L’action sur les élevages donne déjà des résultats
L’investissement dans un pré-refroidisseur s’estime à 5 000 € au minimum. Avec un retour sur investissement variable selon le tarif d’achat de l’électricité, le volume de lait produit et les éventuelles subventions. Cet équipement peut notamment faire l’objet d’un Certificat d’économie d’énergie (CEE). Il s’agit d’aides proposées par les fournisseurs d’énergie (sur obligation des pouvoirs publics) aux consommateurs investissant dans des dispositifs d’économie d’énergie. Ainsi, depuis 2018, près de 35 millions de kWh(2) ont été économisés via les pré-refroidisseurs de lait ayant bénéficié de CEE. Les aides représentent environ 3,5 % de l’investissement. La grande majorité des nouvelles installations intègre aujourd’hui un pré-refroidisseur et l’Ademe vise 100 % d’équipement à l’horizon 2035.
Renouvellement du tank pour réduire sa consommation électrique
Un autre équipement fait l’objet de CEE : il s’agit du récupérateur de chaleur. Cet équipement (à plaques, avec serpentin ou intégré à la paroi) installé entre le compresseur et le condenseur du tank à lait, permet de récupérer les calories cédées par le lait au fluide frigorigène. Plutôt que d’être évacuées dans l’air via les condenseurs du tank, la transmission se fait via un circuit d’eau. Le préchauffage de l’eau jusqu’à plus de 50°C permet d’économiser de l’énergie au niveau du chauffe-eau de la laiterie. Notamment utile au nettoyage de l’installation. Cette économie peut atteindre 60 à 80 % de la consommation électrique du chauffe-eau, soit 72 à 96 kWh par vache et par an (ou 12,5 kWh pour mille litres de lait) pour une consommation moyenne estimée à 120 kWh/vache/an.
L’investissement dans un récupérateur de chaleur s’estime entre 2 000 et 4 000 euros. Avec un retour sur investissement variable en fonction de la taille de l’élevage et du tarif d’achat de l’électricité. Toutefois, le surcoût d’un tank équipé d’un récupérateur de chaleur est à la charge du propriétaire du tank. Een général l’entreprise collectant le lait. Tandis que les économies d’énergie sont au bénéfice de l’éleveur. C’est le principal frein au développement de cet équipement : un tank est renouvelé tous les 15 à 20 ans. Ainsi l’Ademe vise 50 % d’équipement à l’horizon 2035 via le renouvellement des tanks qui intégreront directement cette fonctionnalité.
Depuis 2018, les récupérateurs de chaleur pour lesquels des CEE ont été délivrés. Ils ont déjà généré l’économie de 12 millions de kWh. Les aides représentent environ 5,5 % de l’investissement).
La perspective de pousser l’économie d’électricité au-delà de 80 %
Il est important de souligner que le récupérateur de chaleur ne concurrence pas l’efficacité du pré-refroidisseur. Les expérimentations conduites à la ferme expérimentale de Derval en Loire-Atlantique ont montré une chose. Combinés, les deux matériels fonctionnent à leur optimum. Soit avec 45 % d’économie sur la consommation électrique du tank et 60 % sur celle du chauffe-eau.
Le tank à lait Opticool conçu par Serap Industries et primé au concours de l’innovation du salon Space en 2021 intègre d’ailleurs à la fois le pré-refroidissement du lait et la récupération de chaleur. L’objectif avec ce type de matériels est d’économiser au moins 80 % de l’électricité prélevée sur le réseau. Et, en associant des solutions d’autoproduction d’énergie (chauffe-eau solaire, électricité photovoltaïque), d’ouvrir la voie à des exploitations laitières autonomes en énergie.
Vendus : déjà plus d’une trentaine d’exemplaires ! L’Ademe vise un taux d’équipement de 25 % en 2035 et 60 % en 2050. Sachant qu’avec 100 % des exploitations laitières équipées, la réduction de consommation électrique s’estime à 755 GWh/an. Cela équivaudrait à environ 13 % de la production annuelle d’un réacteur nucléaire ou à la consommation de 52 000 foyers. En même temps, ce serait une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 6 000 t de CO2 par an.
(1) Les chiffres utilisés ici sont issus du rapport Agriculture et efficacité énergétique de février 2019 coordonné par l’Ademe.
(2) kilowattheures économisés « cumulés et actualisés » dits « cumac »
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