La chambre d’agriculture de la Sarthe propose avec l’appui du conseil départemental, un accompagnement des jeunes pendant les trois ans qui suivent l’installation. Cet appui porte à la fois sur des éléments techniques, économiques, règlementaires…
La demande de l’Earl Chesnay
François Pichard est installé avec sa sœur Estelle en Earl. Avec le départ des parents, une décision importante est prise par les jeunes : l’arrêt de la production laitière. François confirme : «Cette orientation impacte fortement notre exploitation de manière très globale. Nous avons souhaité profiter de l’occasion pour faire un point sur notre mécanisation et réfléchir à différentes stratégies possibles. L’exploitation va s’orienter vers les productions cultures et volailles de Loué.» Olivier Martineau, conseiller d’entreprise à la chambre d’agriculture (secteur Ouest de la Sarthe), propose un partenariat avec l’Union des cuma de la Sarthe pour répondre aux attentes de l’Earl: «Le projet concerne l’exploitation sur de nombreux domaines (techniques, économiques, travail). L’Union apporte son édifice sur la partie mécanisation (en lien avec le travail).»
Enlever beaucoup de préjugés
François est rassuré : «Avec l’outil Mécagest, il est établi un diagnostic de mécanisation. Des prix de revient sont proposés pour chaque outil de l’exploitation. On a une situation de départ qui est très claire ! Souvent on se fait de fausses idées, on a des préjugés.» Les coûts sont maîtrisés (350€/ha), notamment par la présence d’un parc vieillissant mais bien entretenu. La présence d’ilots un peu éloignés n’est pas sans conséquence sur la consommation de fuel : la gestion de l’assolement est un élément prépondérant pour limiter les déplacements.
Et l’avenir ?
Trois hypothèses sont proposées, de l’individuel au collectif. François précise : «Je souhaite me donner du temps, une année, pour choisir la meilleure stratégie qui associe les éléments de coûts, mais aussi d’efficacité de chantier, de performances des matériels…» Remarque du technicien de l’Union des cuma : «L’Earl est dans une posture d’anticipation. Beaucoup d’agriculteurs refusent cette phase pourtant essentielle de se poser par rapport à leur mécanisation. Quels sont mes coûts ? Quelles sont les stratégies possibles ? Quelle orientation je retiens ? Une attitude qui a pour conséquence de reconduire tout simplement la situation existante.»
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