Tester de nouvelles pratiques, c’est le credo de Bertrand Choné, agriculteur à Moineville en Meurthe-et-Moselle. Pour cela, il peut s’appuyer sur le matériel de la cuma des Trois Cantons qu’il préside. Il faut dire qu’il a le choix. Pour une centaine d’adhérents, la cuma regroupe presque 70 matériels nécessaires à la polyculture et à l’élevage pour cultiver les céréales.
Un panel d’outils à la cuma des Trois Cantons pour cultiver les céréales
Ça commence par le travail du sol. Selon les années et la météo plus ou moins propice, les adhérents de la cuma peuvent choisir entre :
- Deux décompacteurs ;
- Un fissurateur ;
- Trois déchaumeurs à disques ;
- Deux à dents et deux rotatives.
« Premier arrivé, premier servi, annonce le président. Chaque matériel est géré par un responsable qui organise les plannings, mais aussi l’entretien et le stockage du matériel. »
Pour les semis, c’est une autre musique. L’activité est divisée en deux groupes géographiquement éloignés et distincts avec chacun un semoir dédié. « La cuma possède deux semoirs de six mètres qui ont la possibilité de semer directement ou après un travail du sol, explique Bertrand Choné. Le premier, un Gaspardo, est partagé par une vingtaine d’adhérents. Le second, le Pottinger, est utilisé par trois agriculteurs. »
Ensemble, ils emblavent plus de 1 400 ha chaque année de céréales, de couverts, mais aussi de colza quand le temps presse ou que les conditions de semis sont bonnes.
Tracteur et semoir pour cultiver les céréales
Les coûts d’utilisation sont mutualisés avec un prix entre 20 et 25 €/ha. « Cela permet d’utiliser les deux semoirs de la même manière, estime le président. D’autant que si un secteur a besoin d’aide, le semoir de l’autre secteur peut venir en aide. Cela assure les surfaces et donc le prix. » Les adhérents de la cuma des Trois Cantons ont opté pour un renouvellement rapide, tous les trois, voire quatre ans. Les surfaces sont considérables, et l’usure également.
Chaque année, le responsable du matériel tente d’organiser à l’avance les chantiers de semis, mais si la pluie vient bousculer l’organisation, les adhérents s’adaptent. « Pour le Gaspardo, nous avons décidé de le conserver toute la saison des pluies, attelé à un des tracteurs de la cuma, ajoute Bertrand Choné. Cela évite de perdre du temps. Pour l’autre semoir, c’est au choix selon le souhait de l’adhérent. »
La cuma possède également un semoir de précision pour semer 500 ha chaque année de colza, maïs et tournesol. Pour cette activité, c’est le tracteur et le chauffeur de la cuma qui les conduit.
Éviter le chimique
Outre la presse à balle ronde utilisée en prestation complète, la cuma s’équipe petit à petit de matériels pour le désherbage mécanique.
Ainsi, une bineuse de 12 rangs attelée à un tracteur de la cuma est disponible. Cette dernière coûte 40 €/ha. « Elle commence à vieillir, elle a dix ans, reconnaît Bertrand Choné. Elle ne bine que 300 ha par an de maïs, colza et tournesol, sur plus de 1 000 semés. En la renouvelant, nous espérons avoir un outil plus performant, doté de caméras et de nouvelles technologies. » Et ainsi, inciter à l’employer.
« On cherche tous des solutions au retrait des molécules, indique le président de la cuma. On a aussi deux herses étrilles de 12 mètres, plus ou moins utilisées selon la météo ainsi qu’une roto étrille de 6 mètres. »
Le groupe s’est aussi tourné vers la fertilisation localisée. Mais on le sent bien, les céréaliers de ces secteurs sont prêts à tout essayer pour bichonner leurs cultures.
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