Les responsables de la cuma de Caubios-Loos restent vigilants, et la cuma se porte, en conséquence, plutôt bien. «Nous avons un noyau dur d’une vingtaine d’adhérents, qui vont des Jeunes agriculteurs à la trentaine passée, jusqu’à des agriculteurs semi-retraités», résume en souriant le président, Jérôme Lacoste.
Quels projets des exploitations touchent la cuma de Caubios-Loos?
«Le cœur d’activité, ce sont les trois déchaumeurs de différentes largeurs, renouvelés tous les trois ans pour ne pas avoir à changer les disques. Ils font plus de 1.000ha/an», précise le président de la cuma, Jérôme Lacoste. Ce qui permet de proposer ces matériels performants à un tarif attractif.
La vigilance reste de mise dans ce secteur où les petites exploitations de polyculture-élevage sont à la merci d’aléas conséquents. «Les élevages sont parfois fragilisés; cette année, les producteurs de palmipèdes gras sont arrêtés depuis 4 mois.»
D’où ce choix de maintenir les tarifs dans la mesure du possible: «Nous gérons en flux tendu pour que tout le monde y trouve son compte. La cuma fait parfois le dos rond, quand les adhérents rencontrent des problèmes de commercialisation. On laisse l’année pour régler la facture. Quand il y a un souci, on est attentifs aux retards de paiement, mais on reste ouverts. C’est une gestion en bon père de famille, et tout le monde règle en temps et en heure », résume-t-il. Nous facturons en général sur 50% de parts fixes et 50% d’utilisation, ce qui permet d’équilibrer. Nous avons aussi des fonds conséquents, grâce aux subventions successives. L’année passée, le Plan de relance nous a permis de redynamiser les investissements.»
Quels sont les questionnements du groupe?
«Nous aimons bien discuter ensemble, mais cela prend parfois du temps de concrétiser. Aujourd’hui, nous n’avons pas de besoin spécifique, mais on se pose beaucoup de questions. Notamment au niveau des attentes environnementales et sociétales. Nous avons déjà une aire de lavage avec un PhytoBac(1), ce qui a attiré de nouveaux adhérents, mais ils viennent uniquement pour ce service, sans s’impliquer dans la cuma. Nous avons aussi investi dans un atomiseur et une tondeuse avec disques satellites pour les vergers de kiwis. »
« Concrètement, certains se posent des questions sur le semis direct et la destruction des couverts végétaux, même si tous les adhérents ne se sentent pas concernés aujourd’hui. Pour le moment, nous avons monté un semoir sur le déchaumeur pour le semis de couverts. Pour la destruction, on a fait quelques essais. Un broyeur, c’est trop énergivore. On a aussi testé un rouleau frontal, un DAlBo, mais on a l’avoine qui reste compliquée à détruire. Il faudrait aller vers des pistes moins coûteuses, soit en intercuma -ce que nous faisons pour la fenaison- ou bien aller chercher des adhérents plus loin.»
Quelles opportunités identifiez-vous?
«Les adhérents attendent la prochaine PAC. Pour ma part, je pense que le virage vers le collectif se fera naturellement, en mettant en regard nos tailles d’exploitations, modestes, et la hausse des prix des matériels. Nous pensons aussi à la construction d’un hangar, attenant à l’aire de lavage, comme ça chacun serait un peu plus responsable du matériel.»
(1)Aire de lavage sur laquelle la cuma accueille chaque année une journée de diagnostics de pulvérisateurs réalisée par Top Machine Aquitaine.
La cuma de Caubios-Loos en bref
- Environ 50 adhérents, dont une trentaine pour l’aire de lavage. Une vingtaine d’adhérents actifs
- Productions: maïs (grains, doux), céréales, bovins lait et viande, canard
- SAU moyenne: 40-50ha
- Activités principales: trois déchaumeurs dont un avec un semoir, roll-mottes, rouleau Cambridge, atomiseur et tondeuse spécifiques aux vergers de kiwis, broyeurs (d’accotement + classique), round-baler et plateau fourrager
- Chiffre d’affaires: environ 25000€