Le premier critère technique pour choisir un semoir à céréales est naturellement l’itinéraire choisi, avec ou sans travail du sol, sur sol nu ou sur couvert vivant. Cette famille de matériels s’avère en effet extrêmement vaste et peut répondre à une large fourchette de contraintes. Dans les critères à examiner, viennent ensuite les organes de mise en terre, la distribution et la faculté à semer les associations d’espèces.
1 – En direct ou sur sol travaillé ?
L’organe de mise en terre doit pouvoir placer la semence à une profondeur définie, régulière, et au contact du sol. Selon les conditions de semis, tous les types de semoirs ne conviennent donc pas. La question se pose d’ailleurs aussi bien pour les céréales que pour les prairies ou les couverts. Sur un sol travaillé finement et propre, un semoir classique, doté de 40 à 80 kg de force de pénétration par élément, suffit. Sur un sol déjà ameubli, il est possible d’employer un semoir intégrant des disques de préparation du lit de semence. On parle souvent de « semoir rapide » car ces appareils sont conçus pour travailler à bonne vitesse.
Des dents de fissuration (une par rang) peuvent aussi être présentes dans cette catégorie de semoirs. Les éléments semeurs sont dotés d’une plus grande force de terrage, en raison de la présence fréquente de débris végétaux. Enfin, sur sol non travaillé et en présence d’un couvert végétal ou de débris, on doit faire appel à un matériel de semis direct. Ses éléments semeurs sont capables de trancher ou d’écarter la végétation, et de pénétrer dans le sol, tout en créant éventuellement de la terre fine dans le sillon. Ces semoirs sont plus lourds et plus robustes.
2 – Dents ou disques ?
Les dents, plus simples et moins chères, pénètrent bien. Elles peuvent néanmoins entraîner avec elles des débris végétaux et souffrir de bourrages. Les disques, plus complexes, s’affranchissent mieux de la présence de pailles. En revanche, en semis direct, les disques droits peuvent avoir tendance à les enfouir dans le sillon. Le contact entre semence et sol s’en trouve perturbé. Le choix des éléments semeurs s’affine également selon la nature du sol.
3 – Transport pneumatique ou pas ?
Le transport pneumatique avec distribution centralisée s’impose de plus en plus, en particulier à partir de 4 m de largeur. Il facilite le repliage tout en autorisant une grande capacité de trémie. L’autonomie sur le chantier en bénéficie. L’étalonnage et la vidange de la trémie s’avèrent également plus faciles avec une distribution centralisée. Dans les largeurs de 3 ou 3,50 m, un semoir mécanique simple peut néanmoins constituer une solution efficace et économique.
4 – Semoir solo ou combiné ?
Étant léger, le semoir à céréales classique se prête bien à une combinaison compacte avec un outil de préparation du sol, pour économiser un passager. Il s’agit le plus souvent d’une herse rotative, plus rarement d’un ensemble de deux rangées de dents non animées. Le mieux est alors d’opter pour un semoir configuré en vue de cette intégration, afin que que son centre de gravité demeure proche du tracteur. Attention : au-delà de 3 m, le combiné peut s’avérer lourd et demander un tracteur surpuissant. Une trémie frontale permet d’améliorer l’équilibre de l’ensemble.
5 – Une ou plusieurs espèces ensemble ?
Aujourd’hui, la tendance est aux mélanges d’espèces et aux associations comme le colza avec plantes compagnes. Ces différentes cultures peuvent avoir des exigences différentes en matière de profondeur de semis. Les graines peuvent d’autre part être de taille et de forme différentes, rendant le mélange instable dans la trémie. Il est donc intéressant de faire appel à un semoir multi-trémies, avec éventuellement deux ou trois modes de placement des graines.
6 – Régler et manipuler
En fonction des équipements disponibles pour manipuler la semence, il est important de regarder l’ouverture de la trémie, la hauteur de chargement et la facilité d’approche. Pour le réglage de débit, différents niveaux d’automatisation se présentent. Certains constructeurs permettent de tout faire depuis le sol, avec un minimum de manipulations. Les autres réglages, profondeur, force de terrage, rappui…, doivent aussi se réaliser facilement. Enfin, la vidange du reste de semence en fin de chantier mérite examen.
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En résumé
Quels sont les différents types de semoirs à céréales ?
En fonction de leur capacité à semer sur un sol plus ou moins travaillé et en présence de débris végétaux ou d’un couvert vivant, on distingue trois grandes familles de semoirs. D’une part les modèles classiques, pour sol propre et préparé. Ensuite, les semoirs rapides, pour les itinéraires simplifiés. Et enfin ceux pour semis direct.
Quelles sont les principales marques de semoirs ?
Quelques marques offrent une large palette de types de matériels : Agrisem/Sly, Amazone, Kubota, Kuhn, Kverneland, Maschio-Gaspardo…
D’autres se limitent à des modèles conventionnels ou rapides : Alpego, Bednar, Lemken, Pöttinger, Sulky…
D’autres, enfin, sont plus spécialisés semis direct ou rapide : Bertini, Claydon, Duro, Horsch, John Deere, Köckerling, Novag, Simtech, Sky, Techmagri, Väderstad, Weaving…
Combien coûte un semoir à céréales ?
Un modèle mécanique porté de 3 m démarre à environ 10 000 €, tandis qu’un 4 m semi-porté à disques pour semis direct, avec double trémie, approche les 90 000 € (source : barème d’entraide 2022-2023).
Comment régler un semoir à céréales ?
La dose de semence se règle sur un boîtier mécanique, ou bien sur une console en cas d’entraînement électrique. On la vérifie en pesant un échantillon délivré durant un temps donné. Selon la taille des graines, il faut éventuellement ajuster l’obturation des cannelures (semoir mécanique) ou changer la bobine de la distribution (pneumatique). La profondeur de semis, la force de terrage et le recouvrement de la semence constituent les autres points de réglage essentiels sur le semoir en lui-même. Selon l’appareil, ils sont plus ou moins centralisés et modifiables ou non en cabine. Enfin, la vitesse d’avancement dépend de la capacité du semoir à conserver une profondeur régulière et de la puissance du tracteur. En semis direct, on s’attache parfois à modérer la vitesse afin de susciter moins de levées d’adventices.