Les consommations du tank et du chauffe-eau dominent
Ainsi, la réfrigération d’un litre de lait nécessite 20 Wh sur la ferme moyenne en 2024. Il faut donc autant de wattheures pour chauffer les eaux de lavage. Ramenée au cheptel, la consommation annuelle électrique en ferme laitière de ces équipements avoisine 140 kWh/vache. Le tiers restant de la facture d’électricité pour le bloc de traite se partage à parts égales (10 Wh/l de lait). Entre la pompe à vide d’un côté et tous les autres équipements de l’autre (éclairage, nettoyage, autres pompes…). En moyenne la production d’un litre de lait génère ainsi une consommation d’électricité de 60 Wh au niveau de bloc de traite.
Sans surprise, la fréquence de passage du camion de collecte impacte la consommation du tank. Avec un ramassage toutes les six traites, la consommation électrique en ferme laitière moyenne s’élève à 29 Wh/l. Contre 26 Wh/l lorsque le tank stocke quatre traites au maximum. La différence est beaucoup plus forte dans le cas d’une collecte quotidienne où il ne faut plus que 13 Wh/l en moyenne pour la réfrigération du lait.
En salle de traite, le temps de travail devient un paramètre incontournable des choix d’équipements. Le nombre de postes et la puissance de la pompe à vide adaptée permettront, ou non, de réduire la durée de l’astreinte. Pour autant, les références montrent que traire plus longtemps avec une salle de traite plus petite, et donc une pompe à vide moins puissante, ne permet pas de gain significatif sur les consommations d’énergie. De même, traire plus rapidement avec une salle de traite suréquipée pour un troupeau moyen n’est pas systématiquement source d’économie d’énergie. Dans ce cas, la durée de fonctionnement réduite ne compense pas la puissance supérieure de la pompe. Ce phénomène s’explique par l’effet de seuil entre le nombre de postes et la puissance de la pompe à vide.
Équipements et organisation
Des économies d’énergie sont toutefois possibles en utilisant une pompe correctement dimensionnée avec une réserve de vide pas trop importante. La mise en place d’une pompe à vide avec une régulation à variation de fréquence est une autre possibilité à envisager.
La capacité de la salle de traite (déterminée par le nombre de postes et la puissance de la pompe à vide) est un facteur déterminant du besoin en électricité. L’organisation de l’éleveur au moment de la traite en est un autre. L’acheminement des vaches en aire d’attente, les pratiques d’hygiène des trayons avant et après la traite, ainsi que la rapidité de sortie des vaches sont autant d’éléments conditionnant la durée de fonctionnement de la pompe à vide. Et donc sa consommation électrique. En revanche, les experts observent peu de différences sur le critère de la configuration des postes. En épi ou en système par l’arrière, la consommation moyenne est du même ordre de grandeur.
Consommation accrue en traite robotisée, mais les outils s’améliorent
Les robots de traite, quant à eux, sont associés à un fonctionnement quasi continu de la pompe à vide. L’impact sur la consommation d’électricité est réel. Dans les références de 2009, la consommation moyenne de ces élevages pour la traite s’élevait à 100 Wh/l, ou 780 kWh par vache. C’est quasiment le double de références des autres systèmes. Toutefois, l’actualisation en cours des résultats par l’Institut de l’élevage (à paraître fin 2024) semble indiquer une forte atténuation de cette surconsommation pour les robots de dernière génération.
Source des données : Les consommations d’énergie en bâtiment d’élevage laitier. Idele, chambres d’agriculture, Ademe. Édition 2009. Résultats issus d’enquêtes sur un échantillon de 60 exploitations réparties sur le territoire national. À noter : ces chiffres sont en cours d’actualisation. De nouvelles références seront publiées par l’Institut de l’élevage fin 2024.
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