Comment recréer la structure du sol après les pluies de 2023-2024 ?

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Comment recréer la structure du sol après les pluies de 2023-2024 ?

Le choix de l'outil de travail du sol dépendra de la profondeur et de l'intensité du tassement.

Après une campagne céréalière humide, les sols ont pu être endommagés. La période post-moisson permet de remettre en état le sol et de lui redonner en partie sa structure. Pour cela, il faut opter pour le bon travail du sol. Explications.

Les pluies depuis l’automne dernier ont pu endommager certains sols créant à certains endroits des zones de tassement. S’il est tentant de vouloir travailler son sol afin de lui redonner une structure nécessaire aux cultures suivantes, il faut d’abord réaliser un bon diagnostic. Le choix de l’intervention en dépend. Le travail du sol va remédier au tassement.

Structure du sol : le travail pour bannir le tassement

« Attention à ne pas le réaliser sur un sol trop sec, avertit Pascale Métais, ingénieure chez Arvalis, dans une note. Au risque de biaiser les observations et de choisir une intervention inadéquate. » Mais il n’est pas non plus question de s’acharner. Si le sol n’est pas compacté ou tassé, aucune restructuration n’est nécessaire.

En revanche, si des tassements sont observés, il faudra agir. Les actions potentielles sont définies selon l’exigence de la culture suivante en matière d’implantation et d’intensité du tassement. « Pour les cultures peu sensibles telles que le blé, la régénération du sol n’est nécessaire que si le tassement est sévère et le sol hydromorphe », rappelle l’ingénieure. Cependant, pour les culture de maïs, d’orge et de pois de printemps, il faudra sûrement intervenir.

Un travail du sol pas trop profond

Par ailleurs, la profondeur du tassement va déterminer le type d’outil à utiliser :

  • Si le sol n’est tassé que sur les 10 premiers centimètres, il faudra réaliser un travail superficiel. Dans ce cas les chisels et les cultivateurs sont les plus adaptés.
  • Pour un tassement entre 10 et 20 cm, le travail devra être profond. On pourra ajouter à la gamme le décompacteur ou même la charrue.
  • Entre 20 et 30 cm de sol tassés, la charrue ou le décompacteur sont de mise.

« Au delà des 30 cm, la régénération mécanique sera très coûteuse et risquée, il faudra plutôt privilégier les couverts ou la rotation des cultures pour améliorer la structure, estime Pascale Métais. Attention également à ne pas travailler un horizon qui ne l’a jamais été pour ne pas fragiliser sa structuration naturelle. Celle-ci reste toujours plus stable que celle issue du travail du sol. »

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Sec ou trop humide, l’efficacité en question

Si l’agriculteur veut, en travaillant son sol, conserver l’humidité, « il faudra privilégier un outil qui permet de refermer rapidement le sol et qui le bouleverse le moins », explique l’ingénieure. Pour tous les outils à dents, la pointe de la dent doit passer 5 à 10 cm en dessous de la couche tassée pour que celle-ci puisse être fissurée sur toute la surface. Sinon, des zones tassées vont persister entre les dents.

Pour un décompactage plus efficace, le sol doit être friable sur l’ensemble de l’épaisseur travaillée. Pour l’évaluer, « il faut prendre une motte dans les mains et exercer une pression entre les doigts, précise Pascale Métais. Si elle s’émiette sans coller et donne de la terre fine, le sol est friable. Si elle s’émiette en collant et en formant des boulettes ou se déforme, le sol est trop humide. Enfin, si elle est difficile à briser et donne peu de terre fine, le sol est trop sec. » Dans ce cas, il faut bien changer d’outil car le décompactage ne sera pas efficace.

Pérenniser les actions pour la structure du sol

Un fois le sol travaillé, l’intervention n’est pas finie. Pour pérenniser la porosité régénérée ou éviter la déstructuration lors d’une pluie, il faut coloniser le sol par des racines le plus rapidement possible. D’où l’intérêt d’implanter un couvert ou une culture assez rapidement après cette intervention. « Dans certains cas, il est même possible de décompacter dans un couvert en place, ajoute-t-elle. À condition qu’il s’agisse d’une espèce peu sensible à l’écrasement. Et d’enlever le rouleau du décompacteur. »

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