Charles Armand de Maillé et deux de ses voisins également adhérents de la cuma du Millénium optent pour le semis des céréales à la volée. Une technique de semis rustique mais efficace. Il en raconte la genèse. «Je ne laboure plus depuis les années quatre-vingt-dix. Puis j’ai commencé à implanter des couverts d’avoine, à la volée en recouvrant la semence par un passage de herse Magnum. La méthode a bien marché et je l’ai donc essayée avec les céréales».
Semis des céréales à la volée: pas de perte de rendement
Il est en champagne berrichonne, avec un potentiel de rendement en blé d’environ 65 q/ha. Il faut donc serrer les charges pour préserver la marge. Avec ses deux voisins, ils ont affiné l’itinéraire, surtout pour le recouvrement.
«En terre équivalente, nous ne perdons pas en rendement par rapport à un itinéraire classique».
Epandre puis recouvrir pour finaliser le semis
Les deux opérations essentielles se déroulent dans la foulée. D’un côté l’épandage de la semence sur 18m de large avec le distributeur d’engrais Bogballe équipé de la pesée et le tracteur Valtra de la cuma. Il avance vite, jusqu’à 20km/h. Et juste après le travail du sol, qui crée le lit de semence et recouvre les grains.
Pour tenir le débit de l’épandeur, il faut deux outils de 6 à 8m. Soit les dents conviennent mieux, et ils emploient deux chisels Morris, attelés aux tracteurs des exploitations. Soit les disques passent mieux ce jour-là, et ils prennent deux Joker Horsch, également présents dans le parc de la cuma. Les adhérents et leurs salariés s’entraident pour faire tourner ce chantier. Une organisation facilitée par la grande proximité entre leurs parcelles respectives.
120 ha/j et plus avec le semis à la volée des céréales
«A condition de mobiliser assez de chauffeurs, nous semons facilement cent vingt hectares par jour, voire cent cinquante. Ce débit de chantier très important permet d’attendre la bonne fenêtre météo». Certes, en semis à la volée, la précision de mise en terre n’est pas celle d’un semoir à socs ou à disques. «En blé, je vise trois cent cinquante grains au mètre carré, compte tenu des pertes. En effet, quelques grains restent en surface. Pour une meilleure levée, il nous arrive de rouler après le semis, mais pas systématiquement. L’idéal pour la levée est une petite pluie juste après». Ajoutons qu’un apport de Super 45 est effectué quelques jours avant le semis, l’engrais se trouve ensuite incorporé au lit de semence lors du passage d’outil.
Charles Armand de Maillé précise qu’il faut bien ajuster la profondeur de travail du sol des outils pour créer assez de terre fine tout en plaçant les grains à une profondeur moyenne satisfaisante. «Le Morris a l’avantage d’une dent rigide, qui offre une profondeur de travail précise. D’autre part, sa herse à quatre rangées fait un très bon travail de finition». Alexandre Le Gall, chauffeur salarié, ajoute qu’il faut particulièrement surveiller l’état des dents ou des disques qui travaillent dans le passage des roues du tracteur. En effet, le sol y est plus tassé.
L’épandeur sème mieux en grande parcelle
Avec son quadruple recouvrement, l’épandeur Bogballe offre quant à lui une homogénéité satisfaisante. Alexandre Le Gall observe toutefois que le grain de blé, avec sa forme arrondie, se comporte mieux sur ce point que le grain d’orge. Par ailleurs, la pesée garantit le respect de la dose souhaitée. Charles Armand de Maillé ajoute: «Le guidage par GPS, que nous n’avions pas au début, pour facilite grandement le travail, pour obtenir un résultat régulier. Par contre, en bordure de parcelle, la répartition des grains offerte par l’épandeur est moins précise». Ce serait gênant en petit parcellaire, mais ici, la question se pose moins. «On pourrait aussi semer les bordures avec un semoir classique, pour une délimitation plus nette».
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