La cuma du Méchet, en Saône-et-Loire, travaille sur un projet photovoltaïque. À la voir aujourd’hui, on ne soupçonnerait pas qu’elle revient de loin. Il y a deux ans, le retard administratif faisait en effet planer une probable dissolution. Depuis, il y a eu du changement. Changement de présidence, mais aussi de bureau. Ensemble, ils ont remis d’aplomb la cuma.
Assainissement des comptes
« Pendant une année, nous avons passé nos soirées à régler les factures, rattraper les impayés, remettre de l’ordre dans le règlement intérieur, bref, c’était une année consacrée à l’administratif et à la gestion, se souvient Clément Barnay, le président en place. Nous avons beaucoup sollicité les adhérents et tous ont joué le jeu. Nous n’avons perdu personne en chemin. »
Un Dina avait été suivi auparavant. Cela a permis de mettre en avant les faiblesses de la cuma et de dessiner quelques pistes de travail. Parmi celles-ci figurait le bâtiment. En effet, la cuma possédait un bâtiment sur un terrain loué… mais aucun bail n’avait été signé. « Il fallait résoudre cela mais on ne pouvait pas faire un nouvel appel de fonds après l’année qui venait de s’écouler, avoue le jeune président. Les adhérents nous ont suivis sur tous les sujets. »
Deux possibilités pour le projet photovoltaïque de la cuma du Méchet
La production d’électricité par des panneaux photovoltaïques posés sur le toit du bâtiment de 1 900 m² s’est rapidement imposée aux membres du bureau. « Nous avons étudié rapidement la possibilité de construire le bâtiment, d’en être propriétaire, de produire l’électricité et de la vendre, précise-t-il. Mais à la vue de la tâche qui nous attendait, on a rapidement abandonné. »
Le groupe s’est alors tourné vers une solution commercialisée par la société Irisolaris. Celle-ci installe l’ossature, la toiture et les panneaux à ses frais. Elle s’occupe aussi des démarches administratives. Le terrassement, le bardage et les clôtures restent néanmoins à la charge de la cuma. « Nous ne produisons pas d’électricité, nous n’en vendons pas, nous avons juste financé le terrain et les à-côtés du bâtiment, explique le président. Nous mettons à disposition gratuitement la surface pendant 30 ans à Irisolaris. À la fin de cette période, le bâtiment nous appartient et nous aurons le choix de garder les panneaux ou de les enlever. » Une construction qui revenait au prix de 50 000 euros amortis sur 40 ans pour que les adhérents ne paient quasiment rien.
Retrouver de la cohésion pour mener à bien le projet photovoltaïque
Une solution qui a ravi tout le monde. « Nous avons sollicité les adhérents de la cuma uniquement pour le terrassement, ajoute-t-il. C’était suffisant. » Avec ce bâtiment, le président espère redonner de la cohésion à son groupe d’agriculteurs après deux années assez difficiles.
Ce sera aussi un lieu où ils pourront se croiser, échanger des idées pour relancer les projets et les investissements dans le groupe. En voyant grand, les membres espèrent louer une partie de la surface aux cuma voisines. C’est en effet une manière de rembourser les annuités. Tout comme le trieur à grains qui est arrivé l’année dernière dans la cuma. « Tout le monde est intéressé par cet outil, fait remarquer Clément Barnay. Ce dernier a encore beaucoup de projets en tête. D’ailleurs, nous avons trié plus de grains que prévu. »
Impliquer les adhérents de la cuma du Méchet dans les nouveaux projets
Pour ces nouveaux projets, il n’a pas toujours été facile d’impliquer tous les adhérents. « Pour le bâtiment, par exemple, les agriculteurs n’en voyaient pas l’intérêt puisque la cuma en avait déjà un à disposition, se souvient le président. Mais avec du temps, de la communication et de la pédagogie, nous avons réussi à embarquer tout le monde dans ce projet. » Le Dina a permis également de mettre le doigt sur les dysfonctionnements et aide le bureau à ne pas réitérer les mêmes erreurs. Il vient également en appui des nouveaux projets.
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