Reprendre en main la gestion de sa cuma

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Reprendre en main la gestion de sa cuma

Grâce à la formation d’autres membres du bureau, le président de la cuma du Catenoy n’est plus le seul à prendre des décisions et à justifier les choix de la cuma. (Crédit : ©Pixabay)

Suite à un renouvellement de générations à la cuma de Catennoy, dans l’Oise, le bureau a voulu remettre en ordre sa manière de gérer le groupe. Pour cela, deux adhérents ont suivi une formation pour mettre à jour leurs connaissances.

Auparavant, il n’y avait pas forcément besoin de cadre pour les cinq adhérents de la cuma du Catenoy, située dans l’Oise. Basés sur l’entente, les agriculteurs se partageaient facilement le matériel d’irrigation des pommes de terre et le bâtiment de stockage qui allait avec. « Pendant plus de quinze ans, la cuma a fonctionné ainsi sans vraiment avoir de cadre ni de règlement et tout se passait bien », avoue Julien Ghesquière, président de la cuma depuis une dizaine d’années.

Une cuma qui évolue

Depuis 2010, avec le changement des générations, la cuma a évolué. Tout d’abord, le panel de matériels s’est élargi avec l’achat d’outils de travail du sol, de semis et de fertilisation pour les grandes cultures et une arracheuse de pommes de terre. « Trois nouveaux adhérents sont venus se greffer au groupe pour assurer les volumes et ainsi saturer les équipements que nous avions acquis », explique le président.

Forcément, ces nouvelles arrivées engendrent du travail administratif et un peu plus d’organisation. Si le président avait déjà suivi une formation destinée aux responsables de cuma il y a dix ans, il n’avait « jamais vraiment mis en place de règlement ou d’organisation spécifique, puisque ça tournait bien », admet-il. Cependant, un peu de dépoussiérage et de recadrage étaient nécessaires pour que la cuma continue d’être dynamique et puisse rendre les services attendus. C’est ainsi que le vice-président et le trésorier ont repris leur cartable pour deux jours de formation. Il y a de ça trois ans.

Un soutien bienvenu

Ils sont alors revenus avec des connaissances mises à jour et la volonté de recadrer la gouvernance et la gestion de la cuma. « Je n’étais plus seul et mes collègues ont pu me soutenir dans certaines prises de décisions, estime Julien Ghesquière. Ils m’appuient aussi lorsqu’il y a besoin d’expliquer ou de remettre certaines choses au clair. »

Depuis trois ans, le bureau s’efforce donc de remettre au carré la gestion de leur cuma. À l’image des investissements : « Nous avions régulièrement des problèmes de trésorerie, indique le président. Ça ne gênait pas vraiment mais avec l’arrivée des nouveaux adhérents, ce sujet risquait d’être de plus en plus tendu. On a donc décidé de ne plus emprunter la totalité de l’investissement et d’amortir le matériel sur une période un peu plus courte. »

Signature des engagements

Par ailleurs, les statuts de la cuma ont été mis à jour ainsi que le Kbis. Cette année, le conseil d’administration a revu les engagements de tous les matériels. « Tout le monde a signé, c’est cadré, c’est mieux. Comme avec le cueilleur de tournesol, illustre Julien Ghesquière. Nous avons investi dans ce matériel mais l’année dernière personne ne l’a utilisé. Avec ces bulletins d’engagement, on est sûr que tout le monde va payer quelle que soit l’utilisation. » Avec une cuma qui a pris une nouvelle dimension, le conseil d’administration ressent en effet les difficultés de certains adhérents à payer et le besoin d’être toujours équitable.

De la théorie à la pratique

Cette formation, le président l’avait déjà suivie lors de sa prise de poste. « On n’avait jamais vraiment appliqué ce que j’avais appris car la dimension de la cuma ne le demandait pas, fait-il remarquer. Et c’était aussi beaucoup de travail et de papiers à gérer seul. Maintenant, avec la nouvelle génération, ces tâches administratives sont réparties et mieux comprises. »

Car depuis trois ans, on peut dire que le président se sent un peu moins seul devant les adhérents. « Lorsqu’un agriculteur me demande pourquoi l’utilisation de tel matériel est aussi chère, je ne suis plus le seul à pouvoir y répondre, explique le président un peu soulagé. Mes deux collègues sont maintenant capables d’expliquer les calculs. » Une manière d’être plus à l’aise au niveau de la gestion et de pouvoir lancer de nouveaux projets, notamment en matière de matériel d’élevage, encore absent de la cuma.

Déléguer les responsabilités

« Nous sommes plus précis dans la gestion de notre cuma, affirme son président, Julien Ghesquière. Nous nous sentons aussi plus à l’aise pour justifier nos décisions. Car dorénavant, nous sommes plusieurs à pouvoir échanger sur les sujets d’investissement, de renouvellement de matériel, notamment. Alors qu’avant, j’étais un peu le seul à prendre des décisions, maintenant on décide ensemble. On échange davantage et pas uniquement avec les membres du bureau. Dès qu’un projet émerge, on s’appelle, on discute des devis… Ça allège la tâche de président et facilite les mises en place de projets. On est plus fort au niveau administratif et on se répartit les tâches. »

Un coup d’oeil à la cuma de Catenoy

  • Dix adhérents sont présents dans cuma, soit plus de 1 300 hectares représentés
  • Elle a été créée en 1995 avec l’achat de matériel d’irrigation pour la culture de pommes de terre et la construction d’un bâtiment de stockage
  • Son évolution s’est faite avec de nouveaux adhérents et du matériel pour les grandes cultures : travail du sol, semis de céréales et betteraves, plantation de pommes de terre, apport d’engrais récolte de grains et pommes de terre, plus leur récolte
  • Elle emploie des saisonniers : quatre pour le tri de la récolte de pommes et terre et deux à trois pour le destockage

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