Depuis un à deux ans, nous constatons la baisse des prix des produits agricoles: c’est la chute libre des marges et du revenu. Les années précédentes, plutôt bonnes à moyennes, ont incité aux renouvellements des matériels sur les exploitations. Les investissements, nécessaires au bon fonctionnement de notre outil de travail, ont parfois été au-delà de nos besoins.
Grâce aux outils de calcul développés par le réseau cuma – Mécagest et Mécaflash – nous sommes capables de quantifier la charge de mécanisation d’une exploitation et, en même temps, d’optimiser le niveau de mécanisation pour en améliorer la rentabilité et éviter de «gâcher la marge». Depuis près de 5 ans, la fdcuma du Tarn a étudié plusieurs profils d’exploitations: groupe d’agriculteurs laitiers, jeunes en phase d’installation. Nos résultats compilés avec les études des départements voisins conduisent au même constat: la mécanisation représente 30 à 40% du total des charges d’une exploitation. En 2012, sur notre département, elle s’élève en moyenne à 246€/ha en grandes cultures et à 382€/ha en élevage laitier.
Améliorer la performance de la mécanisation
Nous l’avons abordé plus haut: la sur-mécanisation génère une charge élevée. Prenons l’exemple le plus frappant: le tracteur. Le tableau ci-dessus nous montre les besoins en puissance pour différentes exploitations. Nous sommes trop souvent au-dessus de ces chiffres. Baisser le niveau de puissance disponible, c’est baisser sa charge de mécanisation. Au moment du renouvellement de son tracteur, il faut éviter le piège: «Avec plus de puissance, je serai plus à l’aise!» Et rappelez-vous, dans bien des cas, 2,3ch/ha, c’est suffisant.
Économiser les charges fiscales?
Une fois amorti, le coût du matériel est nettement diminué. Il est donc intéressant de le faire vieillir raisonnablement pour bénéficier d’une charge de mécanisation réduite. Attention aux règles fiscales qui incitent au renouvellement pour économiser les prélèvements MSA et l’impôt, mais qui augmente la charge de mécanisation! Nos exploitations ne raisonnent plus en coût de production, c’est dommage. Il faudrait aborder la comptabilité d’une autre manière: «Combien me coûte de produire une tonne de blé? 1000 litres de lait?» Qui peut le dire? Connaître son niveau de mécanisation, le confronter avec ses charges fiscales et à partir de là, on peut raisonner la nécessité du renouvellement. Finalement, ne vaut-il pas mieux payer un peu plus de MSA et améliorer son revenu?
Avec la cuma, partager sa mécanisation
Le volume d’activité des matériels permet une diminution très nette des coûts, l’exemple ci-dessus nous le démontre. Comparons le coût d’utilisation d’une presse balle ronde en achat individuel à celui d’une presse en cuma. Une utilisation performante du matériel permet de diluer les coûts: les charges d’amortissement, les frais financiers, ne sont pas supportés par une seule exploitation mais par plusieurs. La mécanisation en cuma est un atout. De plus, le renouvellement fréquent des matériels permet l’accès à des matériels performants. A plusieurs, nous veillerons aux grains! Il faut que le groupe fonctionne bien pour que tout le monde y gagne: des bulletins d’engagement signés, le respect de l’engagement, un règlement intérieur d’activité, signaler les casses et pannes aux responsables sont autant de règles qui participent aussi à la maîtrise des charges.
Votre édition spéciale Tarn au complet à lire et télécharger ici.
A lire aussi : [GESTION] LES CHARGES DE MÉCA REVIENNENT EN SCÈNE
CHARGES DE MÉCANISATION : POUR NE PAS SUBIR !