Champ de céréales sale : des solutions pour des situations extrêmes

Partager sur

Champ de céréales sale : des solutions pour des situations extrêmes

Il est encore possible de désherber une parcelle de céréales sale avant la récolte. Ce seront des graines d'adventices en moins stockées dans le sol.

Avec les pluies incessantes de cet automne et du printemps, les parcelles de céréales à paille n'ont pas pu être désherbées correctement. Il faut essayer d'agir pour ne pas se retrouver dans une situation similaire ou aggravée l'année prochaine.

Difficile de faire abstraction de ces grandes herbes qui dépassent au dessus de blés et orges en ce printemps. Outre la concurrence des adventices sur la plante, les ray-grass et vulpin montés à semences peuvent proliférer très rapidement créant un stock de graines dans le sol pour les prochaines années. Il ne s’agit donc pas de baisser les bras. Les agriculteurs peuvent encore agir. Désherber une parcelle sale avant la récolte, c’est possible.

Désherber une parcelle sale avant la récolte, c’est encore possible

Pour casser ce cercle vicieux du salissement des parcelles par le réensemencement des adventices, il existe plusieurs techniques: l’ecimage, la récolte de céréales immatures et, dans le cas le plus extrême, le broyage de la parcelle.

S’il demande un équipement spécifique, l’écimage doit être réalisé au stade optimal.  « Top tôt, les graminées sont capables de repartir et d’épier dans la culture, rappelle Arvalis dans une note. S’il intervient trop tard, une partie des graines d’adventices est déjà tombée au sol, limitant l’intérêt du passage. »

Faucher pour éradiquer les adventices

Dans certains cas, la fauche des céréales immatures peut être envisagée dans certaines zones de la parcelle. « Cette opération doit être envisagée rapidement, prévient Arvalis. Les graines étant en cours de formation, elles seraient viables 14 jours après floraison. Il n’y a donc pas de temps à perdre si cette opération est envisagée. »

Une solution plus radicale peut être utilisée : le broyage de la culture. « Si cette solution prive de résultats économiques les parcelles ciblées, elle évite une augmentation nette du stock semencier : l’effet est important à moyen terme, estime l’institut technique. Toutefois, il conviendra de poursuivre ses efforts en cumulant le maximum de leviers lors de l’interculture et dans les cultures suivantes. »

On ne relâche pas ses efforts

Même si l’agriculteur a tout fait pour éradiquer les adventices, il faut rester prudent. « À la moisson, il faut prendre le temps de nettoyer sa moissonneuse-batteuse après la récolte de parcelles infestées, ajoute Arvalis. C’est un moyen simple et très efficace pour éviter de disséminer des graines d’adventices sur de nouvelles parcelles. Si le temps manque pour un nettoyage minutieux, il faudra récolter les parcelles les plus sales en fin de moisson pour éviter au maximum des contaminations entre parcelles. Il peut être également judicieux d’utiliser un broyeur de menues-pailles. »

Enfin, après la récolte, seules quelques leviers sont à la disposition des agriculteurs. Le travail du sol (labour et/ou faux-semis), le décalage de la date de semis sur la céréale suivante ou le changement de rotation (en misant sur une culture de printemps ou d’été au lieu d’une céréale d’hiver), liste l’institut. Mais, dans tous les cas, il convient de mettre en place une culture pour laquelle des solutions herbicides efficaces sont disponibles, ou une culture très concurrentielle.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer