. Nous avons choisi un outil Gallic Solutions qui est fabriqué dans la région. »

15 €/m3

Après avoir coupé le bois, encore faut-il le déchiqueter pour obtenir des plaquettes. Pour cette tâche, c’est encore une autre organisation qui a été instaurée. « Avant c’était la cuma de la Nièvre, puis celle de l’Ain qui venaient avec leur matériel déchiqueter notre bois, se souvient Jean-Marc Auduc. En 2020, ces deux cuma avaient beaucoup de volume à travailler et nous avons réduit notre activité avec elles.

Sur 14 000 à 15 000 m3 déchiquetés annuellement, seuls 7 000 sont faits par ce biais. » La cuma Compost 71 a donc décidé de travailler avec une entreprise privée. Moins onéreuse mais avec plus de difficultés pour réaliser les petits chantiers. « En moyenne, le coût du chantier revient à 15 €/m3, estime le secrétaire. Mais ce prix peut varier du simple au double selon les volumes à transformer et le type de chantier. » Les bennes et les tracteurs pour le chargement des plaquettes sont mis à disposition par les adhérents.

Pour autant, la cuma garde en tête l’ambition d’investir dans son propre matériel. Il faut compter pour cela environ 500 000 € (broyeur, tracteur de 300 ch inclus). Un montant exorbitant qui freine le groupe. Toutefois, il semblerait que le PSN (plan stratégique national) propose des subventions. Celles-ci pourraient permettre de passer le pas.

Des débouchés tous azimuts

Les plaquettes de bois ont une réelle utilité. À l’image de Jean-Marc Auduc et ses associés. Eux produisent entre 700 et 1 000 m3 de plaquettes par an. La moitié sert au chauffage de leurs poulaillers, mais aussi des huit structures de la commune de Poisson. Pour cela, il faut du bois de qualité.

Le reste est utilisé en litière pour les bovins. « On estime que 4 m3 de plaquettes équivaut à une tonne de paille, explique l’agriculteur. Avant l’arrivée des bovins, on met 15 cm de bois en plaquettes et toutes les semaines on en ajoute 5 cm. Entre-temps, on dispose de la paille. » Il estime faire une économie de 50 % de paille avec ce système de litière. Plus sèche, elle se tient mieux et est plus facile à composter.

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